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Brzezinski-Gates

Les créateurs du couple Ben Laden-Al Qaïda

jeudi 11 décembre 2008


















Le Vietnam

La guerre du Vietnam était au départ un affrontement entre la République démocratique du Viêt Nam et le Front national pour la libération du Viêt Nam (ou Viet Cong).
Les combats qui ont commencé en 1957 sont appuyés logistiquement par les deux blocs Est-Ouest ( USA et URSS). Ils soutiennent chacun leur partie avec comme enjeu la domination de l’Asie. Les circonstances étranges de l’incident du Golfe du Tonkin en 1964 vont pousser les Etats-Unis à soutenir les Viet Cong pour endiguer l’effet domino de la stratégie sino-soviétique. Après quinze ans de combats et un lourd bilan humain, l’intervention des États-Unis prend fin avec la signature des accords de paix de Paris en 1973. En 1975, la guerre se termine et signifie la défaite de l’Amérique face à l’ennemi communiste. Ils sortent de ce conflit avec une économie fortement affaiblie.

La présidence Carter

En 1976, les Etats-Unis élisent leur trente-neuvième président Jimmy Carter. Les démocrates se veulent pacifiques afin de restaurer l’image de leur pays et relancer l’économie américaine au plus mal. Son mandat est marqué par d’importantes réussites en politique extérieure dont les traités sur le Canal de Panama, les Accords de Camp David (le traité de paix entre l’Égypte et Israël), le traité ABM « SALT II » avec l’Union soviétique et l’ouverture de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine.
C’est la première fois que les relations, USA-Union Soviétique, se déroulent sous le signe de la détente. Carter se veut l’homme de la conciliation et le médiateur des conflits mondiaux. La paix passe avant la guerre. La fin de son mandat est controversé et son image de défenseur de la paix lui coûte sa réélection avec l’affaire des otages en Iran et le début du conflit en Afghanistan.

Deux personnalités ressortent particulièrement parmi les membres de son administration : Zbigniew Brzezinski, conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité et Robert Gates, l’actuel secrétaire de la défense des Etats Unis.

La politique de Brzezinski en Afghanistan

« Pourquoi et comment j’ai financé ben Laden en Afghanistan. » Zbigniew Brzezinski .

Nous reproduisons intégralement l’interview du Nouvel Observateur de mai 1998 :

Nouvel Observateur : L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité, vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ?

Zbigniew Brzezinski : Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des soviétiques.

N.O : Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette “covert action” [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ?

Z.B : Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.

N.O : Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a cru. Pourtant, il y avait un fond de vérité … Vous ne regrettez rien aujourd’hui ?

Z.B : Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam.” De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique.

N.O : Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futures terroristes ?

Z.B : Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?

N.O : “ Quelques excités ” ? Mais on le dit et on le répète : le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui
Une menace mondiale.

Z.B : Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide, il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée ? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté... »

Le rôle de Gates

Quant à Robert Gates, il est le chef suprême des 16 agences du renseignement américain et du département de la défense depuis le limogeage de Rumsfeld. Le président Bush a ainsi été mis sous la tutelle des démocrates depuis les dernières élections du Congrès. Depuis cette date, le mode opératoire des opérations clandestines de la CIA ressemblent à celles du passé sous l’administration Carter.
Aux vues des déclarations fracassantes de Brzezinski, ajoutons aussi le récit des mémoires de Robert Gates.

Il rapporte ainsi dans son livre : « Nous avons pensé à créer une légion arabe contre les Soviétiques. ». Manifestement le tandem actuel d’Obama à la défense définit Oussama ben Laden comme une création de la CIA. Ben Laden, agent de la CIA sous le nom Tim Osman, continua à collaborer sous la présidence de Reagan grâce à son apartenance à la Ligue Anti Communiste Mondiale. Au regard des étranges relations des stratèges américains, il ne tient qu’à un fil de suspecter le couple démocrate d’avoir échafaudé la crise de l’Ossétie du sud pour refaire plonger la Russie dans un piège qui ressemble à s’y méprendre à la provocation Afghane. L’ombre du péril communiste a encore de beaux jours dans les couloirs du Pentagone.

La déstabilisation des ennemis des Etats-Unis

Al Qaïda semble toujours accompagner les plans de Washington. Partout où frappe cette organisation se trouvent des enjeux américains : Afghanistan, Kosovo, Etats-Unis, Irak, Espagne, Angleterre et aussi Pakistan et Inde. Sans oublier les autres attentats qui ont eu lieu dans tous les coins de la planète…

Actuellement le Pakistan et l’Inde sont en pleine déstabilisation. Chaque acte de terrorisme de la part d’Al Qaïda est une déclaration de guerre qui nécessite l’intervention des Etat- Unis en tant que force armée ou bien en tant que médiateur de la paix.

L’Iran échappe étrangement à cescénario. Le rapport de la CIA, établi en 2006, confirme que l’Iran a stoppé tout programme nucléaire militaire. C’est un désaveu des services de renseignement américain. Au sortir de son dernier mandat de président Bush accuse la faiblesse de la CIA pour la guerre en Irak, mais ne remet pas en cause les inexactitudes sur le programme nucléaire iranien.

Le rapport Gates Brzezinski rédigé par le Council on Foreign Relations, envisage une autre approche avec ce pays « voyou » pour reprendre les mots du président Bush. Il faut se rapprocher du pouvoir de Téhéran afin de court-circuiter ses relations étrangères avec la Russie et continuer la déstabilisation des pays satellites de l’ex URSS.

L’élection de Barack Obama va t elle changer les rapports de l’administration étatsunienne avec Al qaida ?

Cela n’apparaît pas dans les déclarations de Brzezinski dans lesquelles il raconte comment les deux derniers présidents américains Clinton et Bush ont été testés avec les attenats du World trade Center en 1993 et 2001.
« C’est quelque chose de possible. Il n’y a aucun moyen de le prédire. C’est une possibilité, mais c’est loin d’être une certitude.[…] Je pense qu’Obama a montré qu’il est très calme, très rationnel et très réfléchi dans son approche avec les problèmes et je pense que si il est testé, il va réagir avec force, de manière rationnelle et efficacement. » Et pour conclure : « Vous devez percevoir la politique étrangère comme, par exemple, un bateau qui navigue sur la mer. Un immense navire ne changera pas de cap aussi rapidement qu’un bateau de plaisance. Il n’est donc pas possible pour les États-Unis de changer rapidement chacune de ses politiques. Mais je crois qu’il y aura un changement important dans l’essence et dans le ton. »

source : http://www.presstv.ir/detail.aspx?i...§ionid=3510203

Conclusion

Non, vous ne rêvez pas, c’est de cette manière étrange que Washington gère sa politique étrangère.

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