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Vaccin Moderna : l’agent contaminant serait une particule métallique

mardi 31 août 2021

Officiellement, la source de contamination des lots de vaccins Moderna livrés au Japon et suspendus par précaution reste inconnue. Mais des informations dans les médias japonais témoignent que le ministère de la Santé japonais est sur une piste et progresse dans l’identification de la substance étrangère.

La découverte de ces lots contaminés est un nouveau revers dans la campagne de vaccination pour le Japon alors qu’il lutte pour persuader de nombreuses personnes - en particulier les plus jeunes - de se faire vacciner.

Selon la chaîne télévision japonaise NHK citant des sources du ministère de la Santé, la substance étrangère découverte dans des lots de vaccins Covid-19 de Moderna livrés au Japon et qui a justifié la suspension par les autorités de la vaccination avec les doses suspectes, serait une particule métallique.

Jeudi dernier, les responsables du ministère ont prévenu les 863 sites de vaccination répartis dans tout le pays de cesser l’utilisation des quelque 1,63 million de doses en provenance du sous-traitant européen Rovi, dont l’usine est située en Espagne.

Cette décision est intervenue plus d’une semaine après que le distributeur national, Takeda Pharmaceutical, ait reçu des informations faisant état d’une contamination de certains flacons.

La substance étrangère serait une particule métallique

Un responsable du ministère de la Santé a déclaré que l’identité de l’agent contaminant n’avait pas été confirmée. Mais la NHK a rapporté que selon ses sources du ministère de Santé, la particule avait réagi à la présence d’aimants et était donc soupçonnée d’être un métal.

La nouvelle pourrait constituer un nouveau revers pour la campagne de vaccination -très en retard- du Japon alors qu’il lutte pour persuader de nombreuses personnes - en particulier les plus jeunes - de se faire vacciner.

Le ministère avait déclaré que la suspension des lots Moderna était une précaution. Le ministère de la Santé affirmait que ces substances étrangères n’ont été découvertes pour l’instant que dans des flacons faisant partie du lot 3004667, mais les flacons de deux autres lots provenant de la même chaîne de production et fabriqués à la même période ont par précaution également été mis de côté.

Annulations de vaccinations et retard accru du programme

Cependant, cette décision a incité plusieurs entreprises japonaises à annuler les vaccinations des travailleurs et le régulateur européen des médicaments, l’EMA, à lancer une enquête.

Il était prévisible que l’affaire n’en reste pas là car, dimanche, deux préfectures japonaises ont déclaré avoir découvert de nouveaux lots contaminés et suspendu la vaccination avec les doses suspectes.

Le sous-traitant espagnol Rovi enquête dans son usine

La société pharmaceutique espagnole Rovi, qui embouteille les vaccins Moderna pour des marchés autres que les États-Unis, a déclaré que la contamination pourrait être due à un problème de fabrication dans une de ses lignes de production.

Un autre responsable a déclaré qu’il faudrait un certain temps pour confirmer combien d’injections du lot contaminé avaient déjà été administrées au Japon.

Jusqu’à présent, environ 54% de la population japonaise a reçu au moins une dose, selon un traqueur de vaccins de Reuters.

Pas de particules aimantées dans les vaccins ?

L’affaire est intéressante à plus d’un titre et s’il y a un enjeu sanitaire, il semble qu’il y ait aussi l’enjeu d’une curiosité scientifique à élucider car elle fait courir bien des imaginations sur les réseaux sociaux (TikTok et Instagram notamment), à en croire le quotidien français Le Figaro qui titrait le 1er juin dernier : « Non, les vaccins anti-covid ne contiennent pas de particules aimantées ». Dans cet article, Julien Bobroff, physicien et professeur des universités à Paris-Saclay, un physicien appelé à la rescousse, explique que les vaccins ne peuvent contenir des particules aimantées. Le Figaro cite aussi un autre physicien, Eric Palm, qui explique dans une animation vidéo sur le site de la BBC : « Non, votre injection n’est pas magnétique ».

Dans le même ordre d’idées (ou de « théories »), LCI explique qu’on ne trouve pas plus de nanoparticules dans les vaccins (en l’occurrence Pfizer).
« Trouve-t-on vraiment des nanoparticules dans le vaccin Pfizer ? »

L’aluminium ne réagit pas à un aimant

En revanche, depuis près d’un siècle, certains vaccins contiennent des sels d’aluminium (hydroxyde d’aluminium, phosphate d’aluminium, et sulfate de potassium et d’aluminium), utilisés comme adjuvants afin d’améliorer la réponse immunitaire. L’aluminium suscite bien des polémiques depuis des années, mais il n’est semble-t-il pas en cause dans cette affaire semble-t-il puisque jusqu’à plus ample informé, l’aluminium ne réagit pas à un aimant.
De fait, il faut attendre les résultats de l’EMA et de l’enquête japonaise sur cet agent contaminant métallique.

Jérôme Cristiani

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