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La hausse de l’énergie frappe les entreprises pharmaceutiques

jeudi 12 janvier 2023

Pénurie ou tension d’approvisionnement, telle est la question.

Les fabricants de médicaments en Europe sont très soucieux du fait qu’ils pourraient cesser de produire des médicaments génériques bon marché en raison de la hausse des coûts de l’électricité. Le prix de l’électricité a été multiplié par dix et le coût des matières premières a augmenté de 50 à 160%.

Le marché européen de l’énergie est l’arme la plus redoutable pour pousser vers la crise ultime qui risque de provoquer des faillites par dizaines de milliers.
Même le LEEM, lobby du médicament, tire la sonnette d’alarme, les entreprises du médicament alertent sur les conséquences d’éventuelles coupures d’électricité et de gaz cet hiver.
En cas de coupure, il peut y avoir des exemptions pour certains établissements selon le bon vouloir de la préfecture ou du lien de corruption.
Mais le pouvoir central de la macronie tient à ne pas faire de passe droit, ceux qui pensaient passer à travers seront touchés comme tous les chefs d’entreprises français.
Une coupure d’électricité sur une chaîne de production se paie en heures ou jours pour la redémarrer.
Pour les médicaments, ces coupures seront une perte sèche et une destruction de la production en cours. A cela se rajoute que le gaz naturel est indispensable et sans alternative pour la synthèse chimique des médicaments.

Le 20 juillet dernier, la Commission européenne a présenté son plan intitulé « Des économies de gaz pour un hiver sûr », dans lequel elle présente quatre critères afin que les Etats membres choisissent quels secteurs protéger en priorité si le gaz venait à manquer.
Les critères sont les suivants : la criticité sociale, le caractère transfrontière des chaînes d’approvisionnement, les dommages causés aux installations et les possibilités de réduction du gaz.
Sur le plan de la criticité sociale, la Commission évoque plusieurs secteurs prioritaires comme l’alimentation, la sécurité ou encore la prestation de services environnementaux mais également la santé.
À l’inverse, le secteur du luxe et celui de l’automobile ne figurent pas parmi les secteurs prioritaires.

Ces dispositions débiles contre la Russie de Poutine, cachent l’objectif du World Economic Forum, qui est de ruiner l’industrie européenne pour doper le marché américain.

Classement des secteurs industriels qui consomment le plus de gaz :

Numéro 1 : L’industrie papetière
Numéro 2 : Chimie et pharmaceutique
Numéro 3 : Automobile & transport
Numéro 4 : L’agroalimentaire
Numéro 5 : La métallurgie

Les pénuries de médicaments s’aggravent en pharmacie

Antibiotiques, antidouleurs... Des catégories de médicaments incontournables risquent de manquer dans les pharmacies cet hiver. Pourquoi ces tensions en approvisionnement et comment y remédier ?

Pour certains médicaments courants, le constat est inquiétant. C’est le cas de l’amoxicilline, un antibiotique très utilisé chez les enfants, qui commence déjà à manquer dans les pharmacies. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé dans un communiqué que ce traitement est victime de « fortes tensions d’approvisionnement », « voire de ruptures de stocks ». Et ce, jusqu’en mars 2023. Les formes les plus concernées sont le Clamoxil, l’Augmentin et leurs génériques, sous forme de poudre à diluer en sirop.

Une situation qui se dégrade depuis des années

Si cet antibiotique fait les gros titres, il est loin d’être le seul médicament à connaître des tensions d’approvisionnement depuis quelques années en France. Une personne sur trois a déjà été confrontée à une pénurie de médicaments, selon une enquête BVA pour France Assos Santé, l’Union nationale des associations de patients français . Elle ajoute que « 45 % des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter ».

Le Doliprane et d’autres marques de paracétamol en tension

Selon l’ANSM, 2160 références de médicaments étaient concernées en 2021, contre 871 en 2018. En 2022, le phénomène s’est accéléré, puisqu’à la mi-août, les ruptures d’approvisionnement concernaient 12,5 % des références, contre 6,5 % en janvier, d’après le Gers (Groupement pour l’élaboration et la réalisation de Statistiques, un groupement d’intérêt économique des industries pharmaceutiques françaises).

Des molécules incontournables sont également concernées, à commencer par le paracétamol, l’antidouleur commercialisé sous les noms de marque Doliprane, Dafalgan ou encore Efferalgan (et leurs formes génériques). A noter que cette situation perdure depuis 2020 et les débuts de la crise sanitaire.

L’ANSM a aussi alerté en septembre dernier sur de fortes tensions d’approvisionnement portant sur « l’analogue du GLP-1 », commercialisé notamment sous le nom d’Ozempic, le traitement injectable le plus répandu contre le diabète de type 2. On trouve aussi dans la liste régulièrement mise à jour par l’agence des antidépresseurs comme le Deroxat ou le Tofranil, des traitements contre l’asthme comme la Ventoline, ou des anti-inflammatoires corticoïdiens comme le Solupred.

Les catégories de médicaments les plus exposés aux risques de rupture sont, de façon plus globale, les médicaments qui agissent sur le système nerveux, les anti-infectieux et les anticancéreux, selon l’ANSM. Cela s’explique par le fait que ce sont des médicaments pour lesquels il n’existe pas forcément de génériques ou d’équivalents pour ces traitements. C’est ce qu’on appelle des « médicaments d’intérêt thérapeutique majeur », ceux dont les tensions d’approvisionnement ont le plus de conséquences pour la santé publique car une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou synonyme de perte de chance importante

En cause : le contexte sanitaire mondial et la géopolitique

Les causes des tensions dans l’approvisionnement de médicaments sont multiples. Elles sont pour beaucoup liées à la mondialisation de l’économie pharmaceutique. France Assos Santé dénonce de son côté d’autres causes comme « l’arrêt de production de médicament anciens jugés non rentables au profit de médicaments nouveaux très lucratifs », explique Yann Mazens, chargé de mission.

Les tensions sur les antidiabétiques sont, par exemple, dues à « une augmentation importante de la demande mondiale », selon l’ANSM, car le diabète de type 2 progresse chaque année, alors que la production ne suit pas. « Ces traitements sont également utilisés pour la lutte contre le surpoids au détriment des personnes diabétiques », ajoute Yann Mazens de France Assos Santé.

A l’inverse, la tension mondiale sur l’amoxicilline résulte, elle, d’une baisse de la demande pendant la crise du Covid. Les restrictions sanitaires ont en effet réduit la propagation de nombreuses maladies traitées par cet antibiotique. En réponse, « certains fabricants ont baissé voire stoppé leur production », explique l’ANSM. Or, avec la levée des restrictions sanitaires dans de nombreux pays, le besoin repart à la hausse en Europe et en Amérique du Nord.

Le conflit en Ukraine provoque également des pénuries « annexes » comme celles de matériaux utilisés pour les emballages et contenants de médicaments.

Aujourd’hui, 80 % des substances actives utilisées pour les produire sont fabriquées hors d’Europe, principalement en Chine ou en Inde. Et à la moindre tension internationale sur les acheminements ou la production, c’est toute la chaîne du médicament qui est bouleversée.

Limiter les ventes et adapter les prescriptions

Depuis juillet, les pharmacies sont tenues de limiter la vente de paracétamol, à raison de deux boîtes par patient. Elles peuvent aussi fournir une quantité moindre que celle indiquée sur l’ordonnance, selon la situation individuelle. L’ANSM recommande à chacun, quand c’est possible, de « limiter la prise de paracétamol à trois fois par jour – une toutes les huit heures- au lieu des quatre maximum habituellement recommandées ». Il est aussi demandé de ne pas constituer de stock chez soi.

L’ANSM incite également les professionnels de santé à réduire les prescriptions d’antibiotiques. Et rappelle à chacun que ceux-ci « n’ont aucune efficacité contre les infections virales, dont les bronchiolites, la grippe, le Covid-19, les rhinopharyngites et la grande majorité des angines et des otites ». La Haute autorité de santé recommande, de son côté, de limiter à 5 jours la durée d’un traitement par antibiotiques oraux dans la plupart des pathologies infectieuses courantes (angines et otites bactériennes, pneumonies…). En cas de difficulté d’approvisionnement en amoxicilline, le pharmacien pourra prendre contact avec le médecin pour définir un autre antibiotique adapté, ou une autre forme d’amoxicilline.
Enfin, pour éviter les pénuries, l’ANSM a décidé d’imposer aux laboratoires un stock minimal de sécurité à 4 mois pour 422 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, contre 2 mois auparavant. La liste de ces médicaments a notamment été établie au regard des difficultés d’approvisionnement observées ces deux dernières années. Elle sera révisée tous les deux ans.

La relocalisation de la production en question

En 2020, le gouvernement français s’est engagé à relocaliser une partie de la production des 30 médicaments qui ont le plus manqué ces dernières années, comme le paracétamol. Cette relocalisation est en cours, avec la réouverture de sites de production.

Ces mesures sont jugées insuffisantes par France Assos Santé. Celle-ci réclame au gouvernement de rétablir une mesure envisagée puis abandonnée, qui visait à « exiger des industriels, lors de la prise en charge d’un nouveau médicament, de garantir l’approvisionnement en médicaments anciens, souvent moins rentables pour les industriels », sous peine d’une pénalité importante. Ce sont en effet les médicaments les plus anciens, comme le paracétamol, qui sont le plus souvent produits à l’étranger.

« Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir tout rapatrier, » selon Eric Baseilhac, directeur Accès Economie et Export du Leem (groupement des industriels du médicament).

Le Leem préconise de travailler à l’échelon européen pour les médicaments essentiels d’intérêt sanitaire et stratégique. « La prise de conscience de l’importance de l’autonomie sanitaire avec la crise du Covid doit nous amener à réfléchir sur le modèle économique. Car les coûts de fabrication ne sont pas les mêmes en France et en Europe qu’en Chine et en Inde, surtout pour les médicaments à bas prix », souligne Eric Baseilhac.

Distinguer « tension dans l’approvisionnement », « rupture » et « pénurie »

On parle de « tension en approvisionnement » quand il est impossible d’approvisionner une pharmacie en un médicament en moins d’une semaine. C’est actuellement le cas pour des médicaments comme la Ventoline. Mais dans la loi, il est uniquement fait mention de « rupture d’approvisionnement », précise Yann Mazens, chargé de mission à France Assos Santé. Celle-ci désigne l’incapacité pour une pharmacie de dispenser un médicament à un patient sous 72 heures. Cependant, cela n’est pas forcément synonyme de pénurie. En effet, beaucoup de médicaments existent ou ont des équivalents sous des formes multiples (comprimés ou sirop, boîtes de 7 ou 14 doses…), sans oublier les génériques.

On approche de la pénurie quand les tensions et ruptures d’approvisionnement concernent au long cours des médicaments sans alternative de substitution. Il s’agit soit de traitements très récents, soit très spécifiques comme les antidiabétiques. Le risque de pénurie est grand, quand les génériques eux aussi viennent à manquer, comme c’est le cas pour l’amoxicilline.

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