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L’Allemagne va faire passer l’accord de libre échange Mercosur

jeudi 24 octobre 2024

Même si Macron feint de s’opposer à cet accord qui plongera le monde agricole français dans la tourmente, la France est sous la tutelle de l’Allemagne que ce soit sur la transition écologique avec les entreprises allemande qui exploitent les éoliennes sur notre sol, ou sur la politique agricole commune.
Le droit de la concurrence européen va forcer Macron et la FNSEA à accepter le Mercosur. Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé le 2 octobre 2024 à conclure rapidement un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur sur le libre échange, dont les négociations patinent en raison de l’opposition de certains pays européens.

  • « Pour les derniers mètres des négociations, nous avons besoin de pragmatisme et de flexibilité de la part de tous, car l’accord avec le Mercosur est essentiel pour la diversification et le renforcement de la résilience de notre économie ».
    Ursula von der Leyen a choisi en septembre 2024, le luxembourgeois Christophe Hansen pour le poste de Commissaire européen à l’Agriculture. Cette nomination a été reçue comme une bonne nouvelle par la FNSEA.
    « C’est une bonne nouvelle. Il connaît les arcanes européennes. Il a déjà travaillé sur les sujets agricoles en tant que député européen. Et surtout il est d’un pays où la question agricole n’est pas centrale, il ne va pas essayer de tirer la couverture à lui » Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

En 2023, Christophe Hansen, député européen, était porte-parole du Groupe PPE (parti d’Ursula Von Der Leyen) au sein de la commission du commerce international du Parlement européen a déclaré :

  • « L’Europe est un continent pauvre en ressources : si nous ne faisons pas de commerce, nous ne produisons pas. Ceux qui souhaitent que l’UE reste en tête du peloton lorsqu’il s’agit de produire les technologies qui alimenteront la transition numérique et durable, doivent se rallier à des solutions visant à sécuriser l’approvisionnement en matières premières et autres intrants qui alimentent et stimulent cette production. L’étouffement des solutions nationales par une réglementation excessive et la coupure des lignes de vie à l’étranger par une opposition idéologique erronée aux solutions commerciales internationales sont des moyens sûrs de finir par être contraints d’importer les technologies de l’avenir. L’accord avec le Mercosur est un bon moyen de diversifier nos chaînes d’approvisionnement et de resserrer les liens avec un continent historiquement lié. Nous disposons désormais d’un règlement sur la déforestation qui constitue une garantie supplémentaire contre la déforestation importée. Un accord ratifié par le Mercosur ajouterait une brique supplémentaire à l’édifice des efforts internationaux de l’UE en matière de climat. À une époque où le monde se fracture et se fragmente, continuer à tergiverser et ne pas saisir cette opportunité serait une erreur historique ».
    Eurogroup

Allemagne : Scholz au soutien du traité de libre-échange Mercosur, Attal réaffirme l’opposition de la France

A l’occasion de la visite de Gabriel Attal lundi à Berlin, le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé son soutien à l’accord commercial entre l’UE et les pays du Mercosur, auquel s’oppose la France, mettant en avant les « perspectives de croissance » pour l’Europe. Malgré ce désaccord, « 2024 sera une année spéciale pour les relations franco-allemandes », a fait valoir le chancelier, avec notamment la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Allemagne fin mai.

« L’amitié franco-allemande fait partie des grandes chances de notre histoire », a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz après sa rencontre avec le chef du gouvernement français.

La colère du monde agricole dans plusieurs pays de l’UE, dont la France et l’Allemagne, est venue percuter les négociations avec les pays du Mercosur. Elles ont été au menu de la rencontre à Berlin, lundi, entre le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre français, Gabriel Attal qui ont campé sur leurs positions.

« L’Allemagne est un pays qui est très attaché au libre-échange (...) et je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que nous avons besoin de tels accords, car ils ont une grande importance géostratégique », a déclaré le chancelier lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre français Gabriel Attal à l’issue de leur entretien en tête à tête, qui a duré une demi-heure.

« Les négociations avec les pays du Mercosur sont en cours depuis 20 ans déjà. Il n’est pas si étonnant qu’on ait le sentiment qu’elles doivent aboutir et que l’on souhaite qu’elles aboutissent ».

« Les conditions ne sont pas réunies »
Le Premier ministre français a, lui, réitéré la position de refus de Paris concernant cet accord que négocie la Commission européenne.

  • « Je veux rappeler que l’Europe, c’est un continent de commerce, et évidemment qu’on a besoin d’avoir des relations commerciales avec des pays, avec des continents en dehors de l’Europe », a déclaré Gabriel Attal, qui effectue à Berlin sa première visite à l’étranger.
    Mais « il y a des accords pour lesquels, du point de vue de la France, les conditions ne sont pas réunies. Et je le redis ici du point de vue de la France, le président de la République l’a dit, j’ai eu l’occasion de le dire aussi, les conditions ne sont pas réunies pour nous sur l’accord Mercosur », a-t-il martelé.

Emmanuel Macron a effet plus d’une fois réaffirmé son opposition à cet accord commercial dont les règles ne sont à ses yeux pas « homogènes » avec les règles européennes. Il a ainsi exigé des « mesures claires » pour les importations de poulets et de céréales d’Ukraine.

De son côté, l’Allemagne reste l’un des plus fervents soutiens au traité avec les pays latino-américains. Et pour cause, il promet d’élargir les débouchés de sa puissante industrie exportatrice, en difficultés depuis plusieurs mois. Malgré ce désaccord, « 2024 sera une année spéciale pour les relations franco-allemandes », a fait valoir le chancelier, avec notamment la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Allemagne, fin mai.

Faire barrage aux « populistes »
Gabriel Attal a ainsi mis son déplacement à Berlin sous le signe du « sursaut franco-allemand ».

  • « On mesure la force de l’Europe à la solidité de l’amitié franco-allemande, que nos deux nations avancent ensemble et l’Europe accélère, se développe et retrouve ses habits de puissance » plutôt que « nos deux nations se divisent et l’Europe tout entière hésite », a affirmé le chef du gouvernement français.
    « L’amitié franco-allemande fait partie des grandes chances de notre histoire », a abondé le chancelier allemand Olaf Scholz.

Devant la communauté française à l’ambassade de France, Gabriel Attal a mis en garde contre la « brèche de la division » entre les deux pays. « C’est celle qu’attendent les populistes, celle dont se repaissent les extrêmes, guettant la moindre de nos différences pour flatter les plus bas instincts et tenter de saborder l’Europe », a-t-il averti, alors que l’extrême droite est donnée favorite en France et dans d’autres pays aux élections

Les incertitudes liées aux guerres, à l’inflation, au réchauffement climatique « donnent une dynamique aux mouvements populistes d’extrême droite », a aussi constaté Olaf Scholz, « convaincu que nous arriverons à la surmonter à condition qu’Allemagne et France se concertent étroitement et agissent en commun ».

La Tribune

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