Avec les critères ESG (environnementaux, sociétaux et de gouvernance) « Les jeunes entreprises innovantes n’ont jamais disposé d’un accès aussi facile aux capitaux ».
Mais gare à ceux qui ne se plient pas aux décisions prises en 2012 par le couple Lynn Forester de Rothschild et McKinsey au sein du lobby financier, The Henry Jackson Initiative, qui œuvre pour un capitalisme inclusif du secteur privé et qui reconnaît que la récente crise a mis en lumière un certain nombre de faiblesses du système.
Larry Fink a surpris l’auditoire du festival des idées d’Aspen, en déclarant qu’il ne parlerait désormais plus d’ESG qui avaient été « militarisées » par l’extrême gauche comme l’extrême droite. Les détracteurs du changement climatique notamment les entreprises qui utilisent le pétrole et le gaz comme sources d’énergie nuisent à l’image du géant financier. Les impatients adeptes du wokisme, estiment que cette transition ne va pas assez vite, surtout les politiciens issus de la gauche et des mouvements écologistes.
Il faut un juste milieux et surtout une nouvelle image grimée par une nouvelle terminologie.
Mais la raison est toute autre, puisqu’elle vient de son mentor en la personne de Lynn Forester de Rothschild qui a annoncé au sommet du G20 qu’il fallait mettre les ESG à la poubelle.
La mauvaise image des ESG a poussé les investisseurs à retirer leurs investissements comme Vanguard qui a annoncé quitter la finance climatique.
Vanguard est le deuxième fond de gestion d’actifs financiers au monde derrière BlackRock. Son directeur nous explique pourquoi il quitte la Net Zero Asset Managers Initiative .
« Nous avons décidé de nous retirer de NZAM afin de pouvoir fournir la clarté que nos investisseurs souhaitent sur le rôle des fonds indiciels et sur la façon dont nous pensons aux risques matériels, y compris les risques liés au climat »
« De telles initiatives de l’industrie peuvent faire avancer un dialogue constructif, mais parfois elles peuvent aussi semer la confusion quant aux points de vue des entreprises d’investissement individuelles. Cela a été le cas, en particulier en ce qui concerne l’applicabilité des approches nettes zéro aux fonds indiciels largement diversifiés privilégiés par de nombreux investisseurs de Vanguard »
« Ce changement de statut de membre de NZAM n’affectera pas notre engagement à aider nos investisseurs à gérer les risques que le changement climatique peut poser à leurs rendements à long terme ».
Les ESG ont colonisé les administrations de nombreux pays dans le monde et accorder des investissements dans les entreprises de services publics américaines en raison des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance est un risque pour le financement des retraites, le paiement des fonctionnaires, et l’indépendance énergétique.
L"économie c’est de l’énergie transformée, et prendre un tel risque pour les multinationales américaines, revient à provoquer des faillites en masse, comme nous pouvons l’observer sous l’administration Biden.
Donald Trump, ancien président américain, nous avait prévenu lors du sommet de Davos en 2020 : « Nous devons rejeter les éternels prophètes de malheur et leurs prédictions de l’apocalypse ».
Un groupe de procureurs généraux républicains a demandé à la Federal Energy Regulatory Commission de ne pas renouveler l’autorisation de Vanguard d’acheter des actions dans les services publics américains. Ils ont cité son adhésion au NZAM comme preuve qu’il essayait d’influencer la politique de l’entreprise plutôt que d’être un investisseur passif.
Sans la complicité des dirigeants politiques, les ESG resteront dans le giron privé obligeant les médias à marteler que le changement climatique nous mène à notre perte.
Larry Fink. estime que la transition vers l’objectif de zéro émission nette de carbone « ne se fera pas du jour au lendemain ». BlackRock « n’applique pas une politique systématique de désinvestissement des sociétés pétrolières et gazières », le fond de gestion préfère opérer une lente transition pour leurrer les septiques.
La fin de l’ESG à n’importe quel prix
La bulle de 2021 sur les valeurs répondant à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance s’est dégonflée à la suite de la remontée des taux d’intérêt. Leurs projections de résultats semblent moins tenables.
La bulle du durable observée en 2021 a-t-elle survécu à la difficile année boursière 2022 ?
Le 22 février 2021, Le Temps publiait un article intitulé « L’euphorie pour les valeurs durables tourne à la bulle ». Cette tendance était notamment illustrée par ITM Power, un fabricant britannique d’électrolyseurs (appareils qui permettent de produire de l’hydrogène), dont l’action venait de connaître son plus haut historique, à 682 pence, après en avoir valu 80 deux ans auparavant. Le titre vaut aujourd’hui un peu moins de 100 pence, après une chute de 72% sur un an. Symbole des excès de 2021, ITM Power illustre-t-il maintenant le retour sur terre des investissements durables ? On fait le point sur l’état de la bulle verte.
Dans le cas précis d’ITM Power, « la société n’a pas tenu ses engagements en matière de chiffre d’affaires et elle n’a pas anticipé la forte hausse de ses charges, qui ont provoqué un creusement de ses pertes opérationnelles », observe Renaud Saleur, d’Anaconda Invest, qui gère notamment un fonds long-short sur la transition énergétique. Selon lui, une bulle s’était gonflée sur les valeurs du renouvelable, car « le secteur a attiré des capitaux considérables, qui sont allés sur des thématiques vertes sans porter attention aux multiples des actions », qui avaient atteint des sommets.
L’euphorie pour les valeurs durables tourne à la bulle
Un tsunami de capitaux a déferlé l’an dernier sur des valeurs labellisées respectueuses de l’environnement, créant des exagérations boursières et des calculs inventifs pour justifier ces valorisations dignes de la bulle internet de 2000.
Les valeurs « vertes » sont-elles en situation de bulle ? Les valorisations des actions ou des obligations labellisées responsables ont explosé l’an dernier. Un tsunami de capitaux a déferlé sur ces titres, alors que le fonds de relance européen réservera plus de 225 milliards de dollars à des solutions vertes et que l’administration Biden se dirige vers une réglementation sur l’énergie propre dès 2021. Le Japon et la Chine ont annoncé viser zéro émission nette et l’Accord de Paris nécessitera des milliers de milliards d’investissement. Tous les voyants semblent au vert pour les sociétés bénéfiques à l’environnement, ce qui crée immanquablement des exagérations.
« Il peut y avoir une bulle sur certaines parties de ce marché, comme dans les transports électriques et l’hydrogène », note Gabriel Micheli, gérant du fonds Pictet Environmental Opportunities.
« Le secteur de l’hydrogène et une bonne partie du solaire se trouvent probablement en situation de bulle, estime Renaud Saleur, gérant d’un hedge fund genevois spécialisé dans l’énergie. Les afflux de capitaux dans les ETF sont considérables, alors qu’il y a relativement peu de sociétés dans lesquelles investir. »
Valorisé à 1000 fois le chiffre d’affaires
Le patron d’Anaconda Invest, qui a fait ses armes auprès de Fidelity ou de George Soros avant de travailler avec Philippe Jabre à Genève, mentionne le cas emblématique d’ITM Power, une société britannique qui fabrique des électrolyseurs, les appareils permettant de produire de l’hydrogène. « ITM vaut 3,5 milliards de livres en bourse, ce qui représente 77 fois son actif net ou plus de 1000 fois son chiffre d’affaires 2020, qui avait atteint 3,3 millions de livres », détaille le gérant de quatre fonds dont un long/short dans le renouvelable.
- A la fin des années 1990, des entreprises étaient valorisées au nombre de clics. Aujourd’hui, des analystes inventent des ratios comme la valeur d’une entreprise ramenée à son marché adressable.
Selon ses derniers chiffres, ITM Power a réalisé une perte opérationnelle de 12 millions de livres au cours du semestre achevé fin octobre. De 80 pence début 2020, l’action ITM a fini l’année dernière à 516 pence et vaut actuellement autour de 600, après un sommet à 682 le 22 janvier dernier.
Les ETF labellisés ESG ont atteint un record à 189 milliards de dollars d’avoirs en 2020, après une croissance de 223%, selon TrackInsight, une plateforme d’analyse spécialisée. Les ETF ESG ont reçu 97 milliards de dollars de flux durant l’année, tandis que près de 200 de ces produits ont été lancés.
Comme pendant la bulle internet
« La première question que nous avons reçue des investisseurs récemment portait sur l’existence ou non d’une bulle verte », indiquent les experts en durabilité de Morgan Stanley.
Lorsqu’un groupe industriel effectue une acquisition dans l’hydrogène, les valorisations sont totalement différentes, note Renaud Saleur. A titre de comparaison, Areva H2Gen, environ 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été rachetée par GTT en octobre dernier, pour une somme non dévoilée mais proche de 10 millions, selon les estimations de Renaud Saleur.
Les valorisations de certaines sociétés rappellent les niveaux atteints lors de la bulle internet, et les méthodes de calcul également, enchaîne-t-il : « A la fin des années 1990, des entreprises étaient valorisées selon le nombre de clics qu’elles généraient. Aujourd’hui, des analystes justifient les niveaux de valorisation actuels en imaginant des ratios comme la valeur d’une entreprise ramenée à son marché adressable. Dans le cas d’ITM, son marché est estimé à 100 milliards de livres, ce qui confère à l’entreprise un ratio de 3,5%. C’est une fantaisie totale, ne serait-ce que parce qu’un tel calcul implique qu’ITM détiendra 100% de son marché. »
En un an, le multiple des bénéfices futurs (PER) des sociétés « vertes » s’est accru de 24 points, contre 2 pour la moyenne des indices, selon une étude de Morgan Stanley. Mais la hausse n’est pas excessive dans chaque branche.
Solaire en surchauffe
Autre exemple d’exagération boursière, dans le solaire cette fois, un autre secteur qui a vu une envolée des cours l’an dernier. Coté sur le Nasdaq, l’américain Sunrun installe des panneaux solaires sur les toits de maisons individuelles. « La société présente une marge opérationnelle négative (-25%) et est valorisée à plus de 15 milliards de dollars pour environ 1 milliard de chiffre d’affaires, dans un métier qui ne demande pas une technologie très développée », relève Renaud Saleur. En 2020, l’action Sunrun est passée de 14 à 69 dollars, en triplant de valeur entre juillet et fin décembre.
A l’opposé, notre interlocuteur mentionne le chinois Jinko Solar, qui fabrique des cellules et des modules photovoltaïques, qui vaut 2,9 milliards de dollars en bourse, pour un chiffre d’affaires de 6 milliards environ. La valorisation correspond aussi à 16 fois son résultat net. « Cela correspond à du concret », conclut Renaud Saleur.