Démissions dans les hôpitaux : « Je ne suis plus éthique », le terrible témoignage d’Agnès Hartemann
Plus d’un millier de chefs de service hospitaliers ont présenté mardi 14 janvier leur démission pour dénoncer le manque de moyens de l’hôpital public. Cheffe du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, la professeure Agnès Hartemann s’est exprimé avec une grande émotion lors d’une conférence de presse. Poignant...
Les hôpitaux de France sont à bout de souffle, des personnels soignants à bout de force et de nombreux patients à bout de nerfs : tel est le diagnostic posé par le Collectif inter hôpitaux (CIH) alors que « 1 101 chefs de service hospitaliers de toutes spécialités, médecins, chirurgiens, psychiatres, d’hôpitaux universitaires et non universitaires ont décidé de présenter officiellement une menace de démission de toutes leurs fonctions administratives », pour « sauver l’hôpital public » en état de « déliquescence ». L’objectif : être entendus enfin par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Un cri d’alarme, une crise profonde
Mardi 14 janvier, à 11 h, ils ont mis leur menace à exécution en démissionnant collectivement. Un cri d’alarme pour dénoncer le manque de moyens humains et financiers qui a plongé l’hôpital public, en grève depuis dix mois, dans une crise profonde. Cheffe du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, la professeure Agnès Hartemann s’est exprimé ce même mardi lors d’une conférence de presse.
Les larmes aux yeux
Au cours d’un discours poignant, les larmes aux yeux, elle s’est exprimée avec cœur. De celui qui a disparu au fil du temps à la tête de nombreux services d’hôpitaux de France. Comme beaucoup de ses confrères, à Paris comme un peu partout dans le pays, Agnès Hartemann le reconnaît, l’avoue et ne l’accepte plus. Son témoignage est à la fois terrifiant et ô combien émouvant...
Le discours poignant du professeur Hartemann, chef du service diabétologie de la Pitié-Salpêtrière. Comme elle 1 200 médecins hospitaliers ont démissionné de leur fonction d’encadrement hier. pic.twitter.com/llsf2nm69S
— Nelson Getten (@NelsonGetten) January 15, 2020
Combien coûte une journée d’hospitalisation sans mutuelle ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, l’hôpital, même public, n’est pas gratuit. D’ailleurs, d’ici 2022, pour sensibiliser les patients, les établissements devront leur remettre une note détaillant précisément le coût de leur séjour, avec ce qui est remboursé ou pas. Alors combien coûte vraiment une journée d’hospitalisation sans mutuelle ?
Les frais liés à une hospitalisation
Bien sûr, le tarif d’une hospitalisation varie en fonction du service dans lequel est admis le patient. Il va sans dire qu’un séjour en réanimation, qui nécessite une surveillance constante, coûte plus cher qu’une admission pour une petite chirurgie. Le coût dépend aussi de la nature de l’établissement (public, privé), de la ville, de la région…
Les analyses faites ces dernières années sur le prix d’une hospitalisation démontrent qu’une journée d’hospitalisation coûte en moyenne 1370 € dans un service de médecine ; 1700 € dans un service de chirurgie et plus de 3000 € en soins intensifs ! Des frais bien souvent ignorés de la plupart des patients.
Il faut savoir que dans le tarif journalier d’une hospitalisation, la part des salaires du personnel en représente 70 % ; celle des médicaments et dispositifs médicaux 13 % ; celle des charges fixes 9 % et enfin celle de l’immobilier 8 %.
Quelle prise en charge par la sécurité sociale ?
La Sécurité sociale prend en charge en grande partie, c’est-à-dire à hauteur de 80 %, les frais de séjour consécutifs à une hospitalisation. Dans les frais de séjour sont inclus les coûts de bloc opératoire, des soins avant et après une intervention, de rémunération du personnel, d’entretien… Les 20 % restants, appelés le ticket modérateur, sont à la charge du patient. Même si cela semble peu à première vue, sur une journée facturée 1700 € par un établissement, la fraction à supporter par le patient représente tout de même 340 €.
À ces frais, il convient d’en ajouter d’autres, pour lesquels le régime obligatoire n’intervient pas : le forfait journalier hospitalier (20 € par jour), les dépassements d’honoraires des praticiens et les frais de confort (chambre particulière, télévision…).
Et en cas de prise en charge à 100% ?
Certaines situations ouvrent droit à une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, comme :
Une hospitalisation de plus de trente jours consécutifs ;
Pour un bénéficiaire de la CMU-complémentaire ;
Une hospitalisation du nouveau-né dans les trente jours suivant sa naissance ;
Une hospitalisation en lien avec une affection de longue durée…
Mais attention, même avec une prise en charge à 100 %, le forfait journalier et les frais de confort restent dus par le patient (sauf quelques cas d’exonérations).
Réduire le reste à charge avec une mutuelle hospitalisation
Sans mutuelle, une hospitalisation peut donc coûter cher, très cher. Dès lors qu’ils sont responsables, les contrats de mutuelle prennent en charge le ticket modérateur et le forfait journalier hospitalier. Mais ce n’est pas suffisant pour couvrir l’ensemble des frais découlant d’une hospitalisation, notamment les dépassements d’honoraires des chirurgiens et anesthésistes. Quant à la chambre particulière, bien appréciable, son prix peut carrément être prohibitif : jusqu’à 150 € dans les cliniques privées.
Bien se couvrir en cas d’hospitalisation est donc important et pour que la couverture soit vraiment performante, il vaut mieux faire le choix d’une mutuelle hospitalisation, qui seule accorde des garanties de qualité et optimales.