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COVID-19 : les ’hot paper’ n’honorent pas les revues, dont le NEJM qui est un bras armé de l’industrie pharmaceutique

mardi 21 avril 2020

Covid NEJM
Le Parisien a publié des données scandaleuses sur l’efficacité de la chloroquine (sondage IFOP) et le NEJM (New England Journal of Medicine) voudrait nous faire croire que le remdevisir guérit la COVID-19.... Doit-on s’attendre à voir pire lors de cette pandémie d’articles scientifiques ?

L’article du 10 avril 2020 « Compassionate use of remdesivir for patients with severe COVID-19 » est ce qui s’appelle un ’hot paper’ et n’est pas digne du NEJM !

Un hot paper est un article qui n’apporte rien mais qui peut être cité, et aussi commenté par les médias.

L’objectif n’est pas la bonne science, c’est la recherche de notoriété. Ici, c’est une publication d’une série de 53 patients analysés (61 inclus) ayant reçu du remdesivir à titre compassionnel. Pas de groupe comparatif pour le NEJM qui nous a habitué à ces grands essais multicentriques et randomisés, etc... D’habitude le NEJM précise le numéro d’enregistrement du protocole sur un registre... mais ce n’est pas le cas pour cet article (il est écrit que le protocole est disponible auprès du NEJM...).

Article bien écrit, bien documenté pour dire en conclusion que rien ne se passe par rapport à ce qui est observé sans traitement : « clinical improvement was observed in 36 of 53 patients »... Incroyable. C’est digne de Didier Raoult, sauf que le NEJM n’est pas une revue contrôlée par l’IHU de Marseille !

HONTEUX  : 53 malades dont 22 aux USA, 22 en Europe et 9 au Japon ! Pas de groupe pour comparer. Est-il utile de faire une compilation multicentrique (8 pays !!) pour inclure 53 malades ?

SCANDALE : il y a 55 auteurs et c’est beaucoup ; 37 sont des experts universitaires dont les affiliations sont : USA 17 auteurs, Italie 7 auteurs, Japon 6 auteurs, France 3 auteurs, et un auteur pour ces pays : Allemagne, Canada, Espagne, Autriche. Ce sont probablement tous des cliniciens, mais, mais mais il y a aussi 18 auteurs du laboratoire Gilead Sciences (USA) ! Donc il y a plus d’auteurs que de malades analysés ! Je ne comprends pas pourquoi des cliniciens n’ont pas laissé les 18 auteurs de Gilead Sciences seuls signataires ! Ce serait plus logique, car je devine que les cliniciens n’ont pas géré le protocole (s’il a existé), les analyses, ni la rédaction de l’article. Il y a eu en plus 5 « medical writers », dont 2 de Gilead Sciences.

La discussion est presque honnête en disant que ces résultats n’apportent rien avec des phrases superbes : « Although data from several ongoing randomized, controlled trials will soon provide more informative evidence regarding the safety and efficacy of remdesivir for Covid-19, the outcomes observed in this compassionate-use program are the best currently available data. »

Il existe une complaisance des universitaires qui acceptent de signer des articles dont ils savent qu’ils n’apportent rien sur le plan scientifique... Ce sont des ’seeding trials’, c’est à dire des publications pour faire connaître le médicament, donc il faut des auteurs de plusieurs pays, alors que trouver 60 malades en Californie doit être possible !!!! Je n’aurais pas été choqué si seuls les 18 chercheurs de Gilead avaient signé... mais les convenances sociales ont une influence sur les auteurs.

Le NEJM est bien le bras armé de l’industrie pharmaceutique !

Ces pratiques nuisent à la bonne science : nous avons mentionné le bio-creep. Le NEJM a parfois des hots papers non industriels comme tai-chidans la fibromyalgie !

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