En 2002, tandis que l’état-major américain se préparait à envahir l’Irak, l’administration Bush et le Pentagone s’attelèrent à mettre au point une stratégie de communication pour justifier leur raid sur Bagdad aux yeux de l’opinion internationale et de leur sénat. Pour ce faire, ils avaient requis les services du Rendon Group afin de répandre diverses allégations à propos de l’Irak et les répéter sans relâche dans la presse. The Rendon Group est un cabinet de conseil international dirigé par John W. Rendon junior, un ancien aide de camp de Jimmy Carter. Ce cabinet avait déjà travaillé avec l’administration US et avec le Pentagone durant la première guerre du golfe. A cette époque, ils avaient loué les services de la fille de l’ambassadeur koweïtien, afin d’organiser la duperie de l’hôpital de Koweït City. Cette tuerie fictive de bébés dans leur couveuse avait été attribuée à des soldats de Saddam Hussein, lesquels appartenaient à la quatrième armée du monde, d’après les dires du vice-président américain en place à cette date, Dick Cheney.
Le quotidien français, Le Monde, avait annoncé dans son édition du 19 février 2002 que c’est ce groupe qui avait été désigné par le Pentagone pour appuyer le nouveau service appelé Office of Strategic influence (OSI) : « Le bureau du Pentagone, petit mais largement financé et qui fut créé peu après les attaques terroristes du 11 Septembre, constituait une réponse aux préoccupations exprimées par l’administration sur la perte du soutien de l’opinion publique à l’étranger pour sa guerre contre le terrorisme, particulièrement dans les pays musulmans ».
Compte tenu de la multiplicité des canaux de diffusion utilisés, et par la seule force de la répétition, les assertions de cette administration étaient parvenues au statut d’évidences communément acceptées. C’est ainsi qu’on les retrouvait au fil des articles d’actualité ou sur les plateaux de débats télévisés sans qu’aucun journaliste ne prenne plus la peine d’en vérifier l’authenticité. L’administration américaine de G. Bush, à travers ces cabinets spécialisés en communication, organisait une fois de plus un mensonge pour justifier la chute du régime irakien et légitimer l’occupation de ce pays.
Les 7 destinées sacrifiées à cette guerre de l’information sont réunies dans l’ensemble des récits de cette rubrique.
La rédaction Geopolintel
Tous droits de reproduction réservés
- Chap. I - Daniel Pearl, le journaliste qui dénonçait la désinformation dans la guerre livrée au terrorisme
- Chap. II - John O’Neill, un destin funeste
- Chap. III - Delmart Vreeland, l’homme qui en savait trop à propos du 11 Septembre
- Chap. IV - Zacarias Moussaoui, un étrange terroriste bien encombrant
- Chap. V - Nick Berg, l’américain qui « reconstruisait » les médias irakiens
- Chap. VI - Valérie Plame, agent « révélé » de la CIA
- Chap. VII - Moussab Al Zarqaoui, une créature du Rendon Group ?
- Épilogue