L’Etat engage la cession de la banque SFIL à la CDC
L’Agence des participations de l’Etat (APE) a annoncé jeudi avoir engagé des discussions avec la CDC (Caisse des dépôts et consignation) en vue de lui transférer le contrôle de SFIL, une banque publique de développement issue du démantèlement de l’ex-banque franco-belge Dexia.
« Cette opération permettrait de poursuivre la rationalisation de l’organisation des institutions financières publiques au service des territoires, en les regroupant au sein du groupe CDC », souligne l’APE dans un communiqué http://bit.ly/2Q1kudL.
Ce transfert s’intègre dans le cadre du projet de création d’un grand pôle financier public issu du rapprochement entre la CDC, le groupe La Poste et le groupe d’assurances CNP, annoncé le 30 août dernier par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
La SFIL, présenté par l’APE comme la 7e banque française et le premier émetteur d’obligations sécurisées du secteur public en Europe, est actuellement contrôlée à 75% par l’Etat, à 20% par la CDC et à 5% par la Banque Postale, lit-on sur le site de l’APE http://bit.ly/2z9TxLq.
La taille du bilan de SFIL au 31 décembre 2016 était de 79 milliards d’euros.
Gabriel Cumenge (nommé sur proposition de l’Etat) du conseil d’administration de SFIL ex BPI France
Le portefeuille coté de l’État a progressé 4 fois plus vite que le CAC 40 en un an
L’APE doit en partie ses excellentes performances au décollage d’Airbus en Bourse
À 77,5 milliards d’euros fin juin 2018, le portefeuille coté de l’État français progresse de 16,8% sur un an, selon le rapport d’activité annuel de l’Agence des participations de l’État (APE). Celui-ci profite notamment des bonnes performances des secteurs de l’aéronautique et de la défense.
Marché : France : L’Etat actionnaire a perçu 2,8 milliards d’euros de dividendes en 2017
L’État français, actionnaire de 12 entreprises cotées (EDF, ADP, Airbus, Engie, Safran, Thales, Orange, Renault, Eramet, Air France-KLM, CNP Assurances et Sfil (ex-Dexia), a vu la valeur de son portefeuille progresser de 16,8% à 77,5 milliards d’euros entre les mois de juin 2017 et 2018. C’est ce que révèle le rapport annuel de l’Agence des participations de l’État (APE). A titre de comparaison, de fin juin 2017 à fin juin 2018, l’indice CAC 40 n’a lui progressé que de 3,96%. Soit quatre fois moins vite.
Le rapport d’activité de l’APE fait également état de 18 entrées au capital ou prises de participation entre janvier 2017 et juin 2018, pour un montant global de 1,64 milliards d’euros. Précision importante, l’intégralité des titres détenus dans Thales et 13% des titres d’EDF (pour une valeur totale de 10,6 milliards d’euros) ont été cédés au fonds pour l’innovation créé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire au début de l’année. Le rapport de l’agence étatique précise par ailleurs que l’APE possède des parts dans 81 entreprises pour une valeur totale estimée à 110 milliards d’euros.
Porté par l’aéronautique et la défense
Cette excellente performance, l’APE la doit notamment à deux secteurs qui ont profité d’un environnement de marché favorable sur la période : l’aéronautique et la défense. Sur un an, au 30 juin 2018, l’avionneur européen Airbus a en effet enregistré un bond de 39%, quand Safran progressait de 29%, Thalès de 17%, sans oublier ADP (+37%). À noter également, le rebond d’EDF dont le titre a flambé de 25% sur la période. La palme de la plus forte hausse, sur un an, revient malgré tout à Eramet avec une véritable envolée du cours de l’action minière et métallurgique française (+162%).
2,8 milliards de dividendes perçus par l’État en 2017
Le document de l’APE explique également que si « les revenus de l’actionnariat de l’État ne cessent de baisser depuis 2012 », ce dernier a tout de même perçu 2,8 milliards de dividendes en 2017. Un chiffre en baisse de 20% par rapport à 2016 (3,5 milliards d’euros) et pour lequel EDF contribue à près de 50% avec 1,3 milliard de dividendes versés à l’État en 2017.
Martin Vial confirme la feuille de route de l’APE
Commissaire aux participations de l’État, Martin Vial a profité de ce rapport pour confirmer la feuille de route qui avait été établie lors de l’arrivée de Bruno Le Maire à Bercy. À savoir que l’État ne touchera pas à ses participations dans « les entreprises qui relèvent de la souveraineté nationale (défense et aéronautique), les entreprises de service public comme la SNCF, la Poste ou la RATP et les entreprises qui présentent un risque systémique en cas de faillite ». « Pour le reste, l’Etat a vocation à modifier sa participation, mais pas à se retirer immédiatement du capital des entreprises » a-t-il précisé.
Quentin Soubranne - ©2019 BFM Bourse