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Macron : « Nous devons avoir une guerre d’avance »

mercredi 22 février 2023

Loi de programmation militaire : 413 milliards d’euros sur sept ans, c’est inédit depuis les années 1960.

« Nous devons avoir une guerre d’avance (…) tirer les conséquences de ce que notre époque porte en germe ». « L’un des pièges serait de s’épuiser en ne cherchant que le raffinement technologique, l’autre serait de ne pas investir ».

Mais à qui vont profiter ces armes, à l’Ukraine, à l’OTAN ou à la France ?

Notre pays n’a plus l’expérience des conflits de haute intensité et nous cédons nos stocks pour prolonger un conflit que nous n’avons pas la capacité de gagner.

La France est un pays qui a opté pour la « méthode McKinsey » et une stratégie de pénuries qui nous sont fatales, puisque l’argent est parti pour structurer notre digitalisation, mais le réel rattrape toujours ces incompétents qui ne savent lire que des rapports débiles qui coûtent un pognon de dingue.

La guerre en Ukraine n’a que peu profité aux industriels de l’armement, les fabricants d’armes français ont attendu la future loi de programmation militaire qui va financer 58 milliards par an.

« Le ministère des Armées considère que les stocks existants sont suffisants pour répondre aux missions habituelles et à la situation opérationnelle de référence - qui correspond à la tenue des postures permanentes et à l’engagement dans la durée et simultanément sur trois théâtres d’opérations »

L’Élysée répond que « Il ne suffit pas d’aligner un nombre important de capacités militaires pour avoir forcément l’ascendant sur le champ de bataille ».

Emmanuel Chiva prépare la DGA à relever le défi de l’économie de guerre.
L’industrie de défense est priée de baisser ses prix.
« Le niveau de l’effort demandé à la Nation nous oblige. Il nous oblige à la transformation globale, dans la durée. Le président de la République le mentionnait vendredi en parlant d’une « économie de guerre qui n’est pas une urgence permanente ». Il s’agit d’une transformation durable de notre modèle. Elle concerne la DGA mais aussi notre industrie, à qui il est donné avec cette LPM (loi de programmation militaire, ndlr) une visibilité unique depuis 10 ans, sur les budgets et les programmes »

Toute cette agitation n’a qu’un seul et même objectif : la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne.
La « définition progressive » d’une politique de défense commune aux pays membres de l’Union, pouvant « conduire à une défense commune », a été introduite par le traité de Maastricht en 1992.

Économies : l’armée de terre en première ligne
La Tribune

Au moment où la guerre en Ukraine n’est pas terminée, l’armée de terre se trouve en première ligne dans les pistes d’économies envisagées. Ainsi, la France serait prête à abandonner le Tigre Mark 3 alors qu’elle s’est pourtant battue pour le faire accepter à l’Allemagne qui a finalement refusé de monter dans ce programme en coopération à trois (l’Espagne en faisait partie), selon des sources concordantes. Il est également envisagé de ralentir la modernisation du segment médian, c’est-à-dire d’étaler les livraisons du programme Scorpion (Jaguar, Griffon et Serval). Enfin, il est évoqué des baisses de cible sur certains programmes en cours ou en voie de lancement, dont la rénovation des chars Leclerc (entre 20 et 25%). Cela risque de plomber très sérieusement le moral des deux principaux industriels de ce secteur (Nexter et Arquus) mais aussi d’Airbus Helicopters, qui devrait se contenter de ne traiter que les seules obsolescences de l’hélicoptère de combat Tigre.

La marine n’est pas non plus épargnée par ces pistes d’économies. Le report de livraison de la quatrième et de la cinquième frégates FDI en 2031 et 2032 (contre 2028 et 2029) est envisagé, selon des sources concordantes. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Naval Group, qui devra compter sur l’exportation pour trouver de la charge pour son site de Lorient, et pour la marine, qui devra attendre pour atteindre le format de 15 frégates de premier rang, si effectivement cette piste est activée. La suppression du quatrième bâtiment ravitailleur de forces (BRF), fabriqué par les Chantiers de l’Atlantique est également regardée de près pour une économie de 310 millions d’euros, selon ces mêmes sources. Enfin, le remplacement des avions de patrouille maritime pourrait être retardé d’un an environ.

Enfin, l’armée de l’air pourrait de son côté subir un étalement dans la programmation des prochains standards du Rafale (F4 et F5). En outre, il serait envisagé un décalage dans les livraisons de la tranche 4 du Rafale et également un report d’une commande de 46 hélicoptères HIL. Résultat, on est loin, très loin des ambitions d’Emmanuel Macron même si une partie de ces économies seront redéployées sur des besoins nouveaux (munitions et missiles notamment). Le ministère des Armées, qui demande déjà beaucoup aux industriels dans le cadre de l’économie de guerre, devra gérer certaines situations difficiles générées par ces économies si elles sont lancées, pour préserver certaines des compétences de l’industrie et certains équilibres dans le cadre des coopérations européennes.

Ca coute cher de faire la guerre

La loi de programmation militaire cherche des pistes d’économies.
Bruno Le Maire s’est battu contre le ministère des armées, il proposait 377 milliards, contre 410. La victoire des armées est celle des cabinets de consulting, qui cette fois ci, donnent la priorité à l’OTAN.
le Canard enchaîné révèle dans son édition de ce mercredi 4 mai 2022, le ministère des Armées aurait fait appel non pas à un, mais à 16 cabinets de conseil pour les prochaines années.
Selon le Canard enchaîné, le ministère débourserait la somme précise de 46,3 millions d’euros pour des « prestations de conseil » étalées jusqu’en 2025.

AUDACIA ET STARBURST S’ALLIENT POUR FINANCER LES DEEPTECH DU DOMAINE AERONAUTIQUE, SPATIAL ET DEFENSE

par Sarah Gallas

Paris, le 13 avril 2022 – Conscients que la France et l’Europe sont aujourd’hui à un tournant historique, multiple et décisif pour leur souveraineté technologique, Audacia et Starburst annoncent œuvrer communément à la création d’un nouveau fonds de Venture Capital destiné à financer les innovations de rupture dans le domaine Aéronautique, Spatial et Défense (ASD). Intitulé EXPANSION, ce projet de fonds à l’ampleur sans précédent en Europe se destine à investir dans les startups du secteur ASD, de l’amorçage à la série B. Le fonds EXPANSION vise ainsi une taille de 300 M€ et prévoit un premier closing à 100 M€ au Q4 2022.

Le projet de fonds EXPANSION, né de l’alliance entre Audacia, maison expérimentée de l’investissement en France, et Starburst, le premier accélérateur mondial des startups dans l’Aéronautique, le Spatial et la Défense, vise à être le liant entre les financements publics, les activités industrielles et les projets entrepreneuriaux qui fait aujourd’hui défaut en France et en Europe.

Engagés depuis 2012 auprès de l’écosystème, Audacia et Starburst ont construit une relation forte qui se concrétise aujourd’hui avec EXPANSION. Ce projet de fonds d’investissement vise à soutenir et financer des startups françaises et européennes de l’ASD de la phase d’amorçage à la série B. Pour cela, il vise une taille cible de 300 M€ pour répondre aux besoins en financement de cet écosystème en plein essor.

Les thèmes prioritaires d’investissement qui seront ciblés par EXPANSION sont :

les micro-lanceurs et les constellations de satellites,
l’exploitation des données spatiales et les services en orbite,
l’aviation décarbonée,
les nouvelles plateformes de mobilité aérienne urbaines et régionales,
les technologies duales ayant des applications stratégiques pour la Défense,
toutes les technologies habilitantes de rupture qui alimentent l’innovation dans ces secteurs (nouveaux capteurs, nouveaux matériaux, équipements innovants, intelligence artificielle, etc.).

Une alliance unique pour faire émerger l’écosystème européen des startups de l’ASD

Audacia et son fondateur, Charles Beigbeder, apportent au fonds leur expérience en matière d’investissement dans la DeepTech (lancement en 2019 de Quantonation, le premier fonds mondial dédié aux technologies quantiques) ainsi que les participations de Geodesic, véhicule d’investissement qui a commencé à financer des startups du New Space en amorçage depuis septembre 2021 : HyPr Space, Share my Space & Zephalto.

Starburst, le premier accélérateur mondial dédié aux startups ASD créé en 2012 par François Chopard, présent aujourd’hui dans les principaux hubs d’innovation internationaux du secteur ASD, permettra à EXPANSION de bénéficier de sa connaissance unique de l’écosystème. En Europe, Starburst dirigé par sa co-fondatrice Sandra Budimir compte plus de 5 000 startups pré-analysées et plus de 30 startups dans son programme d’accélération, dont une vingtaine dans BLAST, un programme d’accélération qui accompagne les entrepreneurs et les chercheurs avec des partenaires de l’industrie et de la recherche de premier plan.

Sandra Budimir, co-fondatrice de Starburst et Pierre-François Vilgrain (ex-ArianeGroup & Airbus Defence & Space) rejoignent tous les deux le fonds en tant que gérants.

Pour compléter l’équipe du fonds, un board stratégique composé notamment de Dirk Hoke (ex-DG d’Airbus Defence & Space et prochain PDG de Volocopter) et d’Emmanuel Chiva (Directeur de l’Agence Innovation Défense), apportera son expertise et sa connaissance pointue des secteurs et des acteurs de l’ASD.

Une initiative issue du secteur privé pour soutenir les objectifs de la souveraineté européenne

EXPANSION a pour ambition de compléter les efforts publics mis en œuvre actuellement en France et Europe pour soutenir l’innovation ASD en provenance des startups. Il a ainsi vocation à participer à l’effort de l’Europe de consolidation de sa souveraineté stratégique en permettant aux startups ASD de développer des technologies de rupture qui alimenteront les capacités stratégiques des États-Membres et les grands programmes nationaux et européens de l’Aéronautique, du Spatial et de la Défense.

Une véritable prise de conscience matérialisée par de nouvelles ambitions publiques, à l’échelle nationale et européenne, s’opère actuellement. En témoignent, le plan France 2030 qui dédie près de 4 Md€ à des secteurs industriels clés comme l’aviation, le spatial et l’hydrogène, tandis que les initiatives européennes comme Scale-up et Cassini investiront à terme plus de 11 Md€ dans l’écosystème.

Si ces chiffres indiquent une tendance porteuse pour l’ASD, les financements publics ne sauraient pérenniser à eux-seuls la croissance de ce secteur qui représente pourtant une des clés de voûte de l’indépendance technologique et de la souveraineté européenne. Un investissement privé soutenu et un tissu industriel fort doivent être en mesure d’accompagner ces initiatives pour garantir le succès de nouvelles ambitions françaises et européennes.

Charles Beigbeder, président-fondateur d’Audacia :

« La conquête de l’espace entre dans sa seconde phase : celle des entrepreneurs ! Télécommunication, géolocalisation, observation, industrialisation en micro-gravité, autant de domaines accélérés par le New Space et ses startups. Le fonds EXPANSION accompagnera cette révolution qui contribuera à l’indispensable reconquête de notre souveraineté européenne. »

François Chopard, fondateur et CEO de Starburst :

« Depuis sa création, Starburst s’est efforcé de construire les passerelles manquantes entre les acteurs entrepreneuriaux de la recherche et de l’innovation avec les entreprises et les organismes publics qui agissent pour le futur. Au-delà de notre attachement particulier à l’Europe, agir pour aider la France et les pays de l’Union à rattraper leur retard était une nécessité. Nous sommes heureux de franchir ce nouveau cap dans le financement de l’innovation du secteur Aéronautique, Spatial et Défense aux côtés d’Audacia et d’un board stratégique de premier plan. »

Emmanuel Chiva, directeur de l’Agence de l’Innovation de Défense du Ministère des Armées :

« Il est des courses que l’on ne peut pas se permettre de perdre. Le fonds Expansion sera stratégique pour que la France et l’Europe prennent toute leur place dans l’innovation spatiale, si essentielle à notre autonomie stratégique et pour notre réponse aux défis de demain. »

Dirk Hoke, ex-DG d’Airbus Defence & Space et prochain PDG de Volocopter :

« L’avenir de notre planète se jouera dans l’espace et l’Europe doit reprendre un rôle de premier plan. Il est temps pour l’Europe de se réveiller et d’accélérer à nouveau dans l’exploration spatiale, les télécommunications, l’observation et les technologies connexes comme l’IA, le cloud et le edge computing. Le fonds EXPANSION jouera un rôle important pour aider les innovateurs européens à se développer en Europe. »

A propos de Starburst, le premier accélérateur Aéronautique, Spatial et de Défense :

Fondé en 2012 par François Chopard et rejoint par Sandra Budimir en tant que co-fondatrice, Starburst est un cabinet de conseil en stratégie et innovation et le premier accélérateur mondial d’entreprises dédié aux startups des secteurs aérospatial et défense. Avec 10 bureaux localisés dans les principaux hub mondiaux d’innovation du secteur ASD, Starburst a construit un écosystème de plus de 12 000 startups et 60 partenaires publics et privés (grands groupes). Chaque année, Starburst accompagne en profondeur des startups dans leur développement via ses programmes d’accélération et organise de nombreux évènements nationaux et internationaux qui rassemblent tous les innovateurs de l’industrie.

Mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC)

Au moyen de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), l’Union européenne s’efforce de développer des relations et de construire des partenariats avec les pays tiers et avec les organisations internationales, régionales ou mondiales qui partagent les principes relatifs aux droits de l’homme, à la démocratie et aux libertés fondamentales. La PESC favorise des solutions multilatérales aux problèmes communs dans le respect du droit international et des valeurs internationales. Le Parlement européen votera sur le rapport annuel 2020 relatif à la PESC lors de sa session plénière de janvier 2021.

Contexte
Le titre V (articles 21 à 46) du traité sur l’Union européenne (traité UE) définit les dispositions générales relatives à l’action extérieure de l’Union et les dispositions spécifiques concernant la PESC.

Les déclarations nº 13 et 14 annexées au traité indiquent que les dispositions relatives à la PESC ne portent pas atteinte « aux responsabilités des États membres pour l’élaboration et la conduite de leur politique étrangère ». Le traité accorde la personnalité juridique à l’Union européenne ; néanmoins, l’unanimité requise pour l’adoption des décisions et le rôle relativement limité qu’y jouent la Commission européenne et le Parlement européen reflètent la persistance de la nature intergouvernementale de la PESC.

Certaines avancées ont eu lieu récemment dans le domaine de la PESC. Les positions communes de l’Union sont désormais la règle. Le Service européen pour l’action extérieure assume de plus en plus un rôle de chef de file dans la coordination des réponses et l’action diplomatique de l’UE-27.

Créée par le traité de Lisbonne, la fonction de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne (HR/VP) couvre de nombreux domaines allant de l’orientation générale de la politique étrangère et de sécurité au nom de l’Union à la recherche d’un consensus entre les positions des États membres en passant par la représentation de l’Union dans les instances internationales.

Le budget de la PESC a également augmenté : l’enveloppe totale allouée par le cadre financier pluriannuel à la rubrique « voisinage et le monde » est de 98,4 milliards d’EUR pour la période 2021-2027, contre 58,7 milliards d’EUR pour la rubrique « l’Europe dans le monde » de 2014 à 2020.

Les enjeux de la PESC en 2020

La stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne (SGUE) de 2016 indiquait que « dans un monde plus complexe, nous devons rester unis ». L’aspiration à une politique étrangère et de sécurité unie reste le grand enjeu d’aujourd’hui alors que l’Union doit faire face à une nouvelle situation géopolitique à ses frontières orientale et méridionale, à la politique de confrontation de certains pays tels que la Turquie, à l’érosion du multilatéralisme, aux menaces hybrides, à la désinformation et à la propagande, aux flux migratoires incontrôlés et au terrorisme international. La pandémie de coronavirus a mis en évidence la nécessité d’une autonomie stratégique et d’une politique étrangère plus unie afin de défendre l’ordre international fondé sur des règles et le multilatéralisme. Les réactions cohérentes et inclusives à la pandémie à l’échelon international et les initiatives telles que Team Europe ont permis à l’Union d’apporter une aide concrète. Par ailleurs, l’Union a adopté une nouvelle approche de l’élargissement qui a permis d’augmenter la crédibilité de son action en la matière.

Position du Parlement européen

Le 3 décembre 2020, la commission des affaires étrangères (AFET) du Parlement a adopté son rapport sur la mise en œuvre de la PESC en 2020. Il rappelle que la PESC doit être guidée par la promotion des objectifs inscrits à l’article 21 du traité UE, tels que la démocratie, la dignité humaine, les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de religion ou de conviction, la protection de toutes les minorités et des communautés religieuses et la promotion de l’égalité des genres. Il demande un « nouveau niveau d’ambition pour la PESC » ainsi que la révision de la SGUE. Il regrette le manque de progrès en ce qui concerne l’amélioration du processus décisionnel en matière de PESC, ce qui a une incidence sur l’efficacité, la rapidité et la crédibilité de l’action de l’Union. Enfin, il invite à ouvrir un débat sur la possibilité de passer du vote à l’unanimité au vote à la majorité qualifiée au moins dans certains domaines de la PESC.

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