TEL AVIV, 5 août (Reuters)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rencontré mardi des hauts responsables de la sécurité afin de finaliser une nouvelle stratégie pour la guerre qui dure depuis près de deux ans dans la bande de Gaza, a annoncé son bureau. Selon les médias, il serait favorable à une prise de contrôle militaire totale du territoire palestinien occupé par Israël.
Malgré la pression internationale intense en faveur d’un cessez-le-feu pour soulager la famine et les conditions épouvantables dans l’enclave assiégée, les efforts de médiation pour instaurer une trêve entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, qui gouverne Gaza, ont échoué.
Les autorités sanitaires locales ont déclaré qu’au moins 20 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient les camions d’aide humanitaire des Nations unies dans le nord de la bande de Gaza. Dans le sud de Gaza, 20 personnes ont été blessées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient l’aide des camions humanitaires de l’ONU près de la place Morag, près de Rafah, ont déclaré des médecins.
Huit autres personnes sont mortes de faim ou de malnutrition au cours de la dernière journée, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza, tandis qu’au moins 80 personnes ont été tuées lors des derniers tirs israéliens.
Le bureau de Netanyahou a déclaré dans un communiqué que le Premier ministre avait tenu une « discussion sécuritaire limitée » d’environ trois heures au cours de laquelle le chef d’état-major Eyal Zamir « a présenté les options pour poursuivre la campagne à Gaza ».
Un responsable israélien avait précédemment déclaré à Reuters que le ministre de la Défense Israel Katz et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, un proche de Netanyahou, participeraient également à la réunion afin de décider d’une stratégie à présenter au cabinet cette semaine. Les médias israéliens ont rapporté mardi que le cabinet se réunirait jeudi à 18 heures (15 heures GMT).
La chaîne israélienne Channel 12, citant un responsable du bureau de Netanyahou, avait déclaré que le Premier ministre était enclin à prendre le contrôle de l’ensemble du territoire. Cela annulerait la décision prise en 2005 de retirer les citoyens et les soldats israéliens de Gaza, tout en conservant le contrôle de ses frontières, de son espace aérien et de ses services publics, une décision que les partis de droite reprochent au Hamas d’avoir permis à ce dernier de prendre le pouvoir lors des élections de 2006.
On ignore toutefois si M. Netanyahou envisageait une prise de contrôle prolongée ou une opération à court terme visant à démanteler le Hamas et à libérer les otages israéliens. Le bureau du Premier ministre a refusé de commenter l’information diffusée par Channel 12.
« Il est encore nécessaire d’achever la défaite de l’ennemi à Gaza, de libérer nos otages et de veiller à ce que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël », a déclaré M. Netanyahu à de nouvelles recrues dans une base militaire. « Nous n’abandonnons aucune de ces missions. »
L’ONU a qualifié les informations faisant état d’une possible décision d’étendre les opérations militaires israéliennes à toute la bande de Gaza de « profondément alarmantes » si elles s’avéraient exactes.
Le président américain Donald Trump a refusé de dire si les États-Unis, l’allié militaire le plus proche d’Israël, soutenaient les plans de Netanyahou.
« Je sais que nous sommes là-bas en ce moment pour essayer de nourrir la population », a déclaré Trump aux journalistes. « Pour le reste, je ne peux vraiment rien dire. Cela dépendra essentiellement d’Israël. »
Samedi, le Hamas a diffusé une vidéo de l’otage israélien Evyatar David, qui semblait émacié dans ce qui semblait être un tunnel souterrain. Ces images ont choqué les Israéliens et suscité la condamnation internationale.
Tout au long de la guerre, la communauté internationale a exercé une pression constante sur le Hamas pour qu’il libère les 50 personnes restantes prises en otage en 2023, dont 20 seraient encore en vie selon les estimations des responsables israéliens. La plupart des otages ont été libérés lors de cessez-le-feu négociés diplomatiquement. Israël a rompu le dernier cessez-le-feu.













