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La culture du viol et du sexe dans les hautes sphères

vendredi 12 février 2021

Depuis l’affaire Epstein et Weinstein nous constatons que la culture de la pédophilie et du chantage sexuel est répandue dans la sphère des élites et des décisionnaires de notre pays.
Richard Descoings ancien directeur de Sciences Po est mort à 53 ans dans une chambre d’hôtel de Manhattan. Peu avant il avait déclaré

  • « On a fait mon outing forcé (...) Je ne vois pas ce que ma prétendue homosexualité a à voir. C’est en plus survenu à l’occasion de mon mariage. Que répondre ? Que je ne suis pas homosexuel ? Non, rien. » Son addiction au sexe et à la drogue lui a été fatale.
  • “Le soir lorsque le sage énarque enlève son costume et sa cravate pour enfiler pantalon de cuir et tee-shirt moulant et plonger dans la nuit, il ne sait plus très bien laquelle des deux tenues est un déguisement”.
    Ecumant les boîtes de nuit homosexuelles dans les années 80, Descoings goûte à tous les plaisirs : alcool, drogues et orgies.
    Richard Descoings et son compagnon Guillaume Pepy, dirigeant de la SNCF :
  • “Chez eux, presque chaque soir, se retrouve toute une génération de hauts fonctionnaires homosexuels venus de la Cour des comptes, du quai d’Orsay ou du Conseil d’Etat. C’est un univers presque exclusivement masculin, soudé par son appartenance à l’énarchie autant que par son sentiment d’être minoritaire.”
    Descoings n’hésite jamais à discuter, voire flirter, avec les élèves jetant le doute dans la tête de certains jeunes hommes.
  • “Du haut de leurs vingt ans, les garçons les plus hardis s’émerveillent de l’empire qu’ils croient avoir sur cet homme. Ils suivent sur Facebook les effets de leur charme. ‘Un ange est entré dans mon bureau ce matin’, écrit Richie sur son mur Facebook après avoir croisé un étudiant au regard de biche [...] Mi-ange, mi-diable, il aime qu’on le flatte, il aime qu’on l’aime. Jamais rassasié de l’amour que la jeunesse lui voue.”

En 2015 Jean-Marc Borello proche de Macron délégué général adjoint de LREM a été impliqué dans un énorme scandale de réseau pédophile dans un centre pour enfants.
Harcèlement sexuel : « Je ne voulais pas de ce baiser mais Borello a le bras long »
Pilier de la macronie, figure du milieu de l’économie sociale et solidaire ne cachant pas son homosexualité, le président du groupe SOS est accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles dans son entreprise. Il se défend en invoquant la « culture du groupe ». « Libération » a recueilli le témoignage d’anciens employés décrivant les comportements déplacés de leur patron, au vu et au su de tous.
Tout comme Descoings, Jean-Marc Borello valorisait cette culture du sexe et de l’homosexualité avec le porte-parole LGBT de son groupe diffusant une photo d’eux même s’embrassant sur les lèvres.
Dans une soirée, Borello se porte sur Antoine, 22 ans, qui termine un stage à SOS : « Il m’a invité à danser, en insistant. Il ne voulait pas me lâcher. Je savais ce qui pouvait arriver. On était près du bar, il y avait plein de monde autour. J’ai essayé de résister. Il savait très bien ce qu’il faisait puisque quand il m’a lâché, il a dit à la cantonade : « T’as mis la langue en plus, coquine ». ».

Pour clôturer cette année 2021 :

  • Le patron du cinéma français, D.Boutonnat a été placé en garde à vue pour agression sexuelle et tentative de viol présumées contre son filleul.
    Il avait lancé en octobre 2020 une formation pour prévenir les violences sexuelles... au moment où le plaignant déposait une plainte.
  • Affaire Duhamel : regards sur la démission du directeur de Sciences-Po, Frédéric Mion.
    Cette démission intervient alors que les étudiants de l’école reprochaient à leur directeur d’avoir nié être au courant des accusations d’inceste pesant sur le constitutionnaliste Olivier Duhamel, révélées par Camille Kouchner dans le livre La Familia grande (Seuil).
  • Aurélie Filippetti était allée voir Frédéric Mion pour lui raconter que deux personnes lui ont parlé des problèmes d’inceste de Duhamel. Il l’écoute et lui affirme qu’il ira en rapporter à Marc Guillaume qui était à l’époque le secrétaire général du gouvernement, un homme très puissant à Matignon. Et visiblement Frédéric Mion ne le fait pas et l’affaire s’enterre.
  • Frédéric Mion, confronté à Aurélie Filippetti, raconte qu’il s’agissait de rumeurs et qu’il avait été voir Jean Veil, qui lui-même est très proche d’Olivier Duhamel et s’emmêle les pinceaux à plusieurs reprises. À tel point qu’il a été rattrapé par l’inspection qui a été mise en place par l’éducation nationale.

Tout ce beau monde qui gravite autour de Macron est malsain à moins que ce ne soit une nouvelle culture de notre république.

Viol présumé à Sciences Po Toulouse : les témoignages d’étudiants victimes de violences sexuelles se multiplient

- Sciences Po Toulouse dans la tourmente après les révélations d’une étudiante.

l’essentiel Le témoignage sur les réseaux sociaux de Juliette, étudiante à Sciences Po Toulouse qui se dit victime d’un viol et a porté plainte, a libéré la parole. L’institut d’études politiques est dans la tourmente.

Les déclarations lundi 8 février sur les réseaux sociaux de Juliette, cette étudiante de l’IEP Toulouse (Sciences Po), qui assure avoir été violée lors d’une fête d’intégration en septembre 2018, a fait l’effet d’une boule de neige dans cette école réputée au niveau national qui forme « l’élite » des sciences politiques.

Dans la foulée de son hashtag #SciencesPorcs, à l’image de #MeToo, son témoignage brut de décoffrage a libéré la parole sur le web. Et la jeune femme a déposé plainte, le 9 février, auprès du procureur de la République de Toulouse.

De nombreux témoignages

C’est cette autre étudiante qui dénonce avoir «  été violée par un mec de l’IEP Grenoble  », et cette autre qui évoque à Rennes « des agressions sexuelles, sexistes, homophobes, racistes…  »

De nombreux témoignages ont été relayés et la vidéo de Juliette a reçu le «  soutien  » de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa «  aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #SciencesPorcs #MeToo  ».

L’association étudiante Unef donne aussi son «  soutien à nos camarades de l’IEP Toulouse, aux victimes de tous les campus, de Sciences Po et des IEPs, nous vous croyons, nous vous soutenons  ». De part et d’autre, Juliette, qui n’a pas souhaité répondre à La Dépêche du Midi, reçoit de nombreux soutiens et a l’assurance que sa plainte sera examinée par la justice.

Une étudiante sur vingt a déjà été victime de viol

Désormais à l’IEP Toulouse comme ailleurs, si la parole libérée peut briser l’omerta, le tabou est visiblement tenace dans le monde universitaire. Selon une récente enquête de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur, «  une étudiante sur vingt a déjà été victime de viol, une sur dix d’agression sexuelle, des violences qui pourraient être liées à « l’effet de groupe » ou à l’alcool ».

Des ingrédients qui s’invitent dans toutes les soirées étudiantes. Les associations organisatrices – Sciences Po Toulouse en compte 27 – ne font pas toujours remonter les bonnes informations à l’administration qui souhaite serrer la vis.

Exemple : des «  chants nazis en fin de soirée ou des dégâts dans un camping  », se souvient l’ancien directeur Philippe Raimbault (lire ci-contre). Mais pas que. En septembre 2019, un bibliothécaire de 52 ans de l’université Jean Jaurès a été condamné à neuf mois de prison ferme pour avoir agressé sexuellement deux étudiantes. Deux enseignants de la même fac avaient été suspendus pour «  harcèlement sexuel  ».

Cellule dédiée mais peu fréquentée

Une cellule est «  dédiée aux questions de harcèlement pour que les victimes puissent disposer d’un espace d’écoute et d’accompagnement  », indique-t-on laconiquement à UT2J qui a mis en place des modules pour les personnels et un plan égalité femmes-hommes […] Le conseil académique de notre établissement, constitué en section disciplinaire, a fait son travail lors de signalements qui ont eu lieu dans les mois et années précédentes et que nous n’avons rien à ajouter.  »

Que faire dorénavant à Sciences-Po Toulouse, dont l’aura reste incontestable, alors la cellule d’écoute sur les violences sexuelles et discriminatoires, installée en 2018, n’a entendu qu’une seule étudiante ? Juliette en l’occurrence.

« C’est la seule victime qui a choisi de nous contacter, a expliqué la responsable de la cellule à l’IEP Christine Mennesson. On l’a prise au sérieux, car une agression sexuelle ou un viol, c’est une problématique importante. » De son côté, le directeur de l’IEP Olivier Brossard a assuré, lors d’un point presse, qu’il ferait «  en sorte que ça ne se reproduise plus  ».

A lire aussi : Viol présumé à Sciences-Po Toulouse : « Des mesures de protection ont été déclenchées »
Philippe Raimbault, ex-directeur de Sciences Po Toulouse : « La parole se libère, c’est une bonne chose »

Êtes-vous surpris de découvrir le témoignage de cette étudiante de Sciences Po qui accuse de viol un autre étudiant  ?

Oui, bien sûr. On voit que la parole se libère et c’est une bonne chose, c’était le cas du mouvement Metoo, il n’y avait pas de raison que le monde étudiant soit à part. Néanmoins oui, j’ai été surpris de voir que ça s’est passé parmi des étudiants au sein de l’IEP que j’ai dirigé pendant six ans, de 2010 à 2016.

Lorsque vous étiez directeur de l’IEP Toulouse, aviez-vous déjà eu connaissance de débordements de ce genre dans les soirées d’intégration  ?

Des débordements, oui, et on avait mené des actions. Mais jamais de viols sur le terrain de la relation femme-homme. Les débordements qu’on a connus dans des week-ends d’intégration étaient liés à trop d’alcool. Je me souviens d’une fois, des étudiants avaient causé des dégâts dans un camping. On a souvent mené des actions d’accompagnement des organisateurs, de cadrage, de rappel à l’ordre, et notamment sur les règles relatives au bizutage. Il y a 26 associations à Sciences Po Toulouse, pas seulement les BDE (bureaux des étudiants) qui interviennent sur les soirées d’intégration. On était particulièrement vigilants à leur égard, car on sait que les soirées sont des moments clés. L’autre volet, ce sont les critériums inter-IEP, rendez-vous sportifs où il peut y avoir des débordements. Je pense à des chants nazis par des étudiants de tel IEP. Les directeurs d’IEP avaient réagi en essayant de recadrer les choses. On sait que les soirées étudiantes ne sont pas des moments de poésie, mais je n’imaginais pas cela. On est très alerté par l’ensemble des établissements sur le phénomène du binge drinking (boire beaucoup en peu de temps). Il y a des actions de prévention qui sont menées.

Une cellule d’écoute mise en place à Sciences Po Toulouse, est-ce suffisant  ?

C’est une difficulté globale, dès qu’on met en place un dispositif d’aide, d’écoute pour les étudiants. Avec le dispositif qu’on a mis en place, dans le cadre de la crise du Covid, on se rend compte de la difficulté d’avoir à faire connaître, faire s’approprier par cette population ces dispositifs. Les emails envoyés par l’administration ne suffisent pas pour des étudiants qui vous disent qu’ils sont noyés d’emails. On essaye de passer par leurs canaux, les réseaux sociaux, on a beau le faire, ça ne marche pas. Il y a un tel décalage entre la communication institutionnelle et leurs canaux.

Gérald Camier

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