Le 2 juin 2025, Mohammad Reza Farzin, gouverneur de la Banque centrale d’Iran (BCI), est parti pour Pékin afin de participer à la réunion des chefs des banques centrales des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
L’OCS compte actuellement dix membres : Chine, Russie, Inde, Iran, Pakistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Biélorussie. Six autres pays - la Turquie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, le Cambodge, le Népal et le Sri Lanka - y participent en tant que partenaires.
La réunion du 3 juin à Pékin, s’est concentré sur le renforcement de la coopération monétaire et bancaire entre les États membres. L’ordre du jour devait traiter des stratégies pour stimuler les transactions financières et monétaires et à faciliter les règlements en devises entre les pays membres.
L’OCS représente 25 % du PIB mondial et 40 % de la population mondiale, est devenue une place économique pour la dédollarisation et la facilitation des échanges.
Sous le mandat d’Obama, l’Iran a reçu de la part des États-Unis 400 millions de dollars en liquide en marge de l’accord sur le nucléaire iranien. Le 17 janvier 2016, Barack Obama et le secrétaire d’État John Kerry rendaient public un remboursement par Washington à Téhéran de 1,7 milliard de dollars représentant un contrat d’armement jamais honoré et datant d’avant la Révolution islamique de 1979 et la rupture des relations diplomatiques en avril 1980.
Cela nous projette sur l’affaire Iran Contras, où les Etats Unis l’Iran et Israël ont coopéré dans le financement d’armement pour la guerre contre l’Irak où l’on retrouve Jeffrey Epstein.
L’affaire du necléaire masquait aussi un désir d’ouvrir le marché iranien aux occidentaux qui ont reçu des pots de vin pour investir en Iran.
Total a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de corruption remontant au début des années 2000, dans le cadre d’un contrat en Iran.
Total a accepté de payer 245 millions de dollars à la justice américaine et 153 millions à la SEC (Securities Exchange Commission), l’autorité américaine de régulation des marchés financiers, afin de mettre fin aux poursuites dont l’entreprise faisait l’objet pour cette affaire. Par ailleurs, la société s’est défendue en affirmant que les faits reprochés pouvaient être assimilés à du trafic d’influence à l’étranger, délit qui n’était alors pas réprimé par le droit français mais par le droit américain.
Si l’Iran se heurte à l’occident, il lui est repporché d’avoir une banque centrale indépendante et un marché intérieur qui peut rapporter énormément d’argent et qui échappe aux dollar et à l’euro.
Le pétrole iranien ne s’échange pas en dollar.
A la création de la Bourse internationale iranienne du pétrole, les échanges devaient se faire en euros, une monnaie qui a valu à Saddam Hussein de voir un conflit qui a ruiné son économie.
Payer avec une autre monnaie que le dollar a eu des conséquences économiques pour les États-Unis. Le dollar sert de monnaie dans les échanges pétroliers. Les pays étrangers sont dans l’obligation d’acheter des dollars auprès de la réserve fédérale des États-Unis pour acheter le pétrole.
Maintenant on sait que les guerres pour le contrôle du pétrole étaient des guerres pour l’hégémonie de la devise américaine et la suprématie de la Réserve Fédérale dans le secteur pétrolier.
L’Iran a toujours représenté l’alternative absolue pour se passer des réserves pétrolières et gazières de la Russie. Si l’Iran était tombé sous la tutelle américaine, la Russie n’aurait jamais eu le rôle géopolitique et la puissance qu’elle exerce maintenant.
Le conflit israélo-iranien va déterminer si les Etats Unis d’Obama, ont misé sur le « bon cheval » ou bien s’ils ont tendu un piège à l’Iran avec un risque de conflit nucléaire avec Israël.
La Banque centrale d’Iran (CBI) a annoncé, fin 2024, le lancement imminent de sa monnaie numérique de banque centrale, le rial numérique, dans le cadre d’un effort stratégique pour moderniser ses infrastructures financières et contourner les sanctions internationales.
La Banque centrale d’Iran (CBI) s’apprête à lancer sa monnaie numérique, le rial numérique, dans le cadre d’un projet de modernisation de son système bancaire. L’annonce a été faite par le gouverneur de la CBI, Mohammad Reza Farzin, lors de la conférence annuelle sur les systèmes bancaires modernes et de paiement à Téhéran le 25 novembre dernier.
Le rial numérique, développé depuis 2018, repose sur la technologie Hyperledger Fabric, une plateforme open source. Après avoir franchi une phase de pré-pilote impliquant plusieurs grandes banques iraniennes en 2023, la CBDC a été testée en juin dans une zone franche sur l’île de Kish, un site touristique majeur de l’Iran. Conçu pour un usage domestique, le rial numérique met l’accent sur des transactions de détail simplifiées et non intermédiaires.
Selon la banque centrale, ce projet s’inscrit dans une vision plus large visant à maintenir des pratiques bancaires modernes tout en renforçant la résilience économique de l’Iran face aux sanctions internationales.
Un objectif : contourner les sanctions
Face aux restrictions imposées par le système bancaire traditionnel, notamment le réseau SWIFT, l’Iran mise sur des solutions alternatives. En octobre, le pays a intégré son système de paiement national Shetab au réseau russe MIR. Cette initiative permet de traiter des transactions transfrontalières en contournant les plateformes conventionnelles et offre des délais de traitement rapides, inférieurs à deux secondes.
Cette collaboration avec la Russie s’inscrit également dans le cadre d’une stratégie plus large pour renforcer les liens financiers avec les économies des BRICS. L’Iran et la Russie ont déjà expérimenté d’autres solutions, notamment une cryptomonnaie adossée à l’or destinée aux paiements internationaux.
Le rial numérique s’intègre dans ces efforts, en apportant une solution numérique et innovante pour améliorer les capacités de paiement locales et internationales de l’Iran.
Vers une intégration régionale accrue
En plus de répondre aux besoins domestiques, le rial numérique vise à renforcer les connexions financières de l’Iran avec ses partenaires régionaux. La collaboration entre les réseaux de paiement Shetab et MIR permettra aux touristes russes d’utiliser les systèmes de point de vente iraniens dès cet hiver, tandis que les voyageurs iraniens bénéficieront d’un accès similaire en Russie dès 2025.
Ces initiatives illustrent l’engagement de l’Iran à s’adapter aux évolutions du système financier mondial et à développer des alternatives aux réseaux traditionnels. En introduisant le rial numérique, le pays cherche non seulement à moderniser son infrastructure bancaire, mais également à se positionner comme un acteur clé dans le paysage financier régional.
Un levier stratégique pour l’autonomie financière
Le lancement du rial numérique représente une étape importante dans les efforts de l’Iran pour surmonter les défis économiques imposés par les sanctions. En combinant une infrastructure bancaire avancée avec des innovations comme la CBDC, l’Iran ambitionne de redéfinir son fonctionnement financier, de renforcer son autonomie et d’élargir ses capacités commerciales.
Cette initiative reflète une volonté de tirer parti des nouvelles technologies pour promouvoir l’innovation tout en réduisant la dépendance aux systèmes financiers centralisés. Le rial numérique, couplé aux collaborations régionales, ouvre la voie à un système bancaire plus résilient et à une intégration économique renforcée.
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