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L’OTAN en alerte : le sous-marin russe Belgorod en patrouille dans l’arctique

lundi 3 octobre 2022

Poutine lance un nouveau défi à l’Occident et augmente la possibilité d’in conflit nucléaire. Nous sommes au même stade que celui de la crise des missiles de Cuba.

Cette alerte provient d’un rapport de renseignement de l’OTAN, transmis ces derniers jours aux commandements alliés les plus importants. Le rapport concerne les mouvements du sous-marin nucléaire Belgorod, qui est devenu opérationnel en juillet. Aujourd’hui, il est revenu plonger dans les mers arctiques et l’on craint que sa mission ne soit de tester pour la toute première fois la super-torpille Poséidon, souvent appelé l’arme de l’Apocalypse. (la Repubblica)

L’OTAN a envoyé un rapport indiquant que le sous-marin russe à propulsion nucléaire K-329 Belgorod se déplace dans les mers arctiques et qu’il est soupçonné de tester le missile torpille Poseidon, capable de transporter des ogives nucléaires à une distance de 10 000 kilomètres. (BlogSicilia.it)

Torpilles Poséidon, renseignements... Le Belgorod, ce nouveau sous-marin russe qui impressionne

Le K-329, plus long sous-marin de l’océan, est capable d’embarquer des torpilles surpuissantes et immenses, nommées Poséidon.
Avec 184 mètres de long, 18 mètres de largeur et 9 mètres de hauteur, le sous-marin russe Belgorod est aujourd’hui le sous-marin le plus long de l’océan. (Photo d’illustration)

Avec 184 mètres de long, 18 mètres de largeur et 9 mètres de hauteur, le sous-marin russe Belgorod est aujourd’hui le sous-marin le plus long de l’océan. (Photo d’illustration)

Officiellement, la première mission du sous-marin nucléaire russe K-239, le Belgorod, est de « participer au développement d’un réseau de capteurs sous-marins dans l’Arctique afin d’améliorer les capacités de détection russes », sous l’égide de la Direction générale de la recherche en eaux profondes du ministère de la Défense (Gugi). Le constructeur naval russe a mis en avant les capacités non létales du Belgorod, affirmant en juillet qu’il ouvrait « de nouvelles opportunités à la Russie » pour mener « des expéditions scientifiques et des opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées de l’océan mondial ».

Mais ce sous-marin nucléaire, capable d’embarquer des torpilles surpuissantes nommées Poséidon, pourrait bien avoir d’autres fonctions, militaires et létales. Comme l’explique Le Courrier International, qui rapporte les propos des experts occidentaux interrogés par le quotidien allemand Die Welt, d’autres sous-marins pourraient s’arrimer au Belgorod en plongée, pouvant donc servir de base d’appui mobile.

Avec ses 184 mètres de long,18 mètres de largeur et 9 mètres de hauteur, le Belgorod est aujourd’hui le sous-marin le plus long de l’océan. Plus encore que les sous-marins balistiques et de missiles guidés de la classe Ohio de l’US Navy, qui arrivent à 171 mètres, relève CNN. Développé depuis près de trente ans, le K-329, reçu par la marine russe le 8 juillet dernier, a été mis à l’eau en 2019. Il est sorti du chantier naval de Sevmash, sur la mer Blanche, à Severodvinsk, Il devait initialement être livré à la marine russe en 2020 après des essais et des tests, mais ceux-ci ont été retardés par la pandémie de coronavirus, selon l’agence de presse russe TASS.

La torpille Poséidon, « unique dans l’histoire du monde »

Die Welt indique que le K-329 Belgorod, du nom de la ville russe située à 35 kilomètres de la frontière ukrainienne, est équipé afin de pouvoir tirer six torpilles Poséidon, décrites par de nombreux spécialistes de défense comme « la torpille du Jugement dernier » ou la « torpille de l’Apocalypse ». Selon un rapport du Service de recherche du Congrès américain (CRS) dévoilé en avril 2022, le Belgorod serait même capable de transporter jusqu’à huit Poséidon. « Cette ’méga torpille’ nucléaire est unique dans l’histoire du monde », écrivait en mars 2022 l’expert américain des sous-marins H. I. Sutton. « C’est la plus grande torpille jamais développée dans n’importe quel pays. »

Ces torpilles Poséidon mesureraient 24 mètres de long, 2,5 mètres de diamètre pour un poids d’environ 100 tonnes. Dotées d’une propulsion nucléaire et pouvant être armées d’une tête atomique, ces armes auraient une portée de près de 10 000 kilomètres. Equipés d’une charge nucléaire, ces engins pourraient, en théorie, frapper des territoires côtiers, déclenchant des tsunamis dévastateurs.

En novembre 2020, bien avant le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine, donc, Christopher A. Ford, alors secrétaire d’Etat adjoint à la sécurité internationale et à la non-prolifération, a déclaré que les torpilles Poséidon sont conçues pour « inonder les villes côtières américaines de tsunamis radioactifs ». Le rapport du CRS précisait que les torpilles Poséidon sont pensées et fabriquées comme des armes de représailles, pour riposter à un ennemi après une frappe nucléaire sur la Russie.

Toutefois, le Poséidon ne devrait pas être prêt à être déployé avant la seconde moitié de la décennie 2020-2030, a précisé à CNN Hans Kristensen, directeur du projet d’information nucléaire à la Fédération des scientifiques américains. Le Service de recherche du Congrès américain a de son côté déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que les torpilles Poséidon soient déployées avant 2027.

« Une fonction avant tout médiatique »

Auprès du Parisien, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies, estime que le sous-marin nucléaire Belgorod, dont « on ne connaît pas la capacité nucléaire » et dont on ignore si « c’est un prototype, ou même s’il est fonctionnel », a « avant tout une fonction médiatique ». « La Russie est coutumière du fait, la présentation de cet engin fait partie du discours de propagande de Moscou, comme ils ont pu le faire par le passé avec d’autres engins qu’on n’a plus revus ensuite. Il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle arme de dissuasion dans l’arsenal russe », explique-t-il.

Pour Vincent Groizeleau, rédacteur en chef de Mer et Marine, média spécialisé dans l’actualité maritime interrogé par Le Parisien, le Belgorod est en outre « capable de mener des opérations spéciales, comme déployer des petits sous-marins nucléaires, dans des missions de renseignement ou encore de sabotage ». Le journaliste évoque sa capacité à aller « couper des câbles sous-marins fournisseurs d’électricité ou du réseau internet, enfouis à près de 6 000 mètres de profondeur. »

Selon l’expert américain des sous-marins H. I. Sutton, le Belgorod pourrait également fonctionner comme une plateforme de collecte de renseignements. « Il sera équipé par la marine russe mais exploité par la Gugi, l’organisation secrète de la direction principale de la recherche en haute mer », et transportera une gamme de sous-marins et de submersibles « pour mener des missions spéciales secrètes », écrit-il.

L’Express

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