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La BCE s’associe au secteur privé via la plateforme d’innovation pour l’euro numérique

lundi 14 juillet 2025

L’euro numérique poursuit sa mise en route avec un rebondissement via la participation d’entités privés opaques.

La Banque centrale européenne a pris le contrôle du système bancaire de la zone euro en novembre 2014 après les opérations bancaires inconsidérées qui ont contribué à provoquer la crise de l’euro. Le sauvetage de l’euro a conduit à produire des réformes inutiles qui n’ont fait que prolonger un euro moribon et une économie européenne en faillite. Maintenant que le projet de l’euro numérique est finalisé, nous apprenons qu"il sera une monnaie conditionnelle.

  • « Nous nous engageons à faire preuve de transparence et à rendre des comptes dans le cadre du projet d’euro numérique. Afin de tenir le public et les parties prenantes informés »
    Piero Cipollone membre du directoire de la BCE

Une monnaie conditionnelle est un programme conditionnant le paiement dont le bénéficiaire s’acquitte de certaines obligations et remplit certains critères.
Ce type de monnaie peut se rapprocher des programmes d’aides pour les pauvres avec la Banque Mondiale.
Ces programmes, qui sont générateurs de phénomène de trappe à pauvreté, et représentent un coût administratif non négligeable.
Quels seront les critères choisis pour l’aide sociale des pays européens ?
Cette opacité présente un risque pour les aides sociales en France.

  • “Ce n’est pas parce que la dépense sociale est importante qu’elle est intouchable”
    Amélie de Montchalin

Amélie de Montchalin a parlé d’une « année blanche », qui gèlerait pour un an les retraites, les prestations sociales en ne les indexant pas sur l’inflation. « Je pense que dans la situation où nous sommes », avec un déficit public espéré à 5,4% du PIB en 2025, puis à 4,6% en 2026, très en dehors des clous européens, « ralentir la dépense, c’est essentiel ».

Avec un euro numérique, la carotte sera de toucher son argent à condition de remplir des critères arbitraires.
Cela s’appelle une dictature monétaire numérique.

La Banque centrale européenne (BCE) a mis en place une plateforme d’innovation pour établir une collaboration avec des parties prenantes européennes dans le cadre du projet d’euro numérique. Près de 70 intervenants de marché dont des commerçants, des sociétés Fintech, des start-ups, des banques et d’autres prestataires de services de paiement – se sont engagés à collaborer avec la BCE pour explorer les fonctionnalités de paiement et les cas d’usage de l’euro numérique. À la suite d’un appel à candidatures publié en octobre 2024, la BCE a reçu plus de 100 candidatures émanant d’environ 70 participants, qui ont rejoint soit l’un des groupes de travail (dénommés « pionniers » et « visionnaires »), soit les deux.

La plateforme d’innovation simule l’écosystème envisagé pour l’euro numérique, dans lequel la BCE fournit un soutien technique et l’infrastructure permettant aux intermédiaires européens de développer des caractéristiques et des services de paiement numérique innovants au niveau européen.

Le groupe de travail « pionniers » étudie comment les paiements conditionnels en euros numériques (c’est-à-dire les transactions effectuées automatiquement lorsque des conditions prédéfinies sont remplies, comme la livraison d’un colis acheté en ligne) pourraient être mis en œuvre d’un point de vue technique. Il développe également des cas d’usage potentiels pour les paiements quotidiens.

Les « pionniers » exploreront les modalités d’intégration des interfaces d’euro numérique simulées à leurs plateformes. La BCE fournit aux participants un soutien technique et des spécifications, tels qu’une interface de programmation des applications, afin qu’ils puissent mener des travaux de manière indépendante sur les cas d’usage de leur choix. Les pionniers résumeront leurs conclusions dans un rapport, que la BCE examinera attentivement pour prise en compte dans ses travaux sur le projet d’euro numérique.

Le groupe de travail « visionnaires » mène des recherches sur de nouveaux cas d’usage de l’euro numérique et sur la contribution qu’ils pourraient apporter pour relever les défis sociétaux, tels que l’inclusion financière. Par exemple, la possibilité d’ouvrir un portefeuille en euros numériques dans n’importe quel bureau de poste pourrait garantir un accès gratuit aux services d’euro numérique, même aux personnes ne disposant pas d’un compte bancaire ou d’un accès aux services numériques.

Les « visionnaires » partageront leurs propositions et en discuteront avec la BCE lors d’ateliers dédiés se déroulant jusqu’en mai 2025.

« Nous nous réjouissons du vif intérêt exprimé par les participants de marché à l’occasion de cette initiative », a déclaré Piero Cipollone, membre du Directoire. « L’ampleur et la créativité des propositions soulignent le potentiel de l’euro numérique comme catalyseur de l’innovation financière en Europe, y compris par le développement de nouvelles solutions qui renforcent encore l’expérience de paiement pour les Européens et créent des opportunités de marché. »

Les conclusions des deux groupes de travail seront publiées par la BCE dans un rapport qui paraîtra dans le courant de l’année.

Banque de France

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