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Jeux olympiques 2024 : une orgie aux frais des Français

samedi 27 juillet 2024

La facture des JO a été systématiquement revue à la hausse depuis 2017 et la candidature de Paris pour l’organisation de la XXXIIIe Olympiade.
Elle est estimée aujourd’hui à 11,8 milliards, dont 5,2 milliards d’argent public. Grenoble n’a fini de payer qu’en 1992 la facture des Jeux d’hiver de 1968.
Athènes prévoyait un budget de 4,8 milliards d’euros pour les JO 2004 et se retrouva en définitive avec une note de 13 milliards, enfonçant un peu plus le pays dans la crise.

JO 2024 : la facture sera plus salée que prévu

Le budget global des JO pourrait filer jusqu’à 12 milliards d’euros, hors coûts annexes, minorés ou occultés, qui font grimper la facture pour des retombées économiques difficiles à calibrer.
Plus vite, plus haut, plus cher !
Le financement des JO, c’est comme un iceberg avec une partie émergée et l’autre restant cachée sous la surface de l’eau.
Côté émergé, la facture est déjà plus salée que prévu.
Paris avait promis d’organiser « les Jeux les moins chers de l’Histoire ».

Balivernes. Chaque ville candidate promet l’impossible, et finit par dépasser l’enveloppe initiale. Paris ne fait pas exception à la règle. Les seuls JO rentables furent ceux organisés à Los Angeles (1984), car largement confiés au privé.

A quelques semaines de la cérémonie d’ouverture, la facture frôlait déjà les 9 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus que ce qui était prévu en 2019.
La facture finale pourrait atteindre 11,8 milliards d’euros, estime le cabinet de conseil Asterès dans une note de janvier 2024.¹

Coût des JO 2024 : la Cour des comptes a un doute

Une partie de ces 11,8 milliards est financée par des fonds privés (recette de billetterie, dotation du CIO, sponsors). Ils alimentent le comité d’organisation des JO (Cojo) à hauteur de 4,4 milliards d’euros.
Ce budget fait l’objet de garanties béton : l’Etat s’est engagé à renflouer le Cojo à hauteur de 3 milliards d’euros en cas de déficit.
De l’argent public est aussi injecté dans la Solideo, la Société de livraison des ouvrages olympiques. Elle a reçu environ 1,7 milliard d’euros.
Parmi les infrastructures pharaoniques qui font polémique, on peut citer la construction d’une « tour des juges » en aluminium, plantée dans un récif de corail afin de noter les épreuves de surf se déroulant à Tahiti, à 16 000 km de Paris.

Le projet de départ prévoyait la construction d’un mastodonte pour un coût de 4,4 millions d’euros ! Sous la pression de la population locale, ce projet a été ramené à une moindre dimension.
Dire que 4 autres spots de surf situés le long de la côte Atlantique étaient candidats et accessibles par la route depuis la Capitale...
Combien coûteront les JO aux contribuables ? Difficile de la savoir, Même la Cour des comptes l’ignore.
Son estimation initiale était de 3 milliards d’euros. Elle s’est ravisée. Les JO devraient coûter entre 3 et 5 milliards d’euros d’argent public, estime-t-elle finalement.
Ici et là, les ardoises continuent à filer. Exemple : le Club France prend l’eau de toute part. Installé dans la Grande Halle de la Villette, mal situé, excentré, le budget de fonctionnement de cet emplacement où les manifestations sportives seront visibles sur des écrans XXL est évalué à 22 millions d’euros.
Devant le coût exorbitant du ticket d’entrée demandé pour poser leurs valises, plusieurs fédérations sportives ont décidé de faire bande à part. Résultat, au moins 5 à 6 millions manquent à l’appel.
A la partie émergée de l’iceberg, se cumulent des coûts situés sous la ligne de flottaison. A commencer par ceux liés au racket social, dont les accords sur les fins de carrière conclus à la SNCF.

Argent public des JO : certains ont décroché le pompon

Mieux : les cheminots travaillant pendant les épreuves recevront jusqu’à 1 900 euros de primes. Cette largesse profitera à 50 000 personnes.
La SNCF refuse de chiffrer l’ardoise, mais elle dépassera plusieurs centaines de milliers d’euros.
A la RATP, les conducteurs du métro et du RER ont obtenu un bonus s’étageant de 1 600 à 2 500 euros s’ils travaillent entre le 22 juillet et le 8 septembre prochain.

Pas en reste, les contrôleurs aériens ont décroché le pompon avec des augmentations salariales allant jusqu’à 1 000 euros par mois. Une gratification sera aussi accordée aux salariés du groupe Aéroports de Paris.
Autres bénéficiaires de cette corne d’abondance, des primes (bien plus justifiées celles-ci) de 1 900 euros seront versées aux forces de l’ordre impliquées par l’événement, ce qui grèvera la facture publique de 500 millions supplémentaires.
Dans le secteur de la santé, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, met aussi la main à la poche. Elle versera 800 euros de primes (2 500 euros pour les médecins) aux personnels mobilisés lors des JO.
Pour faire bonne mesure, 20 000 éboueurs de la Ville de Paris toucheront entre 600 et 1 900 euros, selon la charge de travail supplémentaire occasionnée par les JO.

Autre facteur occulté, mais qui fait grimper l’addition finale : les pouvoirs publics ont dépensé sans compter pour rendre la Seine « baignable » : près de 1,4 milliard ont été dépensés.
A Paris, un réservoir de 50 000 m³ a notamment été construit pour stocker une partie des eaux usées avant qu’elles ne se déversent dans la Seine. Coût du chantier : 90 millions d’euros.
La facture va également grimper pour les contribuables locaux même s’ils habitent à des centaines de kilomètres de l’épicentre des JO.
Comme avec les étapes du Tour de France, le parcours de la flamme olympique est monnayé. Cette prestation est facturée 180 000 euros aux Conseils départementaux.

Regimbant à sortir une telle somme, une trentaine de départements ont renoncé à voir le lumignon alimenté au propane traverser leurs terres. Parmi ceux-ci, les départements de la Creuse et de la Corrèze, présidés par LR, La Loire-Atlantique et les Côtes-d’Armor, présidées par le PS, etc.
Autre facteur de nature à saler un peu plus l’addition : les recettes générées par les Jeux. Elles avaient initialement été évaluées à 8,1 milliards d’euros. Elles devraient finalement être moins élevées, de l’ordre de 5 milliards d’euros.

Le montant précis de ce manque à gagner sera connu d’ici quelques années. En tout cas, avant 2030, année durant laquelle les Alpes françaises pourraient accueillir les Jeux Olympiques d’hiver…

Tous Contribualbles

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