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Souverainisme : Le Mexique nationalise le patrimoine de la Nation

mardi 11 avril 2023

Tandis que les gouvernements occidentaux privatisent leurs secteurs stratégiques, le Mexique nationalise à tour de bras devant l’importance de la souveraineté économique.
Le président Andres Manuel Lopez Obrador continue sa réforme de l’énergie avec une nouvelle nationalisation du secteur de l’électricité.
Les partenaires énergétiques du Mexique voient ces nationalisations d’un mauvais oeil, alors qu’elles étaient le socle du président pendant sa campagne de 2018.

Les fonds de gestion d’actifs ne pourront plus influencer les prises de décision ainsi que le placement de leurs agents pour détourner les richesses du Mexique.
La nationalisation des réserves mexicaines de lithium prive les compagnies privées de les exploiter avec l’objectif d’empêcher la Russie, la Chine ou les États-Unis d’exploiter les réserves du pays.
Un dixième des réserves mondiales de lithium se trouve au Mexique, son cours a été multiplié par cinq sur l’année 2021.

« Le lithium étant déclaré d’utilité publique, aucune concession, licence, contrat, permis ou autorisation ne sera accordé en la matière. Les zones dans lesquelles se trouvent des gisements de lithium seront considérées comme des réserves minières. Il est reconnu que le lithium est le patrimoine de la Nation et que son exploration, son exploitation, son profit et son utilisation sont réservés en faveur du peuple mexicain ».

« Dans l’exploration, l’exploitation, les bénéfices et l’utilisation du lithium et de ses chaînes de valeur, il sera du devoir de l’État mexicain de protéger et de garantir la santé des Mexicains, l’environnement et les droits des peuples autochtones, des communautés indigènes et afro-mexicaines ».

Le Mexique annonce une « nouvelle nationalisation » dans le secteur de l’électricité en rachetant 13 centrales

Le gouvernement mexicain d’Andrés Manuel López Obrador va débourser six milliards de dollars pour reprendre les centrales électriques du groupe espagnol Iberdrola.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador s’est réjoui mardi d’une « nouvelle nationalisation » du secteur de l’électricité en annonçant l’achat de treize centrales au groupe espagnol Iberdrola. Le montant de la transaction atteint six milliards de dollars (5,4 milliards de francs).

C’est un « jour historique », a insisté dans une vidéo sur Twitter le président de gauche nationaliste, à l’origine d’une réforme du secteur de l’énergie pour limiter la participation étrangère, qui a inquiété ses partenaires étrangers. « Le gouvernement mexicain a signé aujourd’hui un accord pour acheter à Iberdrola treize centrales électriques qui feront partie du patrimoine public et seront opérées par la CFE [commission fédérale d’électricité, ndlr]. C’est une nouvelle nationalisation. »

Hoy el Gobierno de México firmó un convenio para comprar a Iberdrola 13 plantas de generación de energía eléctrica que formarán parte del patrimonio público y serán operadas por la CFE. Es una nueva nacionalización. pic.twitter.com/gL38A7tcf9
— Andrés Manuel (@lopezobrador_) 4 avril 2023

La CFE va ainsi augmenter de 39 à 55% sa part dans la production électrique totale du pays de 126 millions d’habitants, a précisé le ministre des finances, Rogelio Ramírez.

L’Espagne dans le viseur d’AMLO

Il y a tout juste un an, la cour suprême a validé la réforme du secteur de l’énergie approuvé par le Parlement pour renforcer la part des entreprises publiques. Cette réforme menace des milliards d’investissements privés étrangers et le développement des renouvelables, selon les Etats-Unis, qui n’excluent pas des mesures dans le cadre du traité de libre-échange d’Amérique du Nord.

Autre grand partenaire du Mexique, l’Espagne est dans la ligne de mire du président mexicain, qui a demandé une « pause » dans la relation avec Madrid. Andrés Manuel López Obrador a été très critique envers Iberdrola, un des fleurons de l’économie espagnole.

« Le Mexique n’est pas une terre de conquête », avait-il déclaré à la fin mai, quand le régulateur de l’énergie avait imposé une amende de 447 millions de dollars à Iberdrola, une sanction finalement suspendue par la justice. Iberdrola était accusé d’avoir vendu de l’électricité illégalement.

Le Temps

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