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La République européenne est en construction

lundi 3 juin 2024

Bienvenue sur le site de la République européenne

La République européenne est une EUtopie (du grec εὖ « bon » ou « bien » et τόπος « lieu ») pour un avenir démocratique en Europe : une République où tous les citoyens européens sont politiquement égaux. Notre proposition pour une future communauté européenne repose sur l’idée de bien commun, de « res publica ».

Bien que cette vision soit utopique en ces temps de crise permanente, notre but est d’élargir l’horizon du débat public actuel pris au piège entre un vocabulaire technocratique et la rhétorique virulente des mouvements nationalistes. Nous voulons discuter de réelles alternatives.
Il existe un plan B pour l’Europe – la République européenne. Nous sommes convaincus que notre continent peut devenir une entité politique postnationale, véritablement démocratique, juste et équitable. Il dépend de nous, les citoyens d’Europe, d’atteindre ce but. Ce projet a besoin de toutes les générations et de l’expérience de tous ! Parlez-en à vous amis ! Discutez des idées alternatives sur l’avenir de la politique européenne, son économie et notre société commune.

Pourquoi avons-nous besoin d’une République européenne ?

La théorie des systèmes nous apprend qu’une fois passé un certain niveau de complexité un système est incapable de se renouveler. L’UE a depuis longtemps dépassé ce stade et est éloignée des citoyens européens.
Les intérêts nationaux et l’absence de véritable démocratie européenne ont trop longtemps empêché la réalisation du bien commun européen. À la différence de l’État-nation, la république est une notion essentielle de la pensée politique européenne depuis plus de deux mille ans. Elle offre ainsi une véritable possibilité d’engager notre héritage commun dans un nouveau projet politique.
Nous vivons une époque où nous pourrions assister au démembrement puis à la mort du projet européen. Il est essentiel de mobiliser les citoyens soucieux de l’avenir de l’Europe autour d’un objectif commun et d’une idée claire pour une union démocratique.

Dans une république, toute la souveraineté émane du peuple !

In Memoriam : 20 ans de Traité constitutionnel européen : pour une Europe au-delà de l’UE

European Democracy Lab

Avec ce mémorandum, nous rappelons le projet de Constitution européenne qui a été présenté il y a exactement vingt ans, en juillet 2003, et qui a été solennellement adopté par les chefs d’État et de gouvernement européens en octobre 2004, mais qui n’a jamais été mis en œuvre.
De ce fait, l’UE n’a pas tenu la promesse d’une union politique européenne démocratique ainsi que d’une citoyenneté européenne, et a fini par l’évincer. Par cette prise de position publique, nous souhaitons remettre la question d’une constitution démocratique de l’Europe, et donc celle de la souveraineté européenne, au centre du débat européen. Comme octobre 2024 marquera le 20e anniversaire de l’adoption de la Constitution européenne, qui a ensuite échoué, nous proposons ici ce texte, en prévision de cet anniversaire, comme point de départ d’un large débat sur l’avenir de l’Europe.

L’Europe à la croisée des chemins‍
Le monde est confronté à un bouleversement géoéconomique et géostratégique dramatique. L’Occident d’autrefois a perdu son rayonnement, l’hégémonie mondiale des États-Unis s’effondre et un monde multipolaire prend forme. Dans cette période de transition, l’avenir de l’Europe est particulièrement incertain. En effet, en tant que simple structure technocratique, l’UE a contribué à saper la démocratie dans les pays européens, raison pour laquelle des millions de citoyens européens se détournent aujourd’hui de l’idée d’une Europe unie. Toutefois, la désintégration de l’Union ne serait pas une solution ; elle ne serait que le dernier acte d’un long processus de politique européenne autodestructrice.

Dans l’intérêt de sa propre préservation, l’Europe doit réagir à ce moment de l’histoire mondiale. Pour éviter une désintégration de l’Union européenne, il faut un acte d’émancipation qui équivaut à un assainissement institutionnel : l’Union européenne, qui n’a été jusqu’à présent qu’une union de traités et ne dispose pas d’une identité vivante, doit devenir réellement européenne. Elle doit se libérer de l’emprise atlantique unilatérale, se lier à ses propres citoyens et rechercher la coopération à équidistance avec tous les autres États et puissances. Mais elle doit surtout se souvenir de ses propres lignes de tradition intellectuelle, politique, sociale et économique, afin de les intégrer dans l’organisation d’un monde juste et apte à la paix au 21e siècle.

A l’approche des élections européennes de juin 2024, l’Europe risque d’être divisée entre les défenseurs d’une UE technocratique, éloignée des citoyens, voire tendanciellement corrompue, et les avocats d’un retour à l’Etat-nation. Le risque est grand que le débat mené depuis des années sur une autre Europe se transforme en un débat sur l’absence d’Europe. Les approches de réforme traditionnelles ne peuvent toutefois plus résoudre la crise structurelle de la démocratie européenne.

Au lieu de cela, il est nécessaire d’actualiser l’ancienne ambition de l’Europe, qui s’est constituée il y a maintenant plus de 70 ans, sur fond de deux guerres mondiales, en tant que projet de paix et qui s’est engagée à dépasser les lignes de conflit nationales et à rédiger l’Europe en tant qu’entité politique, démocratique, sociale et décentralisée.

La situation actuelle‍

Si l’on regarde l’UE actuelle, on constate une désintégration progressive et générale du continent, surtout dans les domaines de la politique, de l’économie et de la géostratégie, mais aussi dans la sphère sociale et culturelle. L’UE n’a pas empêché cette dégradation, elle l’a même encouragée, au détriment des citoyens européens.
Les bâtiments et les institutions de l’UE sont certes encore debout, mais les fondements intellectuels de l’Europe s’affaiblissent rapidement. Ainsi, presque rien de ce qui allait de soi pour les précurseurs de l’Europe - comme les auteurs du célèbre manifeste européen antifasciste de Ventotene en 1941 ou pour les pères fondateurs ultérieurs d’une Europe unie, Jean Monnet, Robert Schuman ou Altiero Spinelli - ne peut encore être supposé dans la culture actuelle du débat.

L’Europe s’enfonce dans le débat post-colonial, dont la reconnaissance de la culpabilité se transforme souvent en auto-justification. Au lieu de cela, notre continent devrait se référer à ses racines spirituelles dans les Lumières et l’humanisme, les véritables adversaires de l’impérialisme, qui auraient encore aujourd’hui le potentiel de servir à la fois l’Europe et le monde.

Actuellement, le vide qui s’ouvre est toutefois comblé au choix par des discours postmodernes et individualistes ou par les intérêts particuliers d’un capital organisé de manière de plus en plus monopolistique. L’universalité de l’esprit politique et culturel de l’Europe, qui savait puiser dans l’art, la littérature et la philosophie et qui était capable d’articuler les intérêts de l’humanité dans le sens d’un universalisme, a été perdue. Outre la promesse de démocratie, c’est aussi la promesse de paix de notre continent, issue de deux guerres mondiales, qui a été abandonnée.

Cette évolution a été précédée par une heure de gloire de l’histoire européenne. Nous nous souvenons qu’en 1989, l’Europe a été gratifiée d’une révolution pacifique. La chute du mur de Berlin, rendue possible par Michael Gorbatchev, a offert à l’Europe une chance unique d’établir un ordre de paix continental durable, potentiellement construit pour des générations. Avec la fin de la confrontation entre les systèmes, l’idée d’une Europe réconciliée avec la Russie, qui effacerait les traces de deux guerres mondiales ainsi que de la guerre froide, n’était plus seulement un rêve, mais devenait l’objectif déclaré du processus d’unification européenne. Il ne s’agissait rien de moins que d’une Union européenne souveraine, fédérale et politique pour les citoyens européens.

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