- la #SFRC approuve à une écrasante majorité la loi sur la politique taïwanaise de 2022, qui renforce notre politique à l’égard de Taïwan et consolide nos relations pour maintenir une dissuasion stable entre les deux rives du détroit face à la menace d’une agression chinoise. https://t.co/n9bACOi6NF pic.twitter.com/VYDskTJKiE
Commission sénatoriale des affaires étrangères (@SFRCdems) 14 septembre 2022
La Chine a protesté contre la nouvelle loi. L’ambassadeur chinois aux États-Unis, Qin Gang, a déclaré que si cette loi est adoptée par le Congrès américain, les fondements des relations entre les États-Unis et la Chine s’effondreront.
Une fois adoptée, la loi sur la politique taïwanaise de 2022 remplacerait la loi sur les relations avec Taïwan de 1979, qui avait été promulguée pour maintenir le statu quo d’autonomie de Taïwan en renforçant sa capacité militaire d’autodéfense lorsque Washington a changé sa reconnaissance diplomatique de la République de Chine (ROC/Taïwan) à la République populaire de Chine (RPC).
Le gouvernement américain a mis fin à son traité de défense mutuelle avec Taïwan en 1980, un an après avoir établi des liens diplomatiques avec la RPC.
Officiellement, les États-Unis reconnaissent la RPC comme l’unique représentant d’une seule Chine. Cependant, ils défendent également le principe de la résolution pacifique des relations entre les deux rives du détroit. C’est pourquoi, pendant des décennies, le gouvernement américain a été ambigu quant à sa volonté de défendre Taïwan contre une invasion de la Chine.
Le dernier commentaire du président Biden dans le cadre de l’émission de télévision américaine 60 Minutes, lors d’une interview avec le correspondant Scott Pelley, montre que les États-Unis sont devenus nettement moins ambigus dans leur engagement envers Taïwan :
- Le président Biden déclare à 60 Minutes que des hommes et des femmes américains défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise. Cependant, après notre interview, un responsable de la Maison Blanche nous a dit que la politique américaine sur Taïwan n’avait pas changé. https://t.co/ANg54LifSH pic.twitter.com/V5qjoqF36T
Transcription des commentaires de Biden concernant Taïwan :
Pelley : Que doit savoir le président chinois Xi [Jinping] de votre engagement envers Taïwan ?
Biden : Nous sommes d’accord avec ce que nous avons signé il y a longtemps. Il y a une politique d’une seule Chine et Taïwan fait son propre jugement sur son indépendance. Nous ne bougeons pas, nous n’encourageons pas leur indépendance. C’est leur décision.
Pelley : Mais les forces américaines défendraient-elles l’île ?
Biden : Oui, si en fait il y avait une attaque sans précédent.
Pelley : Donc contrairement à l’Ukraine, pour être clair, monsieur. Les forces américaines, les hommes et les femmes américains défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise ?
Biden : Oui.
Bien que la Maison Blanche ait précisé après cette interview que la politique américaine à l’égard de Taïwan n’avait pas changé, le vote bipartisan du Sénat en faveur de la loi sur la politique de Taïwan indique qu’il existe bien un consensus au plus haut niveau du gouvernement sur la nécessité pour les États-Unis de forger un allié plus solide avec Taïwan. Lindsey Graham, un sénateur américain conservateur qui s’est récemment rendu à Taïwan et a voté pour la nouvelle loi au Sénat, a souligné :
Cette loi renforce les relations entre les États-Unis et Taïwan en termes de coopération économique et militaire.
Il est vital que nous envoyions un signal - non seulement à Taiwan, mais aussi à la Chine - que l’Amérique se tient fermement aux côtés de notre allié démocratique Taiwan.
Bien joué.
- Lindsey Graham (@LindseyGrahamSC) 15 septembre 2022
Taïwan a salué cette législation car les sanctions économiques et les exercices militaires de la Chine ces dernières années, notamment après la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, ont menacé la sécurité du peuple taïwanais et bouleversé la paix dans la région du Pacifique :
Merci à la commission des relations étrangères du #Sénat américain d’avoir approuvé la loi sur la politique taïwanaise de 2022 lors d’un vote bipartisan. Nous, à #Taïwan, continuerons à travailler étroitement avec le Congrès et l’administration Biden pour approfondir nos liens et défendre conjointement la paix et la prospérité dans la région.
- Porte-parole du bureau présidentiel de Taiwan (@TaiwanPresSPOX) 15 septembre 2022
La Chine a déployé un nombre sans précédent d’avions et de navires de guerre autour de Taïwan lors de ses exercices militaires d’une semaine au début du mois d’août. Elle a également tiré des missiles sur l’île principale, qui sont tombés dans les zones économiques exclusives du Japon et des Philippines. Les analystes de la politique étrangère considèrent la loi sur la politique de Taïwan comme une mesure visant à dissuader la Chine d’agresser le pays.
Isaac Stone Fish, un expert de l’Asie, partage ce point de vue :
Comment dissuader la Chine d’envahir Taïwan ?
Ne pas trop étendre la présence des États-Unis en Ukraine, ce qui indiquerait à Pékin que les États-Unis pourraient être engagés dans une guerre sur deux fronts.
Montrer que les États-Unis défendront Taïwan en cas d’attaque.
-Soutenir publiquement Taïwan. https://t.co/TnS9wZQZH0
- Isaac Stone Fish (@isaacstonefish) 16 septembre 2022
D’autre part, les opinions pro-chinoises, comme Victor Gao, un universitaire affilié au Parti communiste chinois, ont décrit la loi comme une « déclaration de guerre » :
L’histoire retiendra également que la TPA, si elle est adoptée et promulguée, constituera une déclaration de guerre des États-Unis contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, et déclenchera toute une série d’événements susceptibles de remodeler complètement et profondément le monde....
À Taïwan, certains commentateurs craignent également que la législation américaine ne pousse Pékin à prendre des mesures plus agressives. Mais les opinions indépendantes pro-Taïwan, telles que Chen Po-Wei, ancien législateur taïwanais, ont réfuté cette idée :
Traduction Citation originale
N’oubliez pas que le renforcement de notre sécurité ne doit pas être considéré comme une provocation. Tant Taïwan que les États-Unis n’ont rien fait pour envahir la Chine et n’ont aucune intention de le faire. La Chine est l’initiateur de la guerre, qui provoque des bagarres et suscite l’hostilité. Taïwan est le défenseur, et ceux qui accusent Taïwan d’être l’instigateur ont de mauvaises intentions. Ils veulent empêcher Taïwan de se renforcer. Le coût de l’invasion serait levé lorsque nous sommes forts. Cela dissuaderait l’ennemi de faire un geste agressif.
Contrairement au déferlement de matériel nationaliste pro-chinois qui a émergé lors du voyage de Nancy Pelosi à Taïwan, lorsque le Sénat américain a adopté le projet de loi sur Taïwan, les influenceurs chinois en ligne ont réprimé leurs sentiments nationalistes et se sont abstenus de faire des commentaires pro-guerre sur Weibo. Ils se sont contentés de décrire le contenu du projet de loi et de réciter la position officielle de la Chine. Certains se sont plaints que les discussions sur le sujet étaient réprimées, car des termes clés comme #TaiwanPolicyAct n’apparaissaient pas dans la liste des tendances de recherche.
Après le vote du Sénat américain sur Taïwan, le Parlement de l’Union européenne a également adopté une résolution condamnant l’agression militaire de la Chine contre Taïwan. La résolution stipule que les actions provocatrices de la Chine doivent avoir des conséquences sur les relations avec l’UE.
