Concrètement, les politiques de gauche ressortent le plus souvent de l’effet d’annonce et de promesses démagogiques. Elles consistent, outre à contracter un endettement forcené, à déshabiller Pierre pour mal vêtir Paul. Le but réel des factions politiciennes de gauche se résume d’ailleurs à davantage se prélasser dans les ors des palais de la République, que de mouiller leurs chemises au service du prolétariat. En un mot, ce que les gens de gauche parvenus aux Affaires savent faire de mieux est de « se goinfrer »* comme le dit si élégamment l’ex candidat Mélenchon. Lequel en sait quelque chose puisqu’en tant qu’élu et ancien ministre de Jacques Chirac, ce professionnel de la politique trotskyste reconverti, jouit grassement de l’argent et des largesses publics depuis près de trente ans.
Pour revenir au sieur Macron perçu comme un homme de droite s’apprêtant à mettre en œuvre des politiques ultra-libérales (si l’on définit schématiquement la droite en la réduisant à une dimension antisociale), vu ainsi ce pourrait être assez exact : l’exécution de son cahier des charges mondialistes sous l’appellation « Europe » (faux nez et vestibule du globalisme) conduira en effet à un peu plus de délocalisations, de restructurations d’entreprises, de travailleurs détachés et de pression migratoire sur l’emploi. De ce point vue M. Macron n’est assurément en rien de gauche. Une Gauche qui ferait périr le pays plutôt que de dégraisser les avantages acquis dans certaines branches privilégiées.
Mais ce qu’il faut bien saisir, c’est que, les mots s’étant vidés de leur sens, l’intérêt des salariés et des classes laborieuses en général (celles qui assurent l’assiette nationale de l’impôt) ne sont plus à gauche depuis un longtemps… Elles ont bien compris qu’il s’agit désormais de défendre bec et ongles le pré carré hexagonal. À l’inverse, le cosmopolitiste Macron, grand défenseur du globalisme et de son idéologie mortifère, se situe donc à la gauche de l’extrême gauche, bien au-delà des romanesques attaches bolivariennes du susdit Mélenchon. Ces bolivariens au demeurant plus proche des nationalitaires français qu’il n’y paraît. Car que veut et cherche le mondialisme ? L’effacement des frontières, la libre circulation générale y compris celle des stupéfiants, la destruction de la famille, l’indifférenciation sexuelle, la pornocratie comme stade ultime de l’émancipation humaine, projet que dénonçait à la fin de sa vie et avec virulence, le libertaire Joseph Proudhon (1809-1865).
Comprenons que la Gauche d’aujourd’hui n’est plus celle qui censément se préoccupait du bien-être des couches populaires en combattant l’égoïsme générique des classes dites supérieures. D’abord parce les distinctions de classes se sont largement estompées. La Gauche, la vraie gauche proactive, militante et conquérante, est désormais et avant tout mondialiste (l’internationalisme trop connoté ayant été laissé au bord du chemin). Elle est sans attache, nomade, moderniste, métisse et progressiste à tous crins, c’est-à-dire libérée de tous les préjugés d’antan qui fondait la société de nos aïeux… de tous bords.
À nous, par voie de conséquence, de redonner un sens aux mots en redéfinissant une fois pour toutes la Gauche actuelle comme la reprise sous d’autres oripeaux du vieux rêve messianique qui animait déjà Lénine et Trotski, associés à ces banquiers de la Cité et de Manhattan (à l’instar de M. Macron aujourd’hui) qui soutinrent fermement il y a déjà un siècle, leur ambition d’instaurer le règne de la termitière humaine à échelle planétaire. Les mots ont changé mais pas les projets, dussent-ils s’appeler maintenant Gouvernance mondiale. D’où l’importance et l’urgence vitale de redonner du sens aux mots si nous voulons échapper aux embûches sémantiques dont notre route est semée. Si nous voulons être en mesure de savoir et de comprendre vers où nous nous dirigeons. Ceci sans nous laisser ahurir par une confusion savamment entretenue des représentations et des notions dont la signification a été falsifiée afin de semer et d’entretenir une sauvage confusion dans les esprits. Nous devons finalement réapprendre à penser par nous-mêmes et pour cela, recommencer à faire l’effort salvateur de lire autre chose que des romans de quat’ sous, de nous abreuver de slogans et de dévorer à satiété des twitts McDo prémâchés, prédigérés. Confusion dont se servait Mitterrand au siècle dernier pour parader au Parlement européen et suivant laquelle “le patriotisme serait l’amour des siens, tandis que le nationalisme serait la haine des autres”.
25 avril 2017
* La vidéo qui a hissé JL Mélenchon à 20% - Un chef d’œuvre de tartuferie