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Les Etats-Unis vont nommer un diplomate spécialisé dans la défense des LGBT

dimanche 24 mai 2015

Randy Berry

Un envoyé spécial du département d’Etat américain va être nommé courant février. Sa mission sera de défendre, à plein temps, les droits des gays, lesbiennes, bisexuels et transexuels à travers le monde, annonce « Mother Jones ».

Même si le mariage pour tous n’est pas encore autorisé partout aux Etats-Unis, le pays semble prendre la lutte pour les droits des homosexuels, bisexuels et transexuels (LGBT) de plus en plus sérieusement. Un envoyé spécial du département d’Etat va ainsi être nommé ce mois-ci, annonce Mother Jones, qui cite une source de l’administration Obama selon laquelle le secrétaire d’Etat, John Kerry, et son équipe cherchent actuellement à recruter un membre « ouvertement gay » des Services extérieurs américains afin d’en faire le premier diplomate chargé à temps plein de défendre les droits des personnes LGBT à travers le monde.

Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis s’interrogent sur leur politique extérieure concernant les droits des personnes LGBT un sujet de politique extérieure, rappelle le journal. En 2014, un sénateur démocrate avait soumis un International Human Rights Defense Act (Acte de défense international des droits humains) qui proposait de faire de cette question un axe de la politique extérieure américaine. La proposition avait été rejetée, surtout à cause d’un fort rejet des républicains.

Au sein même de l’administration, Bill Clinton avait nommé en 1999 le premier ambassadeur ouvertement homosexuel, James Hormel, en dépit des critiques des conservateurs. Sa secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, avait accepté pour la première fois que les conjoints non mariés, incluant de fait les couples de même sexe, accompagnent leur partenaire dans leurs missions à l’étranger, rappelle encore Mother Jones. Georges W. Bush avait continué en nommant un autre homosexuel, Michael Guest, ambassadeur de Roumanie. Le Sénat avait alors confirmé, pour la première fois, une telle nomination. Cette fois, la Chambre haute n’aura pas à se prononcer.

LIBERATION 9 février 2015

Pour approfondir le sujet

Note documentaire

Les réalisations du département d’État en matière de promotion des droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transgenres (LGBT)

« Les droits des homosexuels sont des droits de l’homme et les droits de l’homme sont les droits des homosexuels, une fois pour toutes. »

La secrétaire d’État Hillary Clinton, juin 2010, à Washington

Les droits de l’homme sont inaliénables et appartiennent à chaque personne, peu importe qui est cette personne ou qui cette personne aime. Dès janvier 2009, Mme Clinton a demandé au département d’État de promouvoir un ordre du jour exhaustif en matière de droits de l’homme - comprenant notamment la protection des droits fondamentaux des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Le département d’État emploie sa gamme complète d’outils diplomatiques et de développement en vue de faire pression en faveur de l’élimination de la violence et de la discrimination contre les personnes LGBT dans le monde entier, en particulier celles qui sont contraintes de fuir leur foyer ou leur pays.

Le département d’État continue de contrer à l’échelle mondiale les mesures de discrimination, de criminalisation et de pénalisation appliquées à l’encontre des membres de la communauté LGBT. Les États-Unis reconnaissent les efforts inlassables et le courage des défenseurs et des organisations de la lutte en faveur de l’égalité et de la justice dans le monde, surtout dans les pays où cela met leur vie et leur famille en danger. Dans le même temps, la réglementation américaine doit protéger les droits de l’homme de toutes les personnes LGBT, et des outils consulaires et autres doivent être utilisés pour fournir un accès et des droits égaux aux personnes LGBT.

L’influence qu’exercent les États-Unis en faveur des droits des personnes LGBT est compatible avec la politique d’engagement réfléchi du gouvernement Obama avec le monde et avec son engagement à respecter les normes universelles qui s’appliquent à tout le monde. En soutenant la dignité inhérente de chaque personne nous aidons à favoriser un monde plus juste pour toutes les personnes et nous menons par l’exemple, en améliorant les intérêts stratégiques des États-Unis en même temps que nous prônons nos valeurs.

Sous la direction de la secrétaire d’État, le département d’État a pris des mesures récentes, notamment :

L’engagement bilatéral et régional :

• Le département d’État a inclus la situation des droits des LGBT dans chaque pays examiné dans le cadre du rapport annuel des droits de l’homme.

• Le département d’État travaille avec ses ambassades, avec la société civile, et avec des mécanismes multilatéraux, des organismes et des forums à encourager les pays à abroger ou à réformer les lois qui criminalisent le statut des personnes LGBT.

• Appuyant la campagne de sensibilisation forte et soutenue de la société civile ougandaise auprès des parlementaires et de la Commission ougandaise des droits et les initiatives d’autres gouvernements, la prise de position du gouvernement américain contre le projet ougandais de loi contre l’homosexualité a créé un précédent grâce auquel les États-Unis, la communauté internationale des donateurs et la société civile pourront collaborer pour s’opposer aux efforts visant à criminaliser les relations homosexuelles.

• L’ambassadeur des États-Unis a appelé le gouvernement du Honduras à enquêter sur la montée de la violence et sur le meurtre non résolus de plus de 30 personnes LGBT. Avec le soutien du gouvernement américain, le Honduras a créé une unité spéciale pour enquêter sur les crimes commis contre les groupes vulnérables, notamment les femmes, les personnes LGBT et les journalistes. Un procureur américain et un détective de haut niveau ont collaboré avec l’unité en vue de poursuivre les auteurs de ces crimes.

• Le Bureau des affaires africaines a compilé pour chaque pays de ce continent une analyse exhaustive de l’environnement LGBT qui comprend des informations complètes sur les lois discriminatoires, les ONG, les attitudes sociétales, et la poursuite en justice des personnes LGBT. Cette analyse orientera la ligne d’action diplomatique américaine visant à promouvoir les droits des personnes LGBT à travers le continent.

• Dans le Bureau des affaires européennes et eurasiennes, les chefs de mission s’expriment publiquement au nom des droits de l’homme des personnes LGBT, dialoguent avec les médias locaux sur les questions LGBT, et renforcent leurs partenariats avec des ONG. Lorsque de nombreux pays européens ont célébré la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie en mai et le Mois de la fierté LGBT en juin, les ambassades des États-Unis y ont pris part de manière énergique : des ambassadeurs ont marché dans des défilés de la fierté et le personnel de l’ambassade a recruté des conférenciers et des défenseurs des manifestations de la Fierté LGBT.

• Le Bureau des affaires interaméricaines a rédigé la première stratégie régionale du département d’État sur l’engagement en faveur des LGBT après avoir analysé la criminalisation et la discrimination contre ces personnes. La stratégie favorise un effort de communication avec le public et de sensibilisation aux droits des personnes LGBT, en créant et en exploitant des partenariats et en utilisant des instances multilatérales comme les Nations unies et l’Organisation des États américains. Le bureau tient régulièrement des tables rondes avec des groupes LGBT et des organisations de la société civile et, en mars, il a accueilli la première conférence interministérielle sur la communauté LGBT. L’ambassadeur des États-Unis en Jamaïque soulève constamment des questions LGBT au cours de ses conversations avec des responsables jamaïcains et avec les médias. Pendant le Mois de la fierté, le secrétaire adjoint pour les affaires interaméricaines s’est entretenu à San Salvador avec des organisations LGBT de la société civile provenant de 21 pays.

• Le Bureau de l’Asie de l’Est et du Pacifique continue à promouvoir les questions LGBT par des plaidoyers, des initiatives de sensibilisation et un engagement de haut niveau. En juillet 2011, l’ambassade des États-Unis à Jakarta a organisé une réunion entre des groupes de défense des droits LGBT et la sous-secrétaire d’État à la démocratie et aux affaires mondiales Maria Otero.

La promotion efficace des droits des LGBT dans les forums multilatéraux

• Lors de la session de juin 2011 du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les États-Unis, l’Afrique du Sud, et des pays d’Amérique latine et de l’Union européenne ont dirigé les efforts visant l’adoption de la première résolution de l’ONU sur les droits de l’homme des personnes LGBT.

• Lors de la session de mars 2011 du Conseil, les États-Unis ont coprésidé les efforts d’un groupe restreint de pays en vue de publier une déclaration intitulée « Mettre fin aux actes de violence et aux violations connexes des droits relatifs à l’orientation sexuelle et à l’identité sexospécifique. » La déclaration a obtenu l’appui de 85 pays, dont 20 qui n’avaient jamais soutenu des déclarations similaires sur la promotion des droits des personnes LGBT.

• En décembre 2010, le département d’État a dirigé l’initiative à l’Assemblée générale des Nations unies visant à réinsérer la référence à l’orientation sexuelle figurant dans une résolution sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, après le retrait de cette référence en comité. L’amendement a été adopté par une marge de 93-55.

• Le département d’État travaille à établir un poste de rapporteur spécial sur la protection des droits LGBT au sein de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, après que le président Obama a soulevé l’importance des questions LGBT lors d’une réunion avec le président brésilien Dilma Rousseff plus tôt cette année.

• Les États-Unis ont également collaboré en juin avec le Brésil et d’autres pays afin d’assurer l’adoption par l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains d’une résolution sur les droits de l’homme, l’orientation sexuelle et l’identité sexospécifique.

La protection des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants LGBT

• Le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) travaille à améliorer la sécurité des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants LGBT en mettant en œuvre une stratégie globale de protection des réfugiés LGBT élaborée en coordination avec le ministère de la sécurité intérieure, le ministère de la santé et des services sociaux, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et des ONG.

• Les progrès à signaler comprennent un financement supplémentaire du HCR dans des pays tels que la Turquie, pour faciliter la réinstallation des réfugiés LGBT, la formation de personnel spécialisé dans la protection des réfugiés, enfin l’expansion des directives du PRM à l’intention des ONG afin de s’assurer que les partenaires savent que les réfugiés et les demandeurs d’asile LGBT représentent une population prioritaire.

• Le PRM finance également de nouveaux programmes dans ce domaine, notamment la recherche sur les meilleures pratiques pour servir les réfugiés LGBT dans les zones urbaines et une initiative pilote au Costa Rica sur les besoins des migrants LGBT.

Le soutien aux défenseurs des droits des LGBT et à la société civile

• Pour renforcer les groupes de la société civile, soutenir les défenseurs, et renforcer le dialogue public, le département d’État lance le Fonds de l’égalité mondiale de la secrétaire d’État, une initiative de partenariat public-privé qui vise à faire progresser les droits des personnes LGBT. Le département d’État contribue à hauteur de plus de 3 millions de dollars à cet important effort, et cherchera à obtenir des engagements de partenariat de gouvernements donateurs, de sociétés et de fondations.

• Le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail (DRL) appuiera des programmes par le biais du Fonds pour l’égalité mondiale, dans les domaines prioritaires suivants :

  • promotion de la justice : soutenir des programmes qui documentent les violations des droits des personnes LGBT, fournir une assistance juridique, et améliorer la capacité des ONG à plaider auprès des gouvernements hôtes et dans les forums multilatéraux pour assurer des politiques et pratiques conformes aux normes internationales relatives aux droits.
  • soutien aux partisans : offrir une aide d’urgence aux ONG et aux défenseurs des droits de l’homme face à des menaces gouvernementales ou sociétales, et augmenter la capacité organisationnelle pour répondre aux préoccupations de sécurité.
  • renforcement du dialogue public : lancer des programmes de soutien qui améliorent la sensibilisation du public et la poursuite d’un dialogue positif, par exemple des programmes d’éducation civique et des activités culturelles privilégiant la lutte contre l’exclusion, et bâtir des coalitions diverses de défense des droits de l’homme par le recours aux services de textos.

• Le Fonds complétera les programmes existants du Bureau de la démocratie, qui comprennent un projet en Sierra Leone destiné à accroître la capacité de la communauté LGBT et un projet régional de documentation en Afrique orientale et australe visant à observer, documenter et traiter les violations et les atteintes aux droits au sein de leurs communautés.

• La sécurité personnelle des défenseurs des droits de l’homme des LGBT reste une priorité pour le département d’État. Le Fonds renforcera les efforts de ce dernier pour fournir des défenseurs des droits de représentation juridique, pour assurer la sécurité des défenseurs, et, si nécessaire, un soutien à leur relocalisation. Depuis 2010, le département d’État a fourni une assistance d’urgence à plus de 40 défenseurs des LGBT dans 11 pays à travers l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient.

La défense des droits de l’homme grâce à la diplomatie publique

• Les ambassades des États-Unis dans le monde entier déclarent leur soutien en faveur des droits des LGBT au moyen d’une diplomatie publique innovante.

• En Slovaquie, où le défilé de la Fierté de 2010 s’est terminé de façon violente, le personnel de l’ambassade a obtenu de plus de 20 ambassadeurs d’autres nations de signer au mois de mars une déclaration publique de soutien et a organisé un débat. L’ambassadeur des États-Unis a participé au défilé 2011 aux côtés du maire de Bratislava, capitale de la Slovaquie.

• Les efforts du personnel de l’ambassade ont contribué à convaincre la chanteuse et défenseuse LGBT Lady Gaga à se produire à l’EuroPride Rome en juin 2011. La phrase de la secrétaire d’État Clinton, « Les droits des homosexuels sont des droits de l’homme et les droits de l’homme sont les droits des homosexuels », a figuré dans les propos d’ouverture de l’événement et on l’a vue sur des tee-shirts et des autocollants.

En Guinée, l’ambassade américaine a organisé une projection publique du film guinéen Dakan, le premier film connu d’Afrique portant sur le thème des LGBT.

En Serbie, l’ambassadeur des États-Unis a publié un éditorial dans Blic, une publication à grand tirage, où il déclare : « [S]i vous êtes lesbienne, gay, bisexuelle ou transgenre, sachez que les États-Unis sont avec vous, et notre engagement est inébranlable. »

En Inde, l’ambassade des États-Unis a organisé un débat public avec Mayur Suresh, l’un des avocats qui ont contesté avec succès la section du Code pénal indien qui faisait de l’homosexualité un délit.

En Jamaïque, au Salvador et au Panama, les médias locaux ont largement publié des éditoriaux d’ambassadeurs des États-Unis sur les droits des personnes LGBT.

Renforcement de la politique consulaire et relative au personnel du département d’État

Dès son entrée en fonction, Mme Clinton a demandé que l’on examine si le département d’État pouvait accorder davantage de prestations sociales aux partenaires de salariés de même sexe. Après que le président Obama eut publié en 2009 un mémorandum sur les prestations sociales aux partenaires de même sexe, le département d’État a annoncé l’octroi de la gamme complète des avantages sociaux légalement disponibles et des allocations aux partenaires de même sexe de membres du personnel diplomatique servant à l’étranger.

• En juin 2010, la secrétaire d’État a modifié la politique d’égalité des chances dans l’emploi du département d’État. Comme la précédente politique interdisait déjà la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, la nouvelle politique a explicitement ajouté la protection contre tout traitement discriminatoire des salariés et des demandeurs d’emploi fondé sur l’identité sexospécifique.

• Le département d’État a révisé son Manuel des affaires étrangères pour permettre aux couples de même sexe d’obtenir un passeport sous le nom reconnu par leur État sur la base de leur mariage ou de leur union civile.

• En juin 2010, le Bureau des affaires consulaires a annoncé de nouvelles procédures pour changer le sexe figurant sur le passeport d’un transsexuel américain, notamment en rationalisant le processus et en simplifiant les critères afin d’assurer la dignité et l’intimité du demandeur.

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