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Covid-19 : le vaccin de Moderna existe depuis le 13 janvier et il a été mis au point en un week-end

vendredi 11 décembre 2020

Le vaccin du laboratoire américain Moderna, qui va être mis sur le marché, a été globalement imaginé dès le 13 janvier 2020. La technologie nouvelle qu’il utilise, l’ARN messager, a dû subir toute une phase de tests comme n’importe quel vaccin.

13 janvier 2020. Le coronavirus touche la Chine de plein fouet mais pas encore notre pays. La France ne sait pas encore que le Covid-19 va tuer 56 000 Françaises et Français à ce jour. Le premier confinement entrera en vigueur le 17 mars dans notre pays.

Le 13 janvier, c’est pourtant à cette date que l’équipe de recherche du laboratoire américain Moderna, associée aux instituts américains de recherche sur la santé (NIH), finalise la séquence de son vaccin contre le Covid-19, l’ARNm-1273. Deux jours plus tôt, le 11 janvier, les autorités chinoises avaient diffusé la séquence génétique des protéines du coronavirus.

« Le vaccin a été fait en deux jours, sur ordinateur, sans jamais avoir le virus, expliquait en mars dernier le PDG français de Moderna therapeutics Stéphane Bancel dans Libération. À titre de comparaison, il avait fallu vingt mois pour démarrer les essais cliniques du vaccin contre le Sras ».

L’ARN messager, une technologie nouvelle

Si un tel tour de force est possible, c’est en raison de la technologie de ce nouveau vaccin qui repose sur la molécule de l’ARN messager. Un vaccin traditionnel consiste à préparer notre organisme à répondre à une maladie en utilisant notre système immunitaire. Le vaccin contient de petites quantités d’une bactérie ou d’un virus mort ou très affaibli mais jamais vivant.

La technologie contenue dans le vaccin de Moderna, mais aussi de Pfizer, repose sur la molécule de l’ARN messager. Il s’agit d’une instruction génétique créée en laboratoire. Une fois le vaccin injecté, nos cellules lisent cet ARN et produisent une protéine appelée le spicule. Quand notre organisme détectera le coronavirus, il fabriquera alors des anticorps pour le combattre.

Plusieurs mois d’essais cliniques

Naturellement, deux jours sont un délai bien trop court pour produire un vaccin. Le développement d’un vaccin est strict et se fait en trois phases avec des essais sur quelques patients puis à plus grande échelle. Un laboratoire doit ensuite obtenir l’accord des autorités de santé - l’Agence européenne du médicament en Europe - pour pouvoir mettre le vaccin en vente et pouvoir commencer à vacciner les patients.

Moderna et Pfizer peuvent annoncer une efficacité à 94,5 %. Aucune revue scientifique n’a encore pu le confirmer. Seul le vaccin plus traditionnel du laboratoire AstraZenecca, efficace à 70 %, a vu son efficacité confirmée par la revue scientifique The Lancet.

En France, les vaccinations commenceront début janvier 2021 et cibleront en priorité les pensionnaires des Ehpad et le personnel fragile.

Depêche du Midi

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