Acceptation contre-instinctuelle (contre-nature), quasi pathologique (masochiste) qui se greffe et se développe sur le terrain d’un christianisme déboussolé pour ne pas dire, dégénéré. Parce qu’enfin si les Évangiles prônent le pardon des offenses, nulle part il n’y est dit que l’on doive laisser périr ses enfants et violer ses filles dans une douloureuse résignation et ce, jusqu’à l’acceptation à terme de notre propre suicide collectif… à commencer par celui de nos enfants au profit de religionnaires étrangers à notre foi, qu’ils soient de l’athéisme ou de confessions venues de l’Orient éternel. « Ne donne pas de choses saintes aux chiens ni ne jetez vos perles aux pourceaux de peur qu’ils ne les foulent, ne se retournent contre vous et ne vous déchirent » Mathieu 7:6. La compassion et la charité sont deux biens et deux dons trop précieux pour les jeter à qui n’en est pas digne ou non prêt à les recevoir. À ce titre, le saint pardon des offenses ne va pas jusqu’à offrir sa gorge au boucher sauf bien sûr à donner raison à Friedrich Nietzsche, l’incroyant qui se gaussait du christianisme dans lequel il ne voyait qu’une religion d’esclave [3].
Curieux mélange que celui qui aboutit à faire du christianisme une religion de la soumission (alors que sa voie est celle de la transcendance, de l’élévation et du dépassement), par laquelle nous serions conviés à ne voir dans la main rouge du crime que l’expression de la volonté divine ! Le tout cimenté ou coagulé par le conformisme et le terrorisme intellectuels qui tétanisent des consciences débiles en inversant l’ordre moral, la victime étant en soi coupable et le prédateur n’étant qu’une sorte de justicier pour lequel se servir sur la bête (blanche) serait un dû sinon un droit en compensation – nous disent les mythes et légendes contemporaines - de l’atroce colonisation et de la réduction en servitude d’improbables ancêtres ! Ce qui autoriserait in fine, le cas échéant et à l’occasion, de violer, voire de dépecer les jeunes femmes de souche assez bégueules pour ne pas se sentir honorées par les avances pressantes de quelque gentleman exotique.
Le mur des cons
Venons-en à cette justice tératologique, ennemie du sens commun et porteuse d’une haine certaine à l’égard de la loi naturelle (de ce fait une instance en dérive totalitaire), qui trop souvent privilégieoutrageusement l’étranger en tant qu’éternelle victime au détriment de l’aborigène primo occupant de la terre d’ici… et au mépris flagrant du principe moral et juridique, d’égalité de tous devant la loi. À ce sujet il conviendrait de revenir opportunément sur l’affaire du “Mur des Cons” révélée en avril 2013 par la publication - sur le site Atlantico - d’images « dérobées » par un chroniqueur judiciaire de France 3, Clément Weil-Raynal.
Celui-ci, à l’occasion d’un rendez-vous avec la présidente en exercice du syndicat de la magistrature, Françoise Martres, avait filmé ce très authentique mur de la honte où se trouvaient affichés côte à côte, des justiciables, hommes publics et politiques, mais pas uniquement car des victimes et leurs proches, tel le père de la malheureuse Anne-Lorraine Schmitt lacérée le 25 novembre 2007 par un violeur récidiviste, dont les effigies s’y bousculaient également. Le Syndicat de la magistrature a été fondé – par un très heureux hasard - le 8 juin 1968 afin de développer et de poursuivre le combat subversif autrement qu’en édifiant des barricades et en faisant flamber des véhicules. Autant dire qu’il s’est agi d’une vaste opération d’entrisme au cœur d’un des trois grands secteurs régaliens de l’État. Ceci dans la passivité, l’indifférence voire la “complicité objective” d’un gouvernement piloté par Georges Pompidou qui ne pouvait ne pas voir l’incongruité et le danger d’une telle organisation prétendument syndicale [4]. L’École nationale de la magistrature passera sous le contrôle implicite dudit syndicat dont la philosophie parfaitement explicite quant à elle, voulait qu’« en se basant sur une véritable analyse en termes de lutte des classes, trouver sur le terrain judiciaire les modes d’expression de celle-ci, participer à la création de contre-valeurs qui permettent aux juges de rendre des décisions dans un sens socialiste ».
Bref, se trouvaient accrochés, sur ce mur pilori, tous ceux qui, passés dans la trémie judiciaire, n’avaient pas la bonne heur de plaire à des magistrats syndiqués faisant passer leur intolérance idéologique (sectarisme joliment rebaptisé dans les loges sous le vocable d’engagements philosophiques… jusqu’où les détournements sémantiques ne vont-ils pas se nicher ?) pour l’expression d’une saine liberté de pensée… à sens unique ? Façon Charlie ? Alors que nos démocraties vibrent et palpitent au seul énoncé de la désignation “lanceur d’alertes” (excepté pour Julian Assange et Edward Snowden), l’étourdi journaliste sera tôt mis à pieds par la direction de France Télévision.
Le 31 janvier 2019, Mme Martres, ci-devant présidente du dudit syndicat, était finalement condamnée pour “injure publique” à 500 euros d’amende, certes assorti du sursis… la 17e chambre correctionnelle ayant estimé que le délit était bien constitué, que les faits n’étaient pas prescrits, déboutant néanmoins pour des motifs de pure forme (traduisez au moyen d’arguties juridiques) toutes les personnalités principalement réputées de droite ou d’extrême droite qui poursuivaient pour les mêmes raisons Françoise Martres [5]. Le seul plaignant indemnisé sera le général du cadre de réserve Schmitt qui voit la défenderesse condamnée à verser un total de 15 000 € de dommages et intérêts et afin de couvrir ses frais de justice. Le parquet avait - sans réelle surprise - requis la relaxe (solidarité fraternelle oblige)… Notons (surlignons) que l’information passera quasiment inaperçue parce les médias concentreront leurs projecteurs ce jour-là sur les deux flics violeurs d’une touriste australienne, forfait accompli au siège même de la Pj (police judiciaire) Quai des Orfèvres. Un clou chasse l’autre, non ?
Philippe Schmitt commentera de la façon suivant le mobile qui le conduisit, après le monstrueux assassinat de sa fille Anne-Lorraine, à engager une action judiciaire contre le ce tout puissant syndicat de la magistrature : « Je me suis battu pour que d’autres jeunes filles et jeunes femmes ne connaissent pas le même sort qu’elle. J’ai été amené à porter un certain nombre de jugements et d’analyses qui ont eu la [mauvaise] heur de déplaire au Syndicat de la magistrature. Il m’a traité de “con fasciste” et a épinglé ma photo sur le fameux mur découvert en avril 2013 ». Flétissant à son tour la détestable partialité de certains magistrats : « Nous n’avions pas seulement contre nous le Syndicat de la magistrature, mais également le parquet. Tout au long de l’instruction, le procureur a tout fait pour que l’affaire n’arrive jamais à l’audience. Le jour de l’audience, il a développé une argumentation[sans vergogne] à rebours nos positions » [6]. Finalement, les magistrats n’ont pas suivi les réquisitions du Parquet et l’ont même, par leur jugement, désavoué de manière assez cinglante, condamnant le Syndicat des juges rouges pour « la conception, la réalisation, la publication et la diffusion du “Mur des cons” [lesquelles] sont inconcevables de la part de magistrats, compte tenu de la mission et du rôle particuliers de l’autorité judiciaire dans une société démocratique ».
In memoriam
Françoise Martres, se sera toutefois battue comme un beau diable pour tenter d’échapper par tous les moyens possibles aux conséquences de son infamie. Cependant même le garde des Sceaux, Christiane Taubira se verra contraint et forcé de prendre ses distances d’avec la pépinière de vibrions gauchistes du Syndicat qui noyaute le corps judiciaire, en admettant du bout des lèvres que « les personnes se trouvant sur ce panneau sont parfaitement fondées à déposer plainte et le parquet à conduire une action publique ». Comme si cela n’allait pas de soi ?
En février 2014, le juge Martres est une première fois mise en examen pour injures publiques. Elle s’efforce alors de faire annuler la procédure mais elle est déboutée. En septembre 2015, elle est ré-inculpée encore et toujours pour “injures publiques”. Elle se pourvoit en cassation. Sa demande est rejetée en novembre 2016. Le procès du Mur des cons se tiendra finalement début décembre 2018. Quant au Conseil supérieur de la magistrature, il avait choisi la plus sage des résolution : faire montre d’un insigne courage en refusant de se prononcer sur l’affaire [7].
Rappelons pour mémoire qu’Anne-Lorraine Schmitt fut martyrisée le 27 novembre 2007 dans un train de banlieue par un délinquant sexuel récidiviste libre de ses mouvements, comme il se doit. Anne-Lorraine sera poignardée à trente-quatre reprises par une chance-pour-la-France sans doute révoltée contre le comportement d’exclusion dont il était l’objet en général de la part de céfrans indifférents ou hostiles, et ce jour fatidique, de la part d’une insolente petite bourge, catholique de surcroît. Thierry Devé-Oglou, violeur à main armée, comparaissait le 13 décembre 2010. Sans surprise, ce tueur qui devait sans doute être lui aussi en perte de repères culturels, était présenté par les témoins de la défense comme « serviable », « extrêmement généreux » et mieux encore comme un « détenu modèle » aux yeux de l’administration pénitentiaire. Toutefois, douze ans auparavant, c’est bien lui avait violé Valérie Lefèvre sur la même ligne du RER en lui mettant un couteau sur la gorge… Bis repetita non placent ! Tel va la marche du monde et celle de la République macronienne (ou merkelienne !) en particulier. Marche à la mort contre laquelle s’insurge le peuple des profondeurs qui pour marquer son refus viscéral d’un présent sans avenir, a revêtu ce signal d’alerte et de détresse qu’est assurément un « Gilet Jaune ».
3 février 2019