Vaccination des enfants : quelle date en France ?
Vaccination des enfants : quelle date en France ? VACCINATION ENFANTS ET ADOS. Alors que les Etats-Unis s’apprêtent à vacciner leurs plus jeunes citoyens, la France pourrait emprunter le même chemin en injectant un vaccin aux enfants entre 5 et 11 ans. À condition d’avoir le feu vert des autorités compétentes.
Vers une vaccination obligatoire pour les enfants ?
Où la vaccination des enfants est-elle autorisée ?
Vaccins pour les enfants (Pfizer, Moderna...)
Les enfants français seront-ils bientôt vaccinés ? C’est toute la question qui se pose dans l’Hexagone alors qu’aux Etats-Unis, l’injection d’un sérum contre le coronavirus serait imminente, avec une campagne qui débuterait dès le mois de novembre, concernant 28 millions de petits américains. Pour cette classe d’âge des 5-11 ans, Pfizer a divisé par trois le dosage du vaccin. Le laboratoire a d’ailleurs affirmé, vendredi 22 octobre, que son sérum pour les enfants était efficace à 90,7% pour prévenir contre les formes symptomatiques du coronavirus. Des aiguilles plus petites seront mises à disposition par le gouvernement américain qui s’est déjà approvisionné en vaccins en attendant le 26 octobre, date à laquelle la Haute autorité de santé donnera (sûrement) son feu vert. Pour l’heure, Pfizer a affirmé que son vaccin contre le Covid-19 était efficace à plus de 90% chez les enfants.
« Nos efforts de planification signifient que nous serons prêts à commencer les injections dans les jours qui suivront une recommandation finale » des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), a détaillé la Maison-Blanche dans un communiqué. Le 2 et le 3 novembre, un comité d’experts des CDC se réunira pour évoquer la question. La recommandation de l’agence devrait suivre très rapidement après cette date. En France, les autorités pourraient emprunter le même chemin et vacciner les cinq millions de français que constitue cette tranche d’âge dans l’Hexagone. Selon LCI, l’agence européenne du médicament « ne devrait pas se prononcer avant la mi-novembre sur l’étude Pfizer. » Ainsi, la France « décidera dans la foulée d’une éventuelle vaccination des 5-11 ans. »
Les laboratoires Pfizer et BioNTech avaient demandé, mardi 28 septembre, une autorisation de leur vaccin pour cette cible, auprès de la Food and Drug Administration (FDA). Selon ce duo, leur vaccin montrerait une bonne tolérance chez les enfants, avec une réponse immunitaire « robuste », à l’instar de celle affichée chez les 16-25 ans. « Une demande formelle pour une autorisation d’utilisation en urgence (...) devrait suivre dans les prochaines semaines », avait ajouté Pfizer BioNTech. Pourtant, son utilité est questionnée car les enfants Français développeraient entre 5 et 10 fois mois de formes graves du Covid-19 par rapport aux jeunes Américains. À l’heure actuelle, la vaccination des enfants de cette tranche d’âge reste donc hypothétique.
Pour rappel, en France, le feu vert des autorités sanitaires pour les quatre vaccins actuellement disponibles ne concerne pour l’instant que les personnes de 12 ans et plus, à la suite d’une étude menée sur plus de 2 000 adolescents. De cette manière, l’Agence européenne du médicament devra étudier à la loupe les résultats de l’étude menée par les deux laboratoires afin d’ouvrir potentiellement la commercialisation de ce sérum et, de facto, la vaccination aux moins de 12 ans. Afin d’être effective dans tous les États-membres de l’Union européenne qui souhaitent l’appliquer, il faudra soumettre cette décision à la Commission européenne. Dans l’Hexagone, une étape supplémentaire est obligatoire : il s’agit de l’accord de la Haute autorité de santé.
Pour réaliser cette phase de test sur des humains, les enfants qui ont participé au protocole ont reçu deux injections de 10 µg, à 21 jours d’intervalle, contre 30 µg pour les 12 ans et plus. Des « effets secondaires généralement comparables à ceux observés chez les participants âgés de 16 à 25 ans » ont toutefois été observés. Pas de quoi freiner le processus. Pfizer et BioNTech entendent désormais déposer une demande d’approbation pour l’utilisation du vaccin sur cette tranche d’âge auprès de l’Agence américaine du médicament. « Nous sommes ravis de pouvoir soumettre des données aux autorités réglementaires pour ce groupe d’enfants d’âge scolaire avant le début de la saison hivernale », a déclaré le Dr Ugur Sahin, PDG et co-fondateur de BioNTech. Les résultats des essais sur les enfants de 6 mois à 4 ans seront connus d’ici le début d’année 2022.
En France, le 5 septembre dernier, le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait pourtant écarté l’hypothèse d’une vaccination des enfants de moins de 12 ans, pour le moment, indiquant que la priorité était la vaccination des 12 ans et plus. « On n’en est pas du tout à la vaccination des enfants (de moins de 12 ans, NDLR), pour plein de raison : parce qu’il nous manque des données scientifiques, ensuite parce que des études sont en cours » et « donc on va s’adapter à l’évolution des connaissances scientifiques », avait-t-il déclaré sur BFMTV le 5 septembre.
De son côté, Emmanuel Macron avait déclaré vouloir attendre le feu vert des scientifiques pour abaisser l’âge minimum pour être éligible à la vaccination, mais avait été bien plus déterminé à franchir le pas. « Dès que les scientifiques nous dirons ’on l’ouvre aux plus jeunes’, on le fera », avait-il déclaré le 2 septembre.
La vaccination des enfants utile à tous, selon l’Académie de médecine
De son côté, l’Académie nationale de médecine a publié un communiqué au printemps dans lequel elle réclame une obligation de vaccination contre le coronavirus pour un certain nombre de professions, pour les étudiants, mais aussi pour les enfants. Selon l’Académie, « l’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants doit être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge »
L’Académie nationale de médecine rappelait aussi dans son communiqué qu’une telle obligation a déjà été mise en place pour d’autres vaccins : « Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée. »
Quels pays ont-ils autorisé la vaccination des enfants de moins de 12 ans ?
Le Cambodge a commencé ce vendredi 17 septembre à vacciner les enfants dès l’âge de six ans contre le coronavirus, bien que l’OMS n’ait encore approuvé aucun vaccin pour les moins de 12 ans. La Chine a autorisé l’utilisation de son vaccin chez les mineurs et le pays l’a déjà injecté à des millions d’enfants entre 3 et 17 ans. Depuis aout dernier, Israël vaccine les 5-11 ans à risque. Le 3 septembre, Cuba est devenu le premier pays à ouvrir en masse la vaccination pour les plus jeunes. Les 2-18 ans peuvent donc recevoir une dose de vaccin, une condition fixée par le gouvernement cubain avant de rouvrir les écoles.
Les Etats-Unis attendent les conclusions des essais cliniques pour prendre une décision. Le Venezuela avait annoncé fin aout que la vaccination des enfants allait commencé en octobre.
Pfizer, Moderna... Quels vaccins pour les enfants ?
Pfizer a entamé sa phase d’essais avec des enfants en mars 2021, avec un vaccin en deux doses. Trois doses différentes ont donc été testées sur un groupe d’enfants de 5 à 11 ans. Des études complémentaires sont en cours sur un groupe de 2 à 4 ans. Les bébés de 6 à 23 mois reçoivent une dose plus faible dans une autre étude. Pfizer compte terminer les essais sur les plus jeunes au début de l’année 2022. Moderna a également lancé sa phase d’essais dont les résultats devraient être connus rapidement. Les deux vaccins sont déjà autorisés dans la plupart des pays pour les 12-17 ans.