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Gaël Giraud, l’économiste qui a révélé l’objectif du duo Macron Rothschild

mardi 18 juillet 2023

Adoubé par le pape François et par le milieu financier, Gaël Giraud a révélé sur la chaîne You Tube de Thinkerview, que Macron était le « porte flingue » des Rothschild pour se venger de le nationalisation de la banque sous la présidence de François Mitterrand.

D’après le livre de Martine Orange sur la création d’une nouvelle banque Rothschild, Robert Badinter et Edouard Balladur ont permis à cette nouvelle entité de reprendre le nom de Rothschild. Cet apport est décisif, car sans le nom Rothschild la banque n’était rien, ou si peu.
En mai 2007, François Pérol qui a travaillé pour la banque Rothschild a été nommé secrétaire général adjoint de l’Elysée tout comme Macron en 2010.

François Pérol devint l’ordonnateur du programme économique de Nicolas Sarkozy, où il fut chargé d’organiser la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires avec des capitaux de l’Etat.
Nicolas Sarkozy est intervenu comme avocat pour la banque Rothschild après la défaite d’Edouard Balladur aux présidentielles de 1995.
La banque Rothschild a soutenu Nicolas Sarkozy durant sa traversée du désert en le finançant généreusement puis en plaçant Macron dans la Commission Attali.

« Juif sous Pétain, paria sous Mitterrand, pour moi cela suffit. » C’est un article plein de colère et d’amertume que Guy de Rothschild adresse au journal « Le Monde », ce 30 octobre 1981. La loi qui nationalise la prestigieuse banque française vient d’être votée. Un véritable cataclysme pour la famille, qui n’a pas su entendre les avertissements et les mises en garde - notamment celles émanant de Jacques Attali, le conseiller de François Mitterrand.

En 1996, en pleine « privatisation », la banque Rothschild & Cie s’est hissée à la cinquième place du marché français du conseil en fusions-acquisitions. L’idée pour Rothschild est de mettre en face des patrons de la place de grands professionnels reconnus.

Spécialiste des fusions et acquisitions, Rothschild & CIE a été créée en 1983 après la nationalisation de la banque Rothschild par François Mitterrand. En trente ans, ce qui fut à l’origine un établissement modeste va connaître une ascension fulgurante, se payant même le luxe de reprendre la branche anglaise au milieu des années 2000 avant d’absorber la banque Martin Maurel.

Selon des sources proches de David de Rothschild, l’envie de revanche sur le pouvoir socialiste aura été le « meilleur catalyseur » pour créer et développer cet établissement qui a vu défiler parmi ses employés des personnalités aussi emblématiques que Lionel Zinsou ou un certain Emmanuel Macron...
La Tribune

Emmanuel Macron, inspecteur des Finances et membre de la Commission Attali pour la libération de la croissance est allé à la banque Rothschild tout comme l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder devenu conseiller de la banque Rothschild en 2006.

C’est Alain Minc qui a permis à Emmanuel Macron d’entrer à la banque Rothschild & Co avec deux de ses amis, le président de Sanofi, Serge Weinberg (et par ailleurs ancien chef de cabinet de Laurent Fabius), et l’avocat d’affaires Jean-Michel Darrois, que Macron a rencontrés dès 2007 à la commission Attali.

Après la nationalisation, les Rothschild décident de ne pas créer une nouvelle banque d’affaires, mais une maison de titres spécialisée dans la gestion de portefeuille. Pour ce faire, ils s’appuient sur une petite structure de participations qui a échappé à la nationalisation, la société Paris Orléans, une ancienne compagnie ferroviaire acquise par James de Rothschild dans les années 1850, devenue holding. David prend la présidence de Paris Orléans, qui démarre ses activités avec une poignée de collaborateurs.

En 2015, quelques heures à peine après la fin de l’assemblée générale du holding coté du groupe présidé par David de Rothschild, la dénomination « Paris Orléans » a brusquement disparu de son site Internet, remplacée par son nouveau nom : « Rothschild & Co ».
« Nous nous réjouissons du vote, à une très large majorité, du changement de nom qui met l’accent sur la présence d’actionnaires de long terme qui accompagnent notre famille », a déclaré David de Rothschild dans un communiqué.

« Changer le nom de l’entité cotée est l’aboutissement nécessaire et logique de la transformation du groupe », poursuivent-ils, estimant que son succès à long terme repose sur l’engagement et le rôle des membres de la famille Rothschild.

le groupe Paris Orléans, rebaptisé Rothschild & Co en 2015, est bel et bien la banque d’affaires dans laquelle Emmanuel Macron a travaillé pendant quatre ans et dirigé par David, Eric et Edouard de Rothschild.

Macron est bel et bien la « Renaissance de la Banque Rothschild ».

Renaissance. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a choisi de nommer la formation politique qui sera portée ce week-end sur les fonts baptismaux pour remplacer LREM. « Naissance » aurait été plus approprié comme petit nom, tant le chef de l’Etat a cru pendant son premier quinquennat pouvoir se passer d’un véritable parti (LREM étant restée pendant cinq ans une coquille quasiment vide). Erreur de débutant qui se voyait trop beau, en tout cas suffisamment fort pour croire que l’adhésion à sa personne autant qu’au projet qui l’a porté au pouvoir en 2017 suffirait. Erreur qui ne l’a pas empêché d’être réélu, mais qui lui a quand même coûté cher.
Libération septembre 2022

Gaël Giraud, les zones d’ombres d’un économiste qui prenait la lumière

Par Youness Bousenna
Publié le 24 mars 2023

Enquête

La brillante trajectoire de l’intellectuel a été percutée, à l’automne 2022, par des accusations de plagiat et par la tenue de propos complotistes. Tiraillé entre recherche académique et quête de notoriété, ce prêtre jésuite est aussi attiré par l’engagement politique.

Gaël Giraud a disparu. Ses profils sur Facebook, Twitter et LinkedIn n’existent plus ; son site s’affiche « en maintenance ». Seul demeure son compte Instagram, figé depuis octobre 2022. Dans sa dernière publication, l’économiste jésuite annonçait la parution de ce qui devait être son grand œuvre, Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène (Seuil, 2022). De France Inter à L’Obs, de Mediapart à Blast, Gaël Giraud avait alors bénéficié d’une couverture médiatique à la hauteur de sa notoriété qui se chiffre en millions de vues sur Internet. Depuis, plus rien. L’entrée dans le trou noir porte une date : le 23 octobre 2022. Ce jour-là, l’économiste de 53 ans est invité pour la troisième fois sur le fauteuil noir de Thinkerview, chaîne YouTube connue pour ses entretiens-fleuves. Pendant trois heures, comme à son habitude, il y déroule les charges qui ont fait l’audience de ce contempteur des dérives de la finance et du néolibéralisme.

Au bout de vingt-trois minutes, Gaël Giraud cible David de Rothschild, ancien dirigeant de la célèbre banque d’affaires, et affirme : « Lui a un grand projet eschatologique, qui vise la fin des temps, qui est la privatisation absolue du monde et la médiocrisation de l’Etat de manière qu’un traumatisme comme les nationalisations [des banques] de 1981 ne soit plus possible. » Information, assertion, analyse ? Relancé, Gaël Giraud persiste : « C’est mon point de vue sur une information qui circule à Paris. » Et signe, en qualifiant Emmanuel Macron de « porte-flingue » de Rothschild, banque dont l’actuel président de la République a été associé-gérant de 2008 à 2012, et à laquelle il serait resté fidèle, tels les « enfants-soldats au Congo ». Le scandale est immédiat. L’Institut Rousseau, jeune cercle de réflexion dont il est président d’honneur, le somme de publier un communiqué d’excuses. Les jésuites de la province d’Europe occidentale francophone (EOF) en publieront un, eux aussi, pour condamner des « propos outranciers » aux « références antisémites ».

Quelques semaines plus tard, Gaël Giraud disparaissait des réseaux sociaux. Et de France, où il n’a plus remis les pieds. Officiellement parce qu’il se concentre sur sa nouvelle œuvre, à Washington : la direction du programme de justice environnementale qu’il a fondé, en 2020, à Georgetown, la plus grande université jésuite du monde. Officieusement, ce silence public a été exigé par sa congrégation jésuite. Gaël Giraud, si prolixe sur les réseaux, doit donc se taire – au moins « jusqu’à l’été prochain », nous glisse un proche qui ne souhaite pas être cité. « Il ne s’agit pas d’une demande de silence public mais d’une demande de se recentrer sur son travail académique afin de le mener à bien et d’éviter la dispersion, le surmenage ou des propos inadéquats », nous précise la province jésuite d’EOF.

Le Monde

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