Créée en février dernier, enregistrée comme « fondation » à Genève et comme « organisation à but non lucratif » dans l’État du Delaware, ses sources de financement restent opaques.
Une équipe de consultants du Boston Consulting Group, basée à Tel-Aviv, a été rappelée le 30 mai dernier, selon le Washington Post.
La nature de l’engagement du BCG auprès de la GHF
Le BCG a notamment établi les grilles tarifaires pour les prestataires chargés de construire quatre centres de distribution dans le sud de l’enclave palestinienne. Trois de ces sites sont aujourd’hui actifs, et le quatrième reste en attente.
Si le géant du conseil US affirme avoir agi bénévolement, c’est-à-dire sans contrepartie financière, une source proche du dossier contredit cette version. D’après le Washington Post, le cabinet aurait émis des factures mensuelles dépassant « le million de dollars ». Un senior partner supervisant le projet aurait été mis en congé et une enquête interne diligentée.
Un désengagement qui en suit un autre
Le 25 mai dernier, le directeur général de la Gaza Humanitarian Foundation, Jack Wood, vétéran américain des Marines devenu entrepreneur social, avait quitté ses fonctions avant même l’ouverture des premiers centres, déclarant qu’il était impossible de mener à bien la mission de la GHF tout en respectant strictement « les principes humanitaires fondamentaux, tels que l’humanité, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance ».
Le 2 juin, la GHF a annoncé son remplacement par le révérend Johnnie Moore, figure évangélique aux États-Unis proche de Donald Trump. Le révérend Moore rejette les accusations selon lesquelles des Palestiniens auraient été tués à proximité des centres de distribution, évoquant de « fausses informations qui dissuadent les populations locales de venir chercher l’aide dont elles ont besoin ». Selon les autorités locales, le 1er juin, 30 personnes seraient mortes lors d’une distribution d’aide. Le lendemain, 27 personnes auraient également été tuées.
Israël, qui avait suspendu toute aide à Gaza pendant près de 3 mois, affirme vouloir empêcher le détournement de l’aide alimentaire par le Hamas. Toutefois, selon l’ONU, le dispositif mis en place est très loin de répondre aux besoins.
Des ONG alertent également sur les risques encourus par la population contrainte de parcourir de longues distances, parfois à pied et dans des zones exposées, pour se rendre aux centres de distribution.
Le 4 juin, la GFH a annoncé fermer ses centres d’aide pour effectuer des « travaux de rénovation et de réorganisation ».












