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Le statu quo
Le statu quo est l’absence de changement, le maintien d’une situation actuelle. Du point de vue des résultats de ces législatives il n’y a pas de majorité et le pouvoir en place est maintenu. Les anciens socialistes seront pour Macron, et LFI devra s’y soumettre pour goutter l’ivresse du pouvoir. La dissolution et la peur du RN représente la préférence pour l’état actuel des choses face aux changements.
La prison plutôt que la liberté, c’est cette tendance que Macron a su imposer en fin tacticien à tous les français qui ont remis un bulletin pour la majorité présidentielle. Cette majorité qui nous ruine, qui nous vole, qui nous éborgne et qui nous a confinés, reste en place.
Le statu quo en politique est une stratégie qui fonctionne quand les choix proposés aux votants sont nombreux. Le parti de Macron est un assemblage de plusieurs partis, comme le Front Populaire. Seul le RN est un mono parti et représentait le candidat de la peur pour mobiliser l’électorat.
Notre résistance systématique au changement est une faiblesse majeure que Macron sait exploiter. La réforme des retraites était le meilleur moment pour changer le pouvoir. Et s’il existe autant d’opposants à Macron, pourquoi l’article 68 pour le destituer n’est-il pas utilisé ?
La seule constante est que chaque député rapporte une manne financière à son parti et chaque député accède à la belle vie et aux valises de billets. Qui voudrait changer cette situation aussi confortable ?
Le changement avec le RN était une menace et l’alliance Macron Mélenchon Hollande a fait le reste car il est difficile de s’affranchir pour aller vers l’inconnu.
L’Europe et la dette
Manuel Bompard s’exprimait pour les législatives de 2022 sur le « principe de désobéissance européenne quand c’est nécessaire pour appliquer notre programme ». La France cessera « d’appliquer unilatéralement les normes incompatibles avec nos engagements écologiques et sociaux telles que la directive sur le détachement des travailleurs, les règles budgétaires, les règles de la concurrence, la libre circulation des capitaux ».
Pour 2024, la nouvelle gauche ne voit pas d’urgence à ramener le déficit public sous les 3% du PIB, comme l’exige le pacte de stabilité européen. Dans ce cas le Front Populaire risque de s’exposer aux sanctions de Bruxelles et d’une amende de 1,5 milliard d’Euros.
En 2017, lors de sa campagne présidentielle Mélenchon disait que « Si la banque centrale européenne rachète les dettes des Etats, les inscrit à son bilan en tant que dette perpétuelle, tous les Etats en sont libérés [...] Et à ce moment-là, la dette est annulée ». « La manière d’épurer une dette que personne ne peut payer, il n’y en a pas cinquante : l’inflation, la guerre ou rembourser. Rembourser on n’y arrive pas. Il reste la guerre et l’inflation. Et bien moi je préfère l’inflation et qu’on soit tous vivants ».
En mars 2024 il a repris son idée de 2017 : « La Banque centrale européenne doit annuler la part de la dette de la France qu’elle a dans ses coffres. C’est la seule voie pour relancer notre économie. Il ne faut pas des économies de plus mais des dépenses supplémentaires. Pour l’hôpital, l’école, et tous les services publics ».
Agnès Bénassy-Quéré, chef économiste du Trésor
L’État ne peut pas « annuler » sa dette, c’est-à-dire décider unilatéralement qu’il ne remboursera pas, sauf s’il y est acculé par un motif impérieux, lequel est soumis au contrôle étroit du juge. S’il se trouve dans l’incapacité de faire face à ses échéances de remboursement, l’État doit réunir l’ensemble de ses créanciers et tenter de trouver un accord avec eux, en les traitant tous de manière équitable. Cette négociation débouchera éventuellement sur un rééchelonnement, un moratoire, une baisse des taux d’intérêt voire une réduction du montant dû à l’échéance. L’État ne peut pas négocier en bilatéral avec certains créanciers sans impliquer tous les autres.
De son côté, la BCE ne peut pas « annuler » tout ou partie des dettes des États qu’elle détient dans son bilan. Ce serait contraire au traité européen, lequel proscrit le financement monétaire des déficits publics. La banque centrale ne peut pas imprimer des billets pour financer des dépenses publiques, les dépenses d’aujourd’hui comme celles d’hier, accumulées dans la dette. Elle peut échanger des billets contre de la dette publique, à condition toutefois que cette dette lui soit remboursée un jour avec aussi des billets.
L’avenir nous dira si ce parti traité d’antisémitisme sera aussi qualifié d’europhobie.
La guerre
Mélenchon soutient l’envoi d’armes en Ukraine mais veut éviter « à tout prix » l’escalade. « Quoi qu’on puisse en penser à l’intérieur de la gauche, dans le programme, il n’est pas prévu qu’on arrête d’envoyer des armes ». Mélenchon comprend t-il que l’envoi d’armes en Ukraine ne sert qu’à alimenter les fonds spéculatifs de l’Otan et de Blackrock ?
C’est une hypocrisie totale, il affirme être en accord avec cette spoliation de nos impôts au profit du complexe militaro industriel.
Les ETF sont utilisés par les investisseurs institutionnels, tels que les banques privées, les fonds de pension, BlackRock par exemple, et les organismes publics. Depuis quelques années, ils suscitent un engouement croissant auprès des investisseurs privés.
Le changement climatique, dont Mélenchon est un grand défenseur, n’attire plus les investissements ; c’est la guerre qui rafle le pactole. Le 30 juin 2022, au cours d’une cérémonie de signature organisée par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, les dirigeants et les ministres de 22 pays de l’Europe ont lancé le fonds OTAN pour l’innovation, premier fonds de capital-risque « multi-souverain » au monde. Le 1er août 2023, vingt-trois pays de l’Alliance (OTAN) sont officiellement devenus associés commanditaires du Fonds OTAN pour l’innovation (NIF). C’est le « premier fonds de capital-risque multi- souverain au monde », qui va investir 1 milliard d’euros dans des start-ups technologiques du secteur de la défense. L’industrie de la défense a retrouvé des couleurs et de l’intérêt auprès des investisseurs depuis le début de la guerre en Ukraine. À noter que le fonds de l’OTAN (NIF) regroupe 11 des 20 premières entreprises de défense. Le fonds spéculatif de défense, qui se porte le mieux, est celui de l’OTAN. Il a réalisé plus de 18 % de profit sur les six derniers mois de l’année 2023 et ce l’est pas Mélenchon qui va réduire l’aide financière de ses ennemis imaginaires.
Rien ne va changer pour l’élite, leur seule préoccupation sera de continuer à détourner l’argent de nos impôts pour financer des fonds spéculatifs vivant à nos crochets et de profiter de leurs largesses le plus longtemps possible, y compris Mélenchon.
Geopolintel juillet 2024