Au-delà, ce sont maintenant les peuples qui s’embrasent à leur tour. Des mouvements sociaux éruptifs, plus ou moins spontanés, plus ou moins manipulés [1] : “La Guardia Civil espagnole a interpellé à Barcelone, neuf terroristes appartenant aux CDR, les Comités de défense de la République catalane, branche armée du CUP, le parti indépendantiste de la gauche radical. On a trouvé dans le local perquisitionné assez d’explosifs pour faire sauter plusieurs bâtiments au moment où serait publié le jugement du Tribunal Supremo à l’encontre des putschistes du coup d’État sécessionniste de 2017”. https://www.bvoltaire.fr/la-catalog... ]], se multiplient en effet et se propagent à travers toute la planète comme feux de brousse… Chili, Argentine, Venezuela, Uruguay, Colombie, c’est un continent entier, l’Amérique latine qui semble en cours d’effondrement politique et social. S’y ajoutent le Liban, la Libye et l’Irak où le chômage et la corruption mobilisent dans ce dernier les foules et où les morts de la répression se dénombrent par centaines… Sans compter tant d’autres abcès purulents même si moins sanglants… Algérie, Hong Kong, Catalogne, pour ce citer que quelques cas parmi les plus remarquables.
Constatons, sans creuser bien loin, que ces soulèvements populaires - indépendamment des forces qui sont à l’œuvre pour tenter de les récupérer ou de les orienter à leur guise – se déclenchent tous, comme en France avec les Gilets Jaunes, à partir d’un rien : la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ici, en Hexagonie, ce fut une stupide limitation de vitesse et le prix du gas-oil ; au Chili, le prix du billet de métro ; au Liban, la taxation des appels via WhatsApp.
Cependant tout se passe comme si les peuples du monde, surtaxés, accablés de frustrations et d’humiliations, ne demandaient qu’à entrer en révolte contre le système consumériste (tout est marchandise désormais comme le prouve le marché de la reproduction humaine en train de se mettre en place [2] ), lequel se développe au sein de sociétés postmodernes réputées « liquides » (de l’inventeur messianique du concept, Zygmunt Bauman, à son metteur en scène Emmanuel Macron) et s’accompagne ou se traduit par le surendettement des individus (ainsi la prodigieuse dette des étudiants [3] aux États-Unis !), des ménages… ou des États dont les montants faramineux dépassent l’imagination. Notons au passage que la « cartographie » du mépris pratiquée sans retenue par les oligarchies médiatico-marchandes libérales-libertaires paraît avoir été tracée avec une certaine justesse dans un film - Joker - qui fait actuellement un tabac sur les écrans internationaux… ou comment les laissés-pour-compte du paradis mondialiste montrent les babines et mordent les mains qui leur dénient le pain quotidien.
Indépendamment des bas calculs des chefs syndicalistes, observe Pascal Célérier, « ce qui s’est passé à la SNCF [parlant de l’exercice par les cheminots - le vendredi 18, la veille des départs pour les congés de la Toussaint – d’un droit au retrait - autrement dit des grèves sauvages - ayant fait suite à l’accident du TER Charleville-Mézières/Reims qui avait percuté le 16 octobre un convoi routier exceptionnel bloqué sur un passage à niveau] est en tous points semblable à l’explosion du mouvement des Gilets Jaunes ou de la grève des correcteurs du bac. Des professions ou des groupes humiliés, qui accumulent les rancœurs et qui, patients et dociles, donnent le change longtemps au point que les technocrates aveugles croient maîtriser la situation. Et puis vient l’étincelle, la mesure de trop. Le mépris de trop. Ou l’agression de trop. Parfois les trois en même temps » [4].
Retour sur le plancher des vaches hexagonal
Et comment les choses pourraient-elles s’arranger quand on voit le tissu industriel national partir en fumée de façon aussi accidentelle que répétitive ? Ceci dans l’indifférence générale [5]… sauf quand ce sont les 5250 tonnes de produits chimiques de l’usine Lubrizol qui recouvrent la ville de Rouen d’un épais nuage visqueux. Chez nous, terre des Céfrans réfractaires - mais vrais cochons de payants - la colère sociale et fiscale flambe tout aussi ardemment qu’à Santiago, Bagdad ou Beyrouth. On y voit les soldats du feu, las d’être caillassés par d’impudentes racailles, prendre le relais des Gilets Jaunes et se faire traités d’idoine façon : matraqués et noyés dans d’opalescents nuages de gaz lacrymogène.
Situation surréaliste, les forces de l’ordre chargent avec violence les pompiers tandis qu’à contrario les maigres troupes d’Extinction Rebellion [6] ont été libres à Paris pendant trois jours, de bloquer la place du Châtelet… sans évidemment émouvoir oncques parmi les édiles responsables de la libre circulation et de sa fluidité au cœur de la capitale (de ce seul point de vue les habitants de la capitale sont extrêmement gâtés avec quelque 7000 chantiers paralysant). Bref le pouvoir traite ses fonctionnaires comme il n’a jamais (su ou) voulu traiter les casseurs encagoulés, Antifas et Black Blocs… si utiles à briser les vitrines et piller en marge des cortèges de Gilets Jaunes pour mieux déconsidérer leur mouvement aux yeux myopes du citoyen lambda.
Un épisode inédit et inouï donc le mardi 15 octobre 2019, dans le sillage des levées en masse de tous le futurs spoliés de la “réforme des retraites”, ci-devant majoritairement membres de ces strates économiques moyennes-supérieures en voie de déclassement. Toute l’Hexagonie et l’Union brexiteuse, prétendument européenne, partent ainsi à vau l’eau, nefs ivres et rougeoyantes des braises de la colère populaire. Non fluctuat et mergitur ! Sans parler in fine des dérisoires quatre ou cinq cent mille opposants à la loi dite de bioéthique relative à la “procréation médicalement assistée pour toutes”. Des batteurs de pavé qui n’obtinrent charitablement qu’une fugace mention au menu des journaux télévisés menteurs patentés par omission, entre la poire footballistique et le fromage people trash !
Lubrizol
Reste que certains incendies peuvent constituer plus ou moins, dans les faits, de précieux contre-feux récupérables à usage politique et médiatique. On l’a vu pendant la crise des Gilets Jaunes lorsque telle boulangerie explosa le samedi du 12 janvier 2019 rue de Trévise - à quelques encablures du siège du Grand Orient de France, et à quelques heures de l’Acte neuf des Gilets Jaunes alors que 5000 personnels des forces de l’ordre étaient sur le pied de guerre dans Paris intra muros, et à trois jours de l’ouverture du Grand débat National - causant plusieurs morts (dont deux pompiers) et une cinquantaine de blessés, déflagration due, selon M. Castaner, ministre de l’Intérieur, « à une fuite de gaz »… une cause certes plus crédible que le “mégot” de Notre-Dame !
Autre fait, mardi 5 février 201, on ne peut plus opportun qui détourna l’attention de la “grève générale” du lendemain à l’appel des syndicats : un incendie criminel peu banal se déclarait peu après minuit dans le XVIe arrondissement de Paris, (allumé comme presque toujours par une déséquilibrée en mal de vengeance) faisant dix morts et une trentaine de blessés... Au total, nous eûmes en cette période de crise, un étrange chapelet de coïncidences (la loi des séries ?), mais avec à chaque fois des effets identiques : gommer, effacer l’actualité nationale immédiate, politique et sociétale, au profit d’un drame ayant sur l’opinion un fort potentiel spectaculaire de sidération.
Notons, même si les cas de figure peuvent paraître différents, que l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre, n’aurait jamais dû avoir lieu en raison d’un système de protection optimal. Qui connaît d’ailleurs à cet instant et avec certitude l’origine réelle du sinistre ? Gageons qu’en cherchant un peu l’on découvrirait un impressionnant mille-feuille d’ébouriffantes causalités pouvant avoir concouru à un accident si choquant qu’il mobilisait encore toute l’attention de la presse au moment où le président Macron subissait un très sévère revers en matière de politique européenne : l’humiliant retoquage - prévisible pour ne pas dire attendu - le 10 octobre 2012 (par 82 voix contre 29 et une abstention) de la candidature - présentée par l’Élysée- [7] - de Mme Sylvie Goulard au poste de Commissaire européen au marché intérieur.
Sylvie Goulard
Ceci au motif substantiel d’une procédure judiciaire non close dans le cadre d’une affaire d’emplois fictifs liée au Modem (Parti de l’épais M. Bayrou), instruction à charge qui avait déjà entraîné sa démission le 21 juin 2017 du ministère de la Défense au sein du gouvernement d’Édouard Philippe, après seulement un petit mois d’exercice. Entendue et malmenée une première fois le 3 octobre (une semaine après l’incendie de Rouen), ce fiasco passe presque inaperçu au milieu des retombées toxiques de Lubrizol. Événement étrangement survenu à la suite d’un premier incendie (un essai manqué ?) dans un autre établissement du même groupe (appartenant au super milliardaire américain Warren Buffet), à Oudalle, dans le voisinage du Havre, le 3 septembre précédent. Dans l’impossibilité de tirer la moindre conclusion pertinente de faits au final passablement troublants, nous nous contenterons de penser que certains hasards calendaires sont parfois singulièrement concordants au regard de circonstances annexes, notamment politiques, économiques ou financières. On songera ici à la combustion de Notre-Dame.
L’Arlésienne Dupont de Ligonnès
Pour illustrer ce dernier propos, mentionnons un autre épisode plus probant… Le carnage à la petite semaine de la préfecture de police de Paris intervient le jeudi 3 octobre. La veille, le mercredi 2 octobre 2019 une impressionnante mobilisation rassemble plusieurs dizaines de milliers de policiers (22 000 à 14 h) dans une « marche de la colère ». Le malaise institutionnel est tangible chez les fonctionnaires de police avec en toile de fond une grosse cinquantaine de suicides et des retraites réduites à la portion congrue. Que dire, que penser dans ces conditions de cette inopinée tuerie au couteau (quatre morts : trois policiers et un agent administratif, et deux blessés) l’exact lendemain, le jeudi 3 octobre, dans l’enceinte même de la préfecture de police de Paris ? Une extraordinaire coïncidence ? Après coup, la « colère » des agents de la force publique aura été soufflée comme une bougie par ce sinistre fait divers - en outre, alors que la colère couve dans les services de police, toutes les inquisitions administratives deviennent de facto permises, islam ou pas islam, c’est-à-dire contre toutes les voix dissonantes !
Les fausses notes ne s’arrêtent pas là. Alors que la polémique bat son plein à propos de la responsabilité des autorités de la République dans un attentat trop évidemment islamiste, une semaine plus tard la presse annonce compulsivement l’arrestation d’un présumé assassin fantôme, Xavier Dupont de Ligonnès [8] en fuite depuis huit ans, retrouvé par miracle et arrêté à l’aéroport écossais de Glasgow. Le vendredi 11 au soir, des indiscrétions calculées émanant de l’autorité judiciaire française, informaient plusieurs médias - dont l’AFP - que les forces de l’ordre écossaises avaient procédé à l’interpellation de Dupont de Ligonnès à son arrivée à Glasgow en provenance de Paris, ceci sur la base d’une dénonciation anonyme.
Vérification faite de son ADN, l’homme était en réalité un certain Joao Guillaume, résidant à Limay. Cependant, la presse ayant été alertée précisément par le biais de “sources policières”, le procureur de Nantes, Pierre Sennès, ouvrait sans délai une enquête [9] relative aux fuites intempestives ayant déclenché la mise en branle des grandes orgues médiatiques… Et servi, du même coup d’éteignoir au débat faisant rage sur l’infiltration des Service de l’État - dans des secteurs aussi sensibles que le renseignement et la sécurité intérieure - par des musulmans fanatisés… tandis que des voix s’élevaient toujours plus haut pour exiger la démission d’un ministre de l’Intérieur trop souvent verbalement incontinent !
Cadavres exquis
Une série noire pour le pouvoir et une cascade d’embarras voire d’humiliantes déconvenues pour l’hôte de l’Élysée. Car tous ces couacs et ces cadavres si peu exquis, font infiniment désordre… Des cafouillages et des ratés que le coup d’éclat à propos de l’insaisissable Ligonnès n’est pas parvenu à effacer. Bref, un coup de pub qui ressemble à s’y méprendre à un coup tordu, autrement dit au lancement d’une fausse nouvelle en vue de leurrer l’opinion (avec l’active complicité des initiés manœuvrant la sphère médiatique) pour mieux détourner l’attention du public… Parce qu’il fallait d’urgence faire passer au second plan le scandale majeur que constituait l’attentat perpétré à la préfecture. Gardons en mémoire qu’initialement tout a été fait pour minorer l’événement et le mettre sur le compte d’un dérapage isolé et d’une détresse psychologique pour mieux évacuer d’entrée de jeu l’hypothèse terroriste.
Une ficelle un peu grosse à laquelle les Castaner et consorts pensaient pouvoir recourir une fois de plus. Mais tant va la cruche à l’eau… Simultanément il fallait à tout prix tenter d’exonérer l’État et le gouvernement de ce drame (responsable peut-être un tout petit peu d’exceptionnels dysfonctionnements, mais surtout pas coupable), non seulement afin de ne pas apporter de l’eau au moulin de l’opposition souverainiste anti-immigrationiste et islamo-sceptique, mais - regardant par-delà les hommes et les Partis – pour éviter qu’une telle péripétie contribue à remettre en question le dogme philosophique de La République en Marche. En apportant par exemple un cinglant démenti au paradigme (nauséabond) du vivre ensemble, du pluralisme confessionnel, de la richesse nationale (!) produit de la diversité et finalement du métissage… si nécessaire à casser définitivement la matrice ethnoculturelle de la France aborigène.
Le foldingue agité du landernau macronien
À ce sujet, signalons que certains ténors de l’anti-pensée dominante ne se fatiguent plus à cacher leur jeu, déclarant sans ambages une guerre ouverte à ce qui pourrait encore subsister du Pays réel, de la France du bon sens et de l’enracinement… Le 4 octobre, l’agité foldingue proche du président Macron (dont il a été le parrain pour le lancement de sa carrière financière et politique), Jacques Attali, publiait un twitt assimilant le souverainisme au racisme à l’égard des musulmans et des juifs… « Le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme » invitant ses suiveurs à consulter un texte intitulé « Derrière le souverainisme, se cache trop souvent la haine des musulmans »…Par conséquent « juifs et musulmans, menacés tous les deux par [le souverainisme], doivent s’unir face aux fantasmes du grand remplacement ». Ah mais ! La guerre est déclarée… sans fard.
D’une pierre trois coups : l’islam serait une victime au même titre que l’immémoriale judéité (sans que l’on sache très bien – qui le sait au demeurant ? - s’il s’agit en fin de compte d’une religion tribale ou d’un communautarisme ethnoculturel ?). Tertio, asséner (et stigmatiser) le désir (légitime) de vouloir rester maître chez soi (charbonnier maître en sa demeure : tout homme, tout peuple n’a-t-il pas le droit absolu, irrévocable, de posséder un foyer national, pour lui et les siens ?)… Revendiquer peut-être en sus, l’exigence exorbitante d’avoir des enfants à sa semblance, de vivre parmi d’autres hommes parlant un même idiome et partageant l’héritage commun d’une longue mémoire ! Et bien non tout cela serait, d’après M. Attali, condamnable et méprisable, voué aux foudres de la loi érigée en juge suprême d’une morale invertie, autolytique et sortie on ne sait d’où… Qui ne peut être en tout état de cause, et ne sera jamais, la nôtre. Heureux M. Attali qui nage et folâtre comme un poisson dans le vaste bocal du cosmopolitisme déjanté le plus glauque. Gageons que lui non plus n’a pas pris le métro depuis quarante ou cinquante ans et qu’il ne s’aventure jamais, ô grand jamais, dans les zones de non-droit, là où pompiers [10] et policiers se font assaillir… et où de pauvres gamins issus de l’immigration se font eux-mêmes battre, et parfois trucider, à la sortie de leur école !
Pantalonnade au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté
Les retrouvailles manquées avec Dupont de Ligonnès relèvent bien entendu de la tartarinade… qu’elles ont été à n’en pas douter un bête truc précisément destiné à détourner les regards trop centrés sur les sales affaires de La République en Marche. Par le truchement de médias tout autant avides d’audimat que soumis à la nécessité d’apporter leur soutien inconditionnel à un pouvoir chancelant sous le poids de ses terrifiantes erreurs d’appréciation… En vérité, un État vecteur d’une idéologie intenable parce que destinée à se fracasser sur le dur roc du réel. A fortiori la pseudo affaire du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, après qu’un élu du Rassemblement national, Julien Odoul, eut demandé - le vendredi 11 octobre, huit jours après la boucherie préfectorale - à la présidente de faire retirer son accoutrement islamique à une accompagnatrice de groupe scolaire présente dans la tribune des spectateurs, est une manipulation patente.
Demande plutôt anodine aussitôt qualifiée d’invective par Le Parisien que l’on a connu mieux inspiré, c’est-à-dire avant qu’il ne dégringole dans les sentines du traficotage informationnel politiquement correct. Exhibition islamiste au demeurant de fort mauvais goût étant une évidente une provocation et l’atroce révélateur de la stupidité, de la veulerie et de la lâcheté de notre classe politique dans sa grande majorité. Dans une vidéo enregistrée sur les lieux, la mère de famille se montre réjouie et fière de son coup… De toute évidence, même si elle ne l’a pas fait dans cet unique but, elle est parfaitement consciente que ses simagrées de « maman » outragée vont faire passer à la trappe le petit carnage islamiste entre collègues de la Préfecture. Et la chose, dans son outrance, pourrait être du plus haut comique, si elle n’était à ce point consternante… la fragile et douce Fatima, cette alma mater dolorosa, ne sort plus, maintenant elle « a peur de tout ».
Pire, suivant Le Parisien, cette histoire « a détruit [sa]vie ». En conséquence de quoi, Fatima, la victime éplorée, a doublement porté plainte : à Dijon, pour « violences en réunion à caractère racial », l’autre, à Paris, pour « incitation à la haine raciale ». Le Collectif contre l’islamophobie en France – assurément grassement subventionné par nos deniers – s’est emparé bille en tête de l’affaire… L’avocat de la susdite, Mme Sana Ben Hadj, ne se gênant pas pour déclarer le 16 octobre : « Ce n’est pas qu’une question de laïcité mais de racisme. On tente d’exclure les musulmans de la République… Ma cliente a été humiliée, son image a été diffusée partout, elle est très marquée et son fils voit un psychologue ». Rien que ça ! Ce qui donne néanmoins la mesure de la guerre des mots, de la guerre psychologique et morale que nous livre désormais à ciel ouvert, des communautés conquérantes de l’espace public et qui entendent bien, à court terme, tenir le haut du pavé.
Le pouvoir panique : Le Drian va à Canossa et à Bagdad
Les islamistes ont vite compris l’intérêt (pour imposer le voile islamique autrement interdit par les textes), d’occuper le créneau de l’accompagnement scolaire laissé vacant par les Françaises sur-occupées par leur travail… Activité professionnelle libératrice (du joug marital/patriarcal) et si utile via l’impôt, à l’entretien de toutes les populations assistées et subventionnées présentes sur le territoire national. Au reste 66 % des Français consultés (sondage Le Figaro publié le 14 octobre 2019) se déclarent favorables à l’interdiction du voile lors des ces mêmes sorties collectives. Quant à l’université cairote d’Al-Azhar (référence absolue en matière de doctrine islamique), elle statuait une fois pour toutes en 2017, à l’absence d’obligation stricte quant au port du voile islamique se référant au verset 31 de la sourate XXIV, strophe relative à la préservation de la pudeur des femmes musulmanes. Mais la raison ne viendra évidemment pas à bout du déchaînement des fanatismes, des dogmatismes et des sectarismes. La gent médiatique en a parfaitement conscience et, par extraordinaire, avait laissé son habituelle langue de bois au vestiaire quand il est apparu que l’offensive turque au nord de la Syrie était en passe de rendre leur liberté aux quelques dizaines de milliers de combattants djihadistes détenus dans les camps des forces kurdes abandonnées de la Grande Amérique.
On pouvait apercevoir, défilant sur les pupilles fiévreuses de nos journalistes et commentateurs, les images pourpres des nouveaux Bataclan à venir. Une peur panique, pour l’occasion non feinte, s’était installée dans les rédactions. Aussitôt, M. Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères depuis 2017, auparavant ministre de la Défense de 2012 à 2017, prenant son bâton de pèlerin, s’en est allé ce jeudi 17 octobre, à Canossa et à Bagdad… pour y négocier le transfert (on peut le supposer en contrepartie d’un gros paquet de millions) de “nos” takfiristes français… resterait à savoir si des gens qui déclarent la guerre au pays dont ils sont censés ressortir, en possèdent véritablement - ou légitimement – la citoyenneté ?
M. Le Drian aura demandé pour la forme à ses interlocuteurs que soient respectées les valeurs humanitariennes prévalant en France et dans l’Union, sachant pertinemment que sur les rives du Tigre la justice, dans un pays qui n’est pas encore sorti de trente années de guerre, y peut être singulièrement expéditive. Cachez ces potences que nous saurions voir ! En fin de compte, l’important n’est-il pas que les apparences soient sauves ?
Léon Camus 21 octobre 2019