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Gaza : barbarie sur fond d’aide alimentaire

dimanche 13 juillet 2025

Israël a pris le contrôle total de l’aide humanitaire de la bande de Gaza par le biais d’une ONG suisse, Gaza Humanitarian Foundation. Le plan israélien prévoyait d’utiliser le contrôle biométrique, et l’enrôlement de mercenaires américains et une obscure organisation récemment créée à Genève.

La Fondation Gaza Humanitarian Foundation était pratiquement inconnue. Créée il y a quelques mois seulement, elle a son siège au cœur de Genève, place de Longemalle, et compte un avocat genevois parmi les membres de son conseil d’administration. Elle se trouve aujourd’hui au cœur d’un projet israélien décrié, visant à prendre le contrôle total de la livraison de nourriture et de l’aide humanitaire à Gaza, en coordination avec des entrepreneurs militaires privés, le tout orchestré par le cabinet de consulting Boston Consulting Group.

La Fondation humanitaire de Gaza a été crée en janvier 2025, en affirmant vouloir poursuivre « des objectifs exclusivement caritatifs et philanthropiques ». Elle devait fournir de la nourriture, de l’eau, des médicaments, des abris et une aide à la reconstruction aux « personnes touchées par le conflit dans la bande de Gaza » de manière « sécurisée ». Selon les instructions israéliennes, la fondation devait payer au moins en partie la facture de cette « sécurisation » de l’aide en payant les salaires des mercenaires .

L’avocat suisse, David Kohler, membre du conseil d’administration de la fondation et domicilié à la même adresse que l’organisation, a refusé de s’exprimer sur ses origines ou ses objectifs spécifiques. Les deux autres membres sont un avocat américain basé en Virginie et David Papazian, financier arménien et ancien directeur du Fonds d’intérêt public arménien. Aucun des trois dirigeants de la fondation n’a d’antécédents connus en matière de d’aide humanitaire.

Un consultant, qui a demandé à ne pas être nommé s’est exprimé pour la fondation : « Cette nouvelle fondation indépendante sera guidée par les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».

Or il y a eu une collusion entre les services secrets israéliens et des anciens de la CIA.
Si les gazaouis ont été massacré quand ils sont venus chercher la niurriture, c’est que le plan de cette fondation, était de perpétrer un acte de barbarie en tuant des innocents.

Le BCG ne s’est pas trouvé piégé par le programme d’aide alimentaire, il était partie prenante pour la logistique en toute connaissance.

« En ce qui concerne le respect de ces principes - les piliers du droit humanitaire international - nous sommes loin du compte », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) à Genève.

Des livraisons d’aide sous la surveillance de mercenaires armés ? « Cela revient à militariser l’aide humanitaire et à en faire une cible militaire. C’est la porte ouverte à tous les désastres », a prévenu M. Laerke. Établir des centres de distribution là où les forces d’occupation israéliennes le souhaitent ? « L’objectif n’est alors plus de répondre aux besoins des civils, mais d’utiliser ces centres dans le cadre d’une stratégie militaire visant à déplacer les gens à volonté ».

« Il existe depuis longtemps un système de distribution de l’aide humanitaire à Gaza, bien avant le conflit actuel ». "Ce qu’il faut d’urgence, c’est tout simplement permettre à ce système de fonctionner à nouveau.

Les cabinets de consulting, ont toujours caché des projets soutenus par les services secrets et parfois par l’armée.

Affaire Gaza : le BCG s’enfonce dans la crise

Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.

Selon le Financial Times qui poursuit ses révélations, le CEO Monde du BCG, Christoph Schweizer, a partagé hier, en interne, les conclusions de l’enquête lancée au lendemain des premières révélations du Financial Times.

Les top executives concernés sont Adam Farber, nommé chief risk officer en 2022 après avoir dirigé la practice Santé, et Rich Hutchinson, partner historique du cabinet, directeur de la practice Social Impact.

Selon Christoph Schweizer, Adam Farber aurait « lui-même été induit en erreur », sa décision de quitter son rôle de direction témoignant « d’un sens élevé des responsabilités ». Quant à Rich Hutchinson, d’après le Financial Times, il aurait lancé le projet initial, en pro bono. Il aurait validé et financé le premier cadrage stratégique de l’organisation d’aide devenue la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Le BCG estime qu’il a également été trompé.

Les deux hommes qui étaient présents lors de discussions sur l’expansion des activités du cabinet liées à Gaza, conservent leurs rôles d’associés.

La participation d’une équipe du cabinet au projet de «  hub commercial régional  »

Le projet visait à modéliser la transformation de Gaza, moyennant une estimation des coûts d’un éventuel déplacement de 25 % des Gazaouis hors de l’enclave.

Des consultants du BCG ont également été impliqués dans le lancement de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), à un niveau supérieur à ce que le cabinet avait publiquement admis au départ – selon le Financial Times.

La GHF est un programme d’aide soutenu par Israël et les États-Unis, destiné notamment à empêcher le détournement de l’aide alimentaire par le Hamas. Son lancement a été entaché par le meurtre de centaines de Palestiniens selon le ministère de la Santé de Gaza, sans que les responsables n’aient été clairement identifiés pour l’instant.

Le CEO Monde du BCG reconnaît que «  l’association du cabinet avec ce projet est réelle  »

Dans une note transmise cette semaine aux alumni du BCG, Christoph Schweizer a admis que cette crise avait révélé des «  défaillances dans les processus  ». Il s’est engagé à fournir des «  efforts de remédiation à l’échelle de l’entreprise  ».

Affirmant qu’il ne s’agit, «  en aucun cas, d’un projet officiel du BCG  », il reconnaît néanmoins que «  l’association du cabinet avec ce projet est réelle, profondément troublante et très préjudiciable à sa réputation  ».

Des propos qui contredisent un droit de réponse sollicité par le bureau parisien du BCG, publié par Consultor en contrepoint de l’article consacré à l’affaire. On peut y lire que « ce travail n’a pas été accompli au nom de BCG » – alors que Christoph Schweizer reconnaît qu’il l’a été, bien que la direction ait été, selon ses propos, « induite en erreur » sur sa nature exacte.

L’incendie réputationnel s’étend

Conséquences directes pour le cabinet, le Programme alimentaire mondial – qui relève à la fois de l’Assemblée générale des Nations unies et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture – déclare revoir son partenariat avec le BCG en raison de ses activités à Gaza.

De son côté, l’organisation caritative Save the Children a d’ores et déjà suspendu un partenariat de 20 ans avec le cabinet, évoquant «  le rôle totalement inacceptable  » joué par le BCG dans cette affaire.

Selon la CEO de Save the Children International, Inger Ashing, le calcul du coût par personne du déplacement des Gazaouis et la mise en balance de ce montant avec le coût de la reconstruction, sont « dénués d’humanité, ne tiennent pas compte des droits fondamentaux ni de la dignité, et soulèvent de graves questions éthiques et juridiques ».

Au Royaume-Uni, la commission spéciale des Affaires et du Commerce de la Chambre des communes, présidée par le député travailliste Liam Byrne, a par ailleurs transmis une lettre au CEO Monde du BCG, demandant des réponses « claires et complètes » à une liste de questions, y compris un « calendrier détaillé » des interventions du cabinet.

Consultor

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