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Le rapport Brzezinski-Gates

jeudi 4 décembre 2008

Le Council on Foreign Relations dirige le monde. Tous les présidents américains sortent de cet organisme hégémonique.
Obama ne fait pas mentir cet adage.

Les auteurs de ce rapport ont acquis la certitude que malgré les mouvements politiques et l’insatisfaction populaire, l’Iran n’est pas à la veille d’une autre révolution. Aussi c’est un devoir pour les USA d’adopter une politique que l’on décrira comme un engagement limité et sélectif avec l’actuel gouvernement iranien. La politique américaine à l’égard de l’Iran doit autant être incitative que punitive. Les sanctions unilatérales n’ont pas obtenu de résultats. Au contraire, selon ce rapport, il faut développer les relations commerciales avec l’Iran et commencer les fomalités d’entrée dans l’OMC.

Les USA doivent défendre la démocratie en Iran sans évoquer un changement de régime. Les USA doivent promouvoir l’évolution politique et encourager le développement des institutions démocratiques au sein du régime actuel. Et finalement, les auteurs recommandent l’ouverture d’un dialogue direct entre les USA et l’Iran sur des éléments de stabilisation dans la région.

Certes le texte évoque l’implication iranienne dans les conflits alentours, et spécialement en Afghanistan et en Irak, mais il propose de négocier avec Téhéran pour résoudre le problème irakien

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Robert Gates : le nouveau maître du Pentagone

Scott Shane, The New York Times
lundi 11 décembre 2006, sélectionné par Spyworld

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La nomination de Robert Gates au poste de secrétaire à la défense des États-Unis a été approuvée à l’unanimité, mardi, par la commission des Forces armées du Sénat. Tous les sénateurs ont apprécié sa candeur et son réalisme, deux qualités qui manquaient à son prédecesseur Donald Rumsfeld. Voici un portrait du nouveau maître du Pentagone, qui ne craint pas de prendre ses distances face au président Bush.

En choisissant Robert Gates comme nouveau secrétaire à la Défense, le président Bush est revenu à une politique étrangère des républicains antérieure, à une ère davantage sous le signe de la prudence et du pragmatisme qu’à ce qu’ont préconisé les néo-conservateurs à l’origine de la guerre livrée par l’administration Bush en Irak et des confrontations avec l’Iran et la Corée du Nord.

Homme à la voix douce mais à l’esprit inébranlable, M. Gates, 63 ans, est à de nombreux égards l’antithèse de Donald Rumsfeld, le leader cassant qu’il remplace. En privé, il a critiqué l’échec de l’administration à exécuter ses plans politiques et militaires en Irak et il a consacré les six derniers mois à débattre en coulisses de nouvelles approches à la guerre à titre de membre du Iraq Study Group dirigé par James A. Baker III et Lee H. Hamilton.
La dernière fois que M. Gates a servi à Washington c’était il y a 13 ans, et le président Bush a souligné qu’il voyait en son nouveau secrétaire à la Défense quelqu’un qui fournirait une nouvelle perspective aux deux dernières années de son mandat.

C’est sous Bush père que M. Gates a d’abord acquis de l’influence, d’abord à titre de conseiller adjoint à la sécurité nationale, puis comme directeur du renseignement. Il n’a pas fait partie du groupe qui a conseillé l’actuel président Bush lors de sa campagne de 2000 et il a publiquement remis en question l’approche de l’administration concernant l’Iran, soutenant dans un rapport de 2004 que le refus de l’administration Bush de discuter avec le gouvernement de Téhéran allait ultimement à l’encontre de l’objectif recherché.

« C’est un signal qu’il y aura un effort notable pour éviter des confrontations sur les questions de sécurité nationale », estime Dov Zakheim, ancien haut dirigeant du Pentagone sous M. Rumsfeld, qui a quitté l’administration en 2004. Il décrit M. Gates comme étant un « pragmatique et un réaliste » qui ne sera pas un « paratonnerre ».

Analyste du système soviétique pendant de nombreuses années et ayant passé deux décennies à la CIA, M. Gates a été l’adjoint de Brent Scowcroft, conseiller en matière de sécurité nationale sous l’administration de George Bush père. À ce titre, il a travaillé en étroite collaboration avec M. Baker et Condoleezza Rice. Le général Michael V. Hayden, l’actuel directeur de la CIA, faisait également partie du Conseil de la sécurité nationale à cette époque.

Reprendre le collier

M. Gates a été confirmé en 1991 directeur de la CIA au terme d’un âpre débat sur sa confirmation, au cours duquel des subalternes l’avaient accusé d’avoir politisé des rapports sur l’Union soviétique. Il a passé les 13 dernières années hors du gouvernement, dans de lucratifs postes dans le monde des affaires et à l’Université Texas A&M, d’abord comme doyen du George H.W. Bush School of Government, et, depuis 2002, comme président.

Il y a à peine 22 mois, M. Gates a rejeté l’invitation du président Bush à devenir le premier directeur du renseignement national. Après y avoir réfléchi douloureusement pendant plus de deux semaines, comme il le racontera plus tard, M. Gates décida au cours d’une promenade tardive, ponctuée de larmes, qu’il « ne pouvait pas quitter » l’université pour retourner à Washington.

Mais depuis mars dernier, à titre de membre du Iraq Study Group de M. Baker, M. Gates a réfléchi au dilemme auquel l’administration américaine actuelle est confrontée dans le domaine de la politique de la défense. Mandé au ranch présidentiel il y a 15 jours, M. Gates s’est vu offrir le poste de secrétaire à la Défense et, cette fois, il a dit oui.

« Étant donné que tant de fils et de filles des États-Unis dans nos Forces armées sont en danger, je n’ai pas hésité lorsque le président m’a demandé de reprendre le collier », a dit M. Gates lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche.

Pour sa part, Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale sous le président Carter et coauteur avec M. Gates du rapport sur la politique concernant l’Iran, a dit espérer que la nomination de M. Gates se traduira par « une correction de grande ampleur de la politique américaine touchant le Proche-Orient ».

Un jeunot à la CIA

Né et élevé à Wichita, au Kansas, Robert Michael Gates, dont le père était vendeur de pièces d’autos en gros, est devenu un Eagle Scout (il est l’actuel président de la National Eagle Scout Association) et il a étudié l’histoire européenne au College of William and Mary. Il a été recruté par la CIA tandis qu’il terminait sa maîtrise à l’Université de l’Indiana et, en 1974, il finissait son doctorat à l’Université Georgetown par une thèse sur la perception de la Chine par les Soviétiques.
Il a d’abord été membre du personnel du Conseil de la sécurité nationale de 1974 à 1979 sous les présidents Nixon, Ford et Carter. Après son retour à la CIA, on lui confia de nombreux postes importants, y compris celui de directeur adjoint et de président du National Intelligence Council.

Si M. Gates a d’abord hésité à retourner à Washington, c’est peut-être parce qu’il sait bien ce que cela veut dire que de se trouver au centre d’un « échange de feux » politique.

Choisi d’abord par le président Reagan en 1987 pour succéder à M. Casey à la tête de la CIA, Gates a retiré sa candidature devant les inquiétudes soulevées par les sénateurs qui le soupçonnaient de n’avoir pas dit la vérité à propos de sa connaissance de l’affaire des « contras » iraniens.

En 1991, il fut mis de nouveau en nomination par le président Bush et il a alors été confronté à un pénible exercice de confirmation impliquant non seulement des « contras » iraniens, mais aussi des collègues qui l’accusèrent d’avoir modifié des rapports sur l’Union soviétique pour qu’ils soient agréés par la Maison-Blanche du président Reagan. M. Gates fut confirmé, par 61 votes pour et 31 contre, devenant le plus jeune directeur de l’histoire de la CIA. Il a alors supervisé les premiers efforts de l’agence pour s’attaquer aux menaces de l’après-guerre froide.

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Rapport Brzezinski Gates

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