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Faire entrer la France dans l’ère de la médecine génomique

Une chimère gouvernementale

dimanche 14 juin 2020

A l’origine de la discorde entre Didier Raoult et Yves Lévy (AVIESAN), on trouve le projet du séquençage du génome voulu par Manuel Valls, premier ministre de l’époque. A cette occasion, deux visions opposées de la médecine se sont affrontées et le programme gouvernemental devait l’emporter coûte que coûte.
Les pouvoirs publics veulent développer la médecine génomique sous des prétextes avancés de réduire les coûts de notre système de santé avec des diagnostics qui seraient « plus simples, plus rapides et des traitements plus efficaces ». L’autre objectif est de hisser la France au niveau des autres pays dans la compétition pour capter cette manne financière.
Vu comment l’affaire du COVID 19 a été pilotée, il reste encore beaucoup de chemin à faire pour valider cette politique de santé qui rapportera essentiellement aux laboratoires et non aux malades.

12 plateformes de séquençage du génome humain à très haut débit seront déployées progressivement en France.

Contenu publié sous le Gouvernement Valls III du 11 Février 2016 au 06 Décembre 2016

Manuel Valls a reçu, mercredi 22 juin 2016, le rapport d’Yves Lévy, président de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), intitulé « France Médecine Génomique 2025 ». Le Premier ministre avait en effet confié en avril 2015 à Yves Lévy la mission de faire entrer la France dans l’ère de la médecine génomique. Le séquençage du génome humain permettra l’amélioration des diagnostics et donc des soins dispensés aux patients sur l’ensemble du territoire.

Le plan présenté le 22 juin fait des propositions pour que les progrès de la recherche en génomique irriguent encore davantage le système de soins français. La France pourra ainsi être toujours à la pointe dans la prévention, le diagnostic, les soins et le suivi de l’évolution des maladies.

Le rapport propose ainsi de déployer progressivement 12 plateformes de séquençage du génome humain à très haut débit, permettant à la médecine dite « de précision » de se développer sur tout le territoire. Deux centres nationaux d’expertise et d’analyse des données garantiront la cohérence du dispositif et sa mise à jour régulière. Le plan représente un investissement total de 670 millions d’euros pour les 5 premières années de son développement, avec un apport d’entreprises d’environ 230 millions d’euros, dans le cadre de partenariats. L’État mobilisera notamment le budget de la sécurité sociale pour la mise en place des plateformes de séquençage, dès 2017. Le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) sera également sollicité pour participer au financement des deux centres nationaux. Enfin, l’infrastructure France Génomique d’Evry, coordonnée par le Commissariat à l’Énergie atomique et aux Energies alternatives (CEA), apportera son soutien au projet.

Les trois premières pathologies auxquelles le rapport suggère d’appliquer ce dispositif sont le cancer, le diabète et les maladies rares, avant de l’étendre à la prise en charge de maladies communes à partir de 2020. Le plan intègre les dimensions éthiques liées à ces nouvelles pratiques. Toutes les garanties seront bien sûr apportées quant à la protection des patients et des données les concernant.

Dans un communiqué de presse, Manuel Valls a indiqué que le Gouvernement souscrit aux conclusions de ce rapport et consacrera les moyens nécessaires à sa réussite. Un comité stratégique interministériel, présidé par le Premier ministre, suivra régulièrement la mise en œuvre de ce plan.

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