Geopolintel

Le futur de la défense nucléaire américaine

mardi 13 mars 2012

Peter Huessy, 10 juin 2010

Les États-Unis auront-ils une force de dissuasion nucléaire capable de défendre l’Amérique dans 20 ans ? Certes, nous ne pouvons y renoncer à dessein en ce qu’atteindre le zéro mondial n’est certainement pas encore à l’horizon. Mais que se passera-t-il si nous ne parvenons pas à faire les investissements nécessaires pour maintenir et moderniser ce qui est au cœur central de la sécurité de l’Amérique ? Telle est la question cruciale qui se présente aujourd’hui au Congrès. Quel genre de dissuasion nucléaire aurons-nous au moment où nous voulons un monde plus sûr ?

Dans un rapport au Congrès dans le cadre de la “Nuclear Posture Review”, l’administration a demandé plus de 100 milliards de dollars de soutien et d’investissement pour nos forces nucléaires stratégiques pour les dix prochaines années. Ce rapport 1251, intitulé d’après la section du projet de loi de défense qui le requiert, fait surface pour soutenir une force de dissuasion nucléaire continue et efficace dans l’avenir.

Malheureusement, tandis que les détails du rapport restent classifiés, les dangers sont évidents. Premièrement, il n’y a apparemment pas de financement convenu de modernisation pour les deux tiers de notre Triade nucléaire- pas de nouveau bombardier stratégique ou de nouveau ICBM, ou missile balistique intercontinental.

Deuxièmement, alors que les investissements proposés pour notre Triade semblent importants, le coût pour simplement maintenir notre force de dissuasion nucléaire, même sans la modernisation ou l’amélioration, est de près de 60 milliards de dollars pour une décennie. Cela ne garantit pas à la force de la Triade de survivre au-delà de sa durée de vie.

Troisièmement, le remplacement de la force sous-marine actuelle qui vieillit à partir du milieu de la prochaine décennie nécessite un investissement d’au moins 84 milliards de dollars pour 12 sous-marins. Les missiles, y compris les tests actifs pour le nouveau sous-marin, auraient un coût supplémentaire, probablement de plus de 25 milliards de dollars. Dans l’intervalle, une partie du financement est également nécessaire pour prolonger la vie de la flotte actuelle de lancement de missiles balistiques. Le plan de modernisation proposé pour la prochaine décennie se situe aux alentours des 70 milliards de dollars seulement pour la partie “sous-marin” de la Triade.

Quatrièmement, remplacer l’ensemble de la force de missile 400-450 Minuteman nécessite un nouvel investissement de seulement 7 à 10 milliards de dollars. Remplacer tous les soixante bombardiers de mission nucléaire B52 et B2 pourrait nécessiter un nouvel investissement de seulement 4 milliards de dollars la première décennie, puis de 15 à 18 milliards de dollars pour la prochaine. Pris ensemble, moderniser les deux tiers de notre Triade coûterait environ un quart du coût de la modernisation du tiers restant, mais le plan de modernisation de ce dernier n’apparaît pas dans le rapport # 1251 au Congrès ou à cette heure dans aucun plan publiquement disponible soumis au Congrès.

Ainsi, il est implicite dans le nouveau rapport que, sans un accord sur le futur plan pour la modernisation de notre Triade, les États-Unis pourraient réduire à terme notre force de dissuasion nucléaire à deux bases sous-marines : Kings Bay en Géorgie et Bangor à Washington, avec quatre sous-marins en mer à un moment donné. Six objectifs. C’est tout.

Au fil du temps nos sous-marins en mer pourraient être usés par un adversaire engagé. À un certain point, la vulnérabilité de nos deux bases sous-marines restantes pourrait être une invitation ouverte à une attaque préventive en cas de crise. Surtout si une telle attaque pouvait être assez discrète pour empêcher l’identification de ses commanditaires. Mettre tous nos œufs de dissuasion nucléaire dans le même panier est donc périlleux.

Paradoxalement, nous sommes passés par cette lutte auparavant, il y a seize ans. Étonnamment, l’enthousiasme pour un moyen de dissuasion nucléaire des États-Unis, même très vulnérable à une attaque, n’est pas un phénomène nouveau. Au petit matin du 20 avril 1994, j’étais convoqué au petit-déjeuner dans un hôtel de Pentagon City. Le tout premier “Nuclear Posture Review” [NPR] allait être compilé.

J’ai rencontré un ami ancien colonel de l’USAF. Il m’a montré un graphique d’un avenir possible planifié des forces américaines de dissuasion nucléaire. Il a expliqué les chiffres. « Certaines personnes haut placées au Pentagone », a-t-il dit, « veulent éliminer tous nos missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et nos bombardiers nucléaires ». Si c’est vrai, la force de dissuasion nucléaire des Etats-Unis ne comprendrait que nos sous-marins en mer et leurs bases en Géorgie et à Washington. Deux cibles faciles sur la terre et environ quatre à six sous-marins en mer, tout au plus. Nous peindrions un oeil de bœuf sur nos forces nucléaires.

Moins d’une demi-heure après, je montais les marches d’entrée du Russell Senate Office Building sur la Constitution Avenue. L’ascenseur est là, à droite juste à l’intérieur du bureau du gardien. Après une courte montée, j’étais en face des bureaux de la commission sénatoriale des services armés. Dans le long couloir à droite, avec ses imposants plafonds de vingt pieds, j’ai trouvé la porte non marquée. Je frappai. La porte s’ouvrit. Sans rien dire j’ai mis la page montrant le graphique de mon ami colonel sous les yeux d’un membre du sous-comité, un ami de plusieurs années. ”C’est ce qui est envisagé" lui ai-je dit.

Le membre du personnel regarda le papier et répondit : « Vous plaisantez ? » Il prit le téléphone. Il me dit silencieusement : « C’est la preuve qu’il y a un Dieu ! » En fait, le matin même à 10h le responsable de nos forces nucléaires stratégiques, l’amiral Henry Chiles du Stratcom, et le général Charles Horner, commandant du Commandement spatial américain, devaient témoigner. Le membre du personnel dicta rapidement une déclaration pour son patron et suggéra quelques questions à poser. « Peut-être que nous pouvons les détourner du défilé », a t-il dit.

Ce matin là juste avant 10h, à 9h43, l’audience commença. Je m’asseyai juste derrière l’Amiral Chiles et le Général Horner. Les sénateurs Exon, Levin, Thurmond, Lott, Bryan, Faircloth, Warner Smith et Kemphorne étaient présents. Le membre de haut rang du comité plénier était Strom Thurmond. Le membre de haut rang sous comité des forces stratégiques était Trent Lott. Il y avait quelques autres personnes à l’audience. La salle était 222 Russel.

Le Président Exon demanda au sénateur Thurmond s’il avait des commentaires. Il répondit affirmativement. Sa déclaration prit par surprise la commission. En partie, il a déclaré : « Pendant cinquante ans, nous avons eu une politique de sécurité nationale bipartisane dans les zones où la survie des États-Unis était en question. Dix administrations ont convenu que nous pourrions dissuader de la menace nucléaire avec ... une politique de dissuasion avec une triade de forces nucléaires sûrement viables, qu’aucun ennemi potentiel ne pourrait avoir un quelconque espoir de survie s’ils déclenchaient une attaque contre nous ».

Thurmond a poursuivi : ”Je crains que nous soyons en train de voir que l’unanimité de cette position ... commence à nous échapper. J’espère que je me trompe parce que le monde est plus dangereux, pas moins, il y a plus d’ennemis nucléaires, pas moins ... Les rapports vont me parvenir sur les résultats envisagés dans la “Nuclear Posture Review”. Le groupe de travail examinant la structure des forces pour l’avenir a passé en revue 21 options. Ils ont recommandé une structure de force, comme nous avons maintenant, une forte Triade. Mais le président du groupe ... est en passe de recommander au Secrétaire que nous abandonnions les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Il va recommander que nous abandonnions la Triade”.

Thurmond a en outre expliqué que, bien que la Guerre Froide était terminée et que nous n’étions plus confrontés à la menace « de l’empire soviétique », nous « ne savons pas la forme définitive de l’avenir ... Les menaces sur nos intérêts vitaux ne vont pas disparaître. On peut même voir de nouvelles menaces pour le territoire américain. Dans un monde toujours dangereux, c’est une grave erreur de laisser notre politique de sécurité fondamentale s’éroder, ou de permettre la perte irrévocable de capacités vitales. »

Il a mis en garde : « Au moment où les armes de destruction massive prolifèrent et tombent entre les mains de pays hors-la-loi, le marché du nucléaire semble échapper aux Etats-Unis par défaut, si ce n’est à dessein ».

Le sénateur Thurmond a demandé si l’amiral soutiendrait l’élimination de la force liée aux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). L’amiral Chiles a répondu qu’il soutenait pleinement « Minuteman comme la force de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) de l’avenir » et a noté que « le concept Triade demeure approprié. Les forces complémentaires de chaque branche se combinent pour fournir la flexibilité opérationnelle nécessaire pour s’acquitter efficacement de notre charte dans la perspective d’un avenir incertain ».

Quelques mois plus tard, le 24 Septembre, lorsque les tableaux d’information sur le « Nuclear Posture Review » ont été chargés dans la fourgonnette pour aller à Capitole Hill, il n’y avait pas de tableaux avec « 0 » ICBM. En fait, l’impasse avait été faite depuis longtemps sur ce choix. La Triade stratégique nucléaire américaine de sous-marins, de bombardiers et de missiles basés à terre avaient été conservée. Mais c’était moins une.

Juste quelques semaines avant, l’amiral Chiles avait envoyé une lettre acerbe adressée au Secrétaire à la Défense s’opposant À TOUTE réduction dans les missiles Minuteman basés à terre. Le commandant de nos Forces Stratégiques a été suffisamment préoccupé par les propositions à l’étude. Il a averti que ces réductions « pourraient peser à la fois sur la stabilité des relations stratégiques et sur l’efficacité des futurs efforts de lutte pour le controle des armes. »

Il a en outre appelé les États-Unis à maintenir une posture de 500 Minuteman « capables de soutenir une dissuasion efficace dans un avenir incertain ... La stabilité est importante ». Il est ensuite venu à l’essentiel de la question, et a présenté dans un détail très inhabituel son soutien à ce qui en fin de compte est devenu la politique des États-Unis pour au moins les deux prochaines décennies :

« Force Option 3 préserve l’équilibre et la synergie de la Triade, qui reste le moyen le plus souple et le plus rentable de fournir la capacité de dissuasion actuelle et future. Les différents degrés de capacité de survie, le temps de réponse, et la charge utile des armes pour chaque plate-forme amoindrissent le risque, compliquent les planifications ennemies, se prémunissent contre une percée technologique, fournissent une plus grande capacité de reconstitution, et facilitent une planification et exécution efficaces. Dans un environnement »sans test« , la possibilité d’une défaillance catastrophique d’un système d’arme stratégique accroît l’importance de maintenir une Triade robuste ».

« Nous devrions conserver 500 missiles Minuteman III ... des réductions inférieures à 500 ne produiraient pas des économies importantes dans le court terme en raison des coûts de désactivation. Cette force offre une capacité importante contre des cibles blindées et prioritaires. La dispersion et le nombre d’ICBMs à ogive unique fournit également la stabilité dans une situation de crise en présentant un plus grand nombre de cibles stratégiques et diminuant ainsi l’avantage que pourrait acquérir un agresseur par une frappe préventive. »Réduire [même] à 350 missiles ou à moins transférerait le fardeau à la force de bombardement pour compenser la couverture de cible, forçant la majorité des bombardiers à être chargés d’une manière qui dégraderait sérieusement leur portée, leur efficacité, leur survie et leur flexibilité. Si nous démantelons les forces stratégiques prématurément, cela prendrait à grands frais un certain temps pour récupérer ces actifs nationaux s’ils devaient être à nouveau nécessaires. La stabilité de nos relations stratégiques requiert de procéder avec prudence".

Le Congrès était tellement inquiet que juste pour être sûr, en 1995, le sénateur Kemphorne a obtenu l’approbation d’un amendement au projet de loi de défense. Aucune réduction unilatérale américaine dans la flotte de Minuteman ne devait être autorisée. En outre, le sénateur Baucus du Montana a obtenu une lettre du président des États-Unis d’alors, William Clinton, promettant son plein appui à la poursuite du déploiement et au maintien de 500 missiles Minuteman. C’est la seule lettre de ce type jamais signée par un président américain durant les 55 années de l’âge nucléaire sur n’importe quelle partie de la dissuasion nucléaire des États-Unis.

Avance rapide jusqu’en 2010. Au cours des quinze dernières années, tous les 500 missiles Minuteman ont été équipés de nouveaux moteurs et d’ensembles de guidage dans un programme d’extension de la durée de vie (SLEP). La technologie Minuteman III a d’abord été déployée dans ces missiles au début des années 1970. Les bombadiers, eux aussi, ont été modernisés.

Nous avons maintenant terminé deux autres « Nuclear Posture Reviews », l’un en 2002 et un autre cette année. La loi du Congrès exige de Minuteman de durer jusqu’en 2030. Une feuille de route de la force aérienne pour l’avenir de Minuteman est en voie d’achèvement. Un groupe de travail spécial sur Minuteman est en marche. Le Congrès a également demandé un nouveau bombardier stratégique.

Mais dans notre précipitation à réduire nos armes nucléaires et d’embrasser pleinement l’objectif de ”Zero Global”, nous ne pouvons pas oublier la nécessité de ce qui est connu sous le nom de ”stabilité stratégique”. En bref, cela signifie que ”les nombres importent”. Dans une crise entre les Etats-Unis et la Russie, nous voulons que ni l’un ni l‘autre pays ne dégainent les armes de leurs étuis nucléaires respectifs. Ni tôt, ni tard. Jamais.

Comment faire cela ? Rappelez-vous d’avril 1994. Une réduction des armes nucléaires à de tels nombres avait été sérieusement considérée, où le nombre total de ”cibles” de force nucléaire dans l’arsenal américain n’était pas plus grand qu’une poignée. Dans un tel cas, une telle posture dans une crise pourrait inviter la Russie à frapper la première - après tout, ils n’auraient à éliminer seulement que 2 bases militaires relativement légères où nos sous-marins sont à quai, et au fil du temps à trouver nos sous-marins en mer.

L’ancien sénateur John Warner m’a dit une fois que quand il était secrétaire de la Marine sa plus grande crainte était un coup de téléphone annonçant que l’un de nos sous-marins nucléaires armés, un "boomer”, n’était pas rentré. Au fil du temps, comme a averti ç plusieurs reprises Larry Welch, l’ancien chef d’état-major de l’US Air Force, nos sous-marins Trident pourraient être coulés si les océans devenaient transparents. Lui et le sénateur Warner ont dit que notre politique de sécurité, maintenant et à l’avenir était des centaines de missiles Minuteman désormais déployés dans des silos dans plus de cinq États de l’Ouest, au cœur des États-Unis. Pris dans leur ensemble, les sous-marins et les missiles balistiques intercontinentaux travaillent en tandem afin de se protéger mutuellement. Les deux sont essentiels à la dissuasion future de notre nation.

Les missiles balistiques intercontinentaux sont donc à toutes fins pratiques invulnérables à une frappe effective qui les éliminerait tous. Dans une crise, cela signifie qu’un président des États-Unis ne doit pas s’inquiéter de ce que l’ancien président de SASC Sam Nunn avait averti, à savoir d’ ”inciter à lancer” nos armes aussi vite que possible en cas de crise, de peur qu’elles ne soient frappées les premières. Non seulement la stabilité est améliorée de façon marquée par la pleine force de Minuteman, mais la flotte est aussi la force de dissuasion nucléaire la plus économique dans notre Triade. Nous dépensons moins de 1 milliard de dollars par an sur des missiles balistiques intercontinentaux, ou 1 dollar pour chaque 4200 dollars dépensés par l’Oncle Sam. Le coût est d’environ 2 millions de dollars par ogive par an, un peu moins que le coût comparable de notre flotte sous-marine. En considérant attentivement, Minuteman est un tiers du coût.

Durant cet été il y a une décennie et demie, le Groupe Stratégique Consultatif [SAG] a écrit à l’amiral Chiles : « ... En regardant les options pour réduire les Minuteman III à des niveaux très faibles, les conséquences deviennent particulièrement complexes et les risques l’emportent sur les économies ... La capacité de représailles des États-Unis est fortement réduite et [le] ciblage des forces américaines restantes est grandement simplifié ».
Ainsi, toutes les choses du passé ne doivent pas être jetées. Il y a de la sagesse dans ce que le SAG a écrit à l’amiral. Et il y a de la sagesse dans ce que l’amiral a écrit au secrétaire à la Défense. Et il y a de la sagesse dans les propos de feu le sénateur Strom Thurmond.

Chaque jour, les États-Unis dépensent environ 4,7 milliards de dollars qu’ils n’ont pas en recettes. Tous les 30 jours, nous augmentons notre dette de l’équivalent de ce que coûterait la modernisation de l’ensemble de notre dissuasion nucléaire stratégique pour les trois ou quatre décennies à venir. Prétendre, comme certains l’ont fait, que l’élimination de ces dépenses apportera de façon significative l’équilibre à nos comptes nationaux est absurde. Comme nous l’avons noté, nous sur-dépensons en 30 jours ce qui serait nécessaire pour moderniser notre force de dissuasion nucléaire pour 30 ans ! Pour moi, quel que soit le coût du déploiement d’une triade nucléaire stratégique basée sur mer et sur terre, ça vaut l’investissement que ce soit en examinant les coûts totaux du système, ou par ogive.

En cette journée et à l’âge des maîtres du terrorisme et des terroristes, des malentendus potentiels et des incertitudes, un moyen de dissuasion sûr, protégé et stable qui comprend 450 Minuteman et 12 à 14 sous-marins stratégiques et le nombre requis de bombardiers restent le meilleur bouclier de l’Amérique contre de nombreux dangers nucléaires. Il en était ainsi en 1994, et en 2002. C’est aussi ce qu’il faut en 2010. En bref, les chiffres importent. Et largement. Y compris aujourd’hui alors que la dissuasion reste une exigence de sécurité prioritaire. Et surtout demain, alors que nous entrevoyons juste les contours d’un avenir incertain.

Collaborateur à la rédaction de FamilySecurityMatters.org, Peter Huessy est membre du conseil de l’Association des contribuables du Maryland et président de l’Analyse géostratégique de Potomac, Maryland, une entreprise de sécurité nationale.

Traduit de l’américain par Geopolintel

—  0 commentaires  —

© Geopolintel 2009-2023 - site réalisé avec SPIP - l'actualité Geopolintel avec RSS Suivre la vie du site