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Réunion au sommet entre les Etats Unis et la Turquie pour négocier

dimanche 24 décembre 2023

L’extension du conflit de Gaza est une volonté de Washington, qui utilise ses ressources via le PKK pour peser sur la Turquie.
« Au cours de la réunion, qui a été positive et constructive, des discussions et des échanges de vues ont eu lieu sur les questions de sécurité régionale et mondiale, ainsi que sur la défense bilatérale, la formation militaire et la coopération dans le domaine de l’industrie de la défense », indique un communiqué du ministère.
La Turquie lutte contre contre le terrorisme, notamment le groupe terroriste PKK/YPG, que les États-Unis soutiennent.

La Turquie accuse depuis longtemps les États-Unis de soutenir le groupe terroriste PKK, alors que Washington prétend combattre les terroristes de Daesh avec l’aide de ses alliés du PKK. Du terrorisme contre du terririsme est mal perçu par Erdogan qui vient de lancer des frappes contre le PKK en Irak et en Syrie.
« Les criminels sanguinaires et ceux qui les soutiennent comprendront tôt ou tard que le terrorisme n’a pas sa place dans l’avenir de notre région », a rappelé Erdogan.

Cette bataille intra OTAN montre que l’alliance est à la peine et quelle se retrouve face à deux pivots géostratégique l’un en Ukraine avec la Hongrie et l’autre au moyen Orient avec la Turquie.

Des rapports de la CIA déclasifiés démontrent l’alliance entre les organisations terroristes PKK et ASALA qui coopèrent depuis les années 1980. Le rapport de janvier 1984, « L’Armée Secrète Arménienne », présente des informations sur l’ASALA et ses structures. « durant l’été 1984, le PKK a créé une unité appelée ’HRK’, formée de ses propres militants, d’autres groupes kurdes et gauchistes, et probablement de terroristes arméniens ». La Turquie est un acteur majeur dans le conflit à Gaza, qui a conjointement aidé le Hamas avec l’aide du Qatar.

Les négociations portent aussi sur l’adhésion de la Turquie à l’Europe.

La Turquie a donné son accord le 10 juillet 2023 à l’adhésion de la Suède à l’Otan. Le président turc a accepté de transmettre le protocole d’adhésion de la Suède au Parlement turc « dès que possible ».
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg s’en réjouit « Finaliser l’adhésion de la Suède à l’Otan est une étape historique qui bénéficie à la sécurité de tous les alliés de l’Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité ».

Mais les efforts de la Turquie ne sont pas récompensés. « La Turquie n’attend plus rien de l’Union européenne qui nous a fait patienter à sa porte depuis 60 ans », affirme Erdogan. La Turquie faisait de l’adhésion de la Suède à l’Otan, une nouvelle possibilité de négociation avec l’Europe, et voit s’éloigner son rêve avec l’entrée de l’Ukraine et de la Moldavie.
« L’adhésion de l’Ukraine changera l’UE et il lui sera impossible d’accepter un nouveau membre tel que la Turquie », estime un responsable européen.

Le protocole d’adhésion de la Suède à l’OTAN, qui avait été suspendu en mai 2022, en raison de différends entre les deux pays, devrait être validé cette année, à moins que Erdogan ne change d’avis devant l’intervention du PKK en Irak et en Syrie.
Si l’OTAN met la pression sur la Turquie, elle se retournera vers le conflit de Gaza avec les négociations de la libération des otages.
Ce sera un nouveau revers de la diplomatie de Wahington et de l’OTAN qui peinent à gérer deux conflits perdus d’avance.

2024 sera une année charnière pour le destin du monde qui va basculer vers une multipolarité qui pèsera plus que l’alliance Etats Unis Europe.

Geopolintel 24 décembre 2023

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