DUBAI, 20 mai (Reuters) - Le président iranien Ebrahim Raisi, un partisan de la ligne dure considéré comme un successeur potentiel du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a été tué dans un accident d’hélicoptère survenu dans un terrain montagneux près de la frontière avec l’Azerbaïdjan, ont annoncé lundi des responsables et les médias d’Etat.
L’épave carbonisée de l’hélicoptère qui s’est écrasé dimanche avec à son bord M. Raisi, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian et six autres passagers et membres d’équipage a été retrouvée tôt lundi après une nuit de recherches dans des conditions de blizzard.
« Le président Raisi, le ministre des Affaires étrangères et tous les passagers de l’hélicoptère ont été tués dans le crash », a déclaré à Reuters un haut responsable iranien, qui a demandé à ne pas être nommé en raison du caractère sensible de l’affaire.
La mort de M. Raisi a été confirmée plus tard dans une déclaration du vice-président Mohsen Mansouri sur les réseaux sociaux et à la télévision d’État.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui détient le pouvoir suprême et a le dernier mot sur la politique étrangère et le programme nucléaire de l’Iran, a exprimé ses condoléances pour le « martyre » de M. Raisi et de ses compagnons, ont rapporté les médias d’État. M. Khamenei s’était auparavant efforcé de rassurer les Iraniens en affirmant qu’il n’y aurait aucune perturbation dans les affaires de l’État.
L’agence de presse judiciaire iranienne Mizan, informe que les trois branches du gouvernement iranien ont tenu une réunion extraordinaire lundi, au cours de laquelle le premier vice-président Mohammad Mokhber, qui devrait prendre la relève du président, représentait la branche exécutive.
En cas de décès d’un président en exercice, la constitution de la République islamique prévoit que le premier vice-président assure l’intérim pendant une période de 50 jours, avec l’approbation du Guide suprême.
Une nouvelle élection présidentielle serait organisée à l’issue de ces 50 jours.
L’accident survient à un moment où les dissensions se multiplient en Iran face à toute une série de crises politiques, sociales et économiques. Les dirigeants religieux iraniens sont soumis à la pression internationale concernant le programme nucléaire contesté de Téhéran et ses liens militaires de plus en plus étroits avec la Russie pendant la guerre en Ukraine.
Depuis que le Hamas, allié de l’Iran, a attaqué Israël le 7 octobre, provoquant l’assaut israélien sur Gaza, des conflagrations impliquant des groupes alignés sur l’Iran ont éclaté dans tout le Moyen-Orient.
Les médias d’État ont rapporté que les images du site montraient que l’hélicoptère Bell 212 de fabrication américaine s’était écrasé sur un pic montagneux, bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration officielle sur la cause de l’accident. Le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan oriental et un imam de la ville de Tabriz figurent parmi les personnes décédées.
Un responsable israélien a déclaré à Reuters que son pays n’était pas impliqué dans l’accident. « Ce n’était pas nous », a déclaré ce responsable, qui a requis l’anonymat.