Lundi, 19 Avril 2010 11:47 L’Inter
Cet ultimatum a été rendu public, le vendredi dernier, lors d’une conférence de presse qu’a animé Me Franck Kouyaté, leur juriste-conseil, à son cabinet à Abidjan Plateau.
L’agent d’affaires judiciaires et directeur général du Cabinet Recouvrement Contentieux (CRC) a, en effet fait le point d’une mission conjointe qu’il a effectué avec des représentants du Trésor et de l’Etat de Côte d’Ivoire, le mois dernier, à Dubaï pour relancer le dossier des employés de l’ex-BCCI, fermée en 1991.
Si Me Kouyaté salue les choses telles qu’elles se sont passées, il reste que le Trésor ivoirien reste devoir plus de 338 millions de F. CFA représentant 23 mois des 15 ans de salaire que l’ex-BCCI s’était promis de reverser à ses ex-employés à travers une reconnaissance de dette signée à sa fermeture.
Dans une lettre transmise au ministère de l’Economie et des Finances, le chef de l’Etat donnait instruction formelle à ce département de faire payer, sur les fonds propres de l’Etat, l’argent dû aux ayants-droit de la banque sur le territoire ivoirien.
Ceci, pour éviter que l’affaire, qui a connu une gestion peu orthodoxe au niveau du Trésor, n’éclabousse la Côte d’Ivoire et ses autorités.
Mais, jusque-là, ce courrier adressé à l’Argenterie, n’a pas connu de suite favorable.
Au grand désarroi des 45 employés de l’ancienne banque pakistanaise dont trois ne jouiront plus de leur dû. Aussi Me Kouyaté a-t-il jugé utile de prendre l’opinion à témoin et d’interpeller le chef de l’Etat sur la diligence que doit faire le Trésor pour s’exécuter et réparer le tort causé à de braves travailleurs d’hier, qui se meurent dans le silence.
« Il faut que les 23 mois soit payés avant le 30 avril.
Si les 338 millions sont payés, les agents ont promis d’abandonner toute poursuite contre l’Etat de Côte d’Ivoire.
Si ce n’est pas le cas, ils se verront obligés d’aller en justice et alors, on craindra que ce que veut éviter le chef de l’Etat se produise.
C’est écœurant de savoir que des gens s’asseyent sur les deniers des autres et s’enrichissent sur le dos des pauvres », s’est exclamé Me Kouyaté, qui a traduit le désir des agents de rencontrer le président de la République sur cette affaire sale dans laquelle ont trempé des individus au détriment de l’image de la Côte d’Ivoire.
L’agent d’affaires judiciaires invite le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, très au fait du dossier quand il était au Trésor, à prendre ses responsabilités pour régler définitivement le problème des plaignants.
Ceux-ci refusent que leur réclamation soit liée à un reliquat de 723 autres millions qui attendent d’être transférés encore à l’Etat à qui ils les concèdent. « S’ils doivent être liés à ces 723 millions, alors ils vont réclamer cette somme », prévient Me Kouyaté, qui menace de porter le dossier sur la place publique passé l’ultimatum donné.
Une affaire à suivre donc de près.
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