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François Léotard rencontre le sultan Bin Abdul Aziz pour la signature du contrat Sawari II
C’est une histoire de gros contrat et de pots-de-vin entre la France et l’Arabie Saoudite. Libération revient, mardi 1er juin, sur cette affaire datant de l’époque où Edouard Balladur était Premier ministre en retranscrivant l’enregistrement d’un réalisateur de l’agence Capa qui en 1998 avait recueilli « en off » les propos de Amr Haggag. Cet ancien conseiller d’un intermédiaire saoudien assurait que des rétrocommissions sur la vente de trois frégates à l’Arabie saoudite en 1994, le contrat Sawari II, ont été perçues par des hommes politiques français.
« 2% pour les politiques français »
Selon lui, Ali Bin Mussalam, un représentant du roi Fahd décédé en 2004, « a touché 5% des 19 milliards de francs » du contrat Sawari II. « La clé de répartition, c’était 5, 2 et 1 : 5% Ali, 2% pour les politiques français et 1% pour d’autres intermédiaires », dit-il tout en précisant ne pouvoir prouver ce qu’il avance.
Ali Bin Mussalam « pense qu’il est un chef d’orchestre », ajoutait Amr Haggag en évoquant les rencontres avec le ministre de la Défense de l’époque François Léotard, son directeur de cabinet Renaud Donnedieu de Vabres et le directeur de cabinet du Premier ministre Edouard Balladur, Nicolas Bazire.
Des intermédiaires libanais
Dans un entretien accordé à Médiapart, Amr Haggag, qui affirme qu’il devait toucher 10 millions de dollars sur le contrat, assure n’avoir finalement rien obtenu.
Selon plusieurs témoignages, ce sont les mêmes intermédiaires libanais Abdulrahman El Assir et Ziad Takkiedine, imposés par le cabinet du ministère de la Défense, qui sont intervenus sur Sawari II et sur le contrat de vente de sous-marins Agosta au Pakistan en 1994. Ziad Takieddine se défend d’être intervenu dans le contrat Agosta.