Que reste-il de notre défense nationale après trois décennies de mitterando-chiraco-sarkozysme ? Rien. Et après un quinquennat de liquidation générale et de tape-à-l’œil ? Rien, moins que rien… Les candidats invoquent la « France » avec des trémolos dans la voix, des gestes impérieux, et des « coups de bouc » martiaux [1], mais la Défense nationale, et à travers elle la « Nation », sont à l’évidence le cadet de leurs soucis. Car qui au cours de la campagne a parlé du sort de nos armées, et pas seulement à la marge, face à des cénacles restreints ? L’Armée après tout n’est-elle pas l’épine dorsale de notre souveraineté, de la sauvegarde et de l’intégrité du territoire, partant de nos libertés ? Cependant, personne pour ainsi dire n’a évoqué cette fonction régalienne en perdition sans laquelle il ne saurait y avoir de Maison commune aux multiples peuples de France… Occitans, Bretons, Alsaciens, Basques, Flamands, Bourguignons, Corses et Normands fondus en une seule nation [2].
Grande oubliée des présidentielles de 2012, l’armée n’était-elle pas hier encore conçue et perçue comme « le dernier rempart de la Démocratie » [3] ? Or, que reste-t-il de ce « rempart » en avril 2012 à part quelques pans de muraille délabrée ? Rien ou plus grand chose. L’on doit même pouvoir dire sans grand de risques de se tromper, que l’étiage de nos forces combattantes n’a jamais été aussi bas au cours des sept derniers siècles, depuis la naissance de la Nation en armes [4].
Misère et servitude de la Nation désarmée
À la veille des élections présidentielles, l’armée de terre ne pèse plus guère que moins de cent mille hommes d’armes [un chiffre sans doute fort optimiste] ! Un effectif assez dérisoire qui prêterait à rire si nous ne possédions encore quelques vecteurs nucléaires en principe dissuasifs ? Encore faudrait-il des hommes aptes à brandir la menace d’un recours au feu nucléaire de façon crédible. Or notre classe politique est désespérément pauvre en individualités de la trempe requise. Car les bouffons convertis au monothéisme du Marché - via une eurolâtrie débridée et une américanophilie sans discernement aucun – n’ont désormais que faire de l’arme nucléaire… laquelle n’existait qu’autant qu’elle était un moyen de préserver l’indépendance nationale et de dissuader les velléités d’ingérence invasive.
En un mot, les marionnettes qui nous gouvernent ou prétendent le faire, n’ont plus l’usage de cet « outil de souveraineté », mais hésitent à le dire en raison proportionnelle à la force résiduelle du symbole. En tout état de cause, ne pouvant renoncer trop vite à la « dissuasion », celle-ci sera assurément démantelée pièce par pièce (M. Mélenchon préconise l’abandon immédiat de sa composante aérienne)… ou fondue dans un fourre-tout européen, lui-même intégré aux arsenaux atlantistes.
En vérité, pour défendre un territoire national, encore faut-il que la nation existât. Or qu’est-ce que la France à présent ? Sans frontière, sans âme, submergée par « toute la misère du monde » et couverte de l’écume des peuples en déshérences, déracinés et mondialisés… Gageons que M. Charybde ou M. Scylla – MM. Hollande ou Sarkozy – ne perdront pas une minute pour se débarrasser d’un « préjugé qui leur revient cher » [5] ! Et puis l’utiliser défensivement contre qui ? Un Iran agresseur ? Quelle fable ! Le seul pays de la région détenteur (le doute n’est guère possible) de vecteurs à tête nucléaire voire thermonucléaire, étant l’État hébreu. Et dans l’éventualité où nous leur envisagions un usage offensif, contre qui serait-ce ou au service de quoi [6] ? La réponse se situe évidemment aux antipodes des intérêts élémentaires, et surtout vitaux, de la Nation… mais comme les mobiles déterminant les choix et les actes de notre classe dirigeante, celle-ci étant passée avec « armes et bagages » – c’est le cas de le dire – au « parti de l’Étranger » [7], nous avons a priori tout à craindre.
L’armée a donc atteint un seuil critique. Seuil sous lequel nos forces permanentes ne sont jamais passées depuis leur création par Louis XIV [8]. Même sous l’occupation. Par sa défaite, la France s’était vu astreinte à limiter ses effectifs armés à 100 000 soldats. Serions-nous donc à nouveau un pays occupé (comme tendrait d’ailleurs à le faire penser l’interdiction faite aux citoyens, à l’exact contraire de la Suisse, de posséder une arme, sauf procédure administrative lourde, discrétionnaire et rébarbative) ? Et par qui ? À chacun de fournir sa réponse …
Une question au demeurant inutile, tous autant que nous sommes sachant, plus ou moins intuitivement, que nos forces armées, non seulement ne défendent plus la sécurité de la France et des Français dans des aventures fort loin de nos frontières (dans les vallées de l’Hindou Koush par exemple), mais surtout qu’elles ne sont plus – terre, air, mer - qu’une composante parmi d’autres d’une force multinationale nommée Otan, placée d’entrée de jeu sous commandement américain. C’est-à-dire obéissant exactement aux plans et aux buts de guerre concoctés et définis à Londres, New-York, Tel-Aviv et Washington… et fort peu à Paris, Rome ou Berlin.
Organisation transatlantique qui dissimule autant que possible son esprit de conquête et sa soif inextinguible d’or noir sous la peau de blanc mouton des Nations Unies… comme en Afghanistan après l’Irak, en Libye, ou peut-être demain, en Syrie… Théâtres de guerre tout orwellien où la Force internationale d’assistance et de sécurité [FIAS], en janvier 2002 se déployait sous couvert de l‘Organisation du traité de l’Atlantique nord (elle-même mandatée par les NU), en parallèle et en soutien à l’Opération Liberté Immuable, celle-ci proprement américaine luttant spécifiquement contre les « réseaux terroristes »… mais pas contre les champs d’opium dont les dérivés – notamment l’héroïne - inondent l’Europe et particulièrement la Russie où ils causent trente mille morts annuelles.
Des É-U qui, à l’abri d’une opération de « stabilisation » et de maintien de la paix, mènent en réalité une « guerre sans limites »… expérimentant d’atroces techniques de destruction aériennes robotisées (les drones de combat pilotés depuis le territoire des É-U) contre les nouveaux Commanches, Apaches et Sioux de la Nouvelle Frontière asiatique de l’Empire. « Indiens » identifiés ici pour l’essentiel avec l’ethnie majoritaire pachtoune historiquement et viscéralement rétive à l’occidentalisation libératoire à la pointe du fusil d’assaut M16, et pour cette raison plus ou moins criminalisée collectivement et génériquement sous le label de « taliban ».
Comprenons pour finir, que la spécialisation du reliquat de nos forces armées dans certaines missions en tant que « composantes » - en vertu également d’une indispensable inter-opérationnalité - au sein du dispositif d’ensemble Nord-Atlantique, détruit en soi l’idée d’armée nationale, puisque celle-ci a perdu de facto sa capacité à agir seule, de façon autonome et de façon exhaustive sur l’ensemble du champ de bataille. L’armée française a été en quelque sorte cannibalisée par le corps de bataille anglo-américain. Et nul parmi nos grands décideurs ne semble montrer ouvertement qu’il s’en est aperçu.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
« En 1914, nous disposions de deux mille bataillons d’infanterie, de quoi mettre un fantassin tous les cinquante centimètres entre Nice et Dunkerque. Aujourd’hui avec nos vingt bataillons, nous avons de quoi en faire autant entre la porte Maillot et celle de la Villette ; 1724 canons français s’opposaient à Verdun à 2200 canons allemands. Il nous en reste aujourd’hui 128, réduction acceptée, je le rappelle, parce qu’elle devait être compensée par la mise en service du LRU [lance-roquettes unitaire, dont l’entrée en service a été repoussée à 2014 et figurant sur la liste des matériels en suspens dans l’hypothèse où de nouvelles coupes budgétaires n’interviendraient pas d’ici là… ce qui dans le contexte actuel d’effondrement économique est éminemment probable dès 2012 ». Ainsi s’exprimait (déjà) en octobre 2010, à l’École d’officiers de Coëtquidan, le général Elrick Irastorza, alors chef d’État-major de l’armée de terre, à propos des réformes prévues en 2011 avec en perspective la réduction du format de nos armées. Entendez ici : « effectuer des coupes claires » !
Voyons cela… Les Forces armées françaises [actuellement composées de personnels militaires professionnels et de personnels civils… la conscription ayant été suspendue - mais non supprimée - depuis 2001] comptaient encore en 2007, quelque 437 000 personnels dont 355 000 militaires… 38 000 officiers, 200 000 sous-officiers, 92 000 hommes du rang et 25 000 volontaires ainsi que 83 000 civils. Les réservistes étaient au nombre de 56 000. Finalement moins de cent mille maintenant, un quinquennat plus tard.
Par comparaison, en 1991, il y a donc vingt ans, l’armée de la République rassemblait alors 300 643 militaires de carrière, 241 716 appelés et 127 778 civils, soit un total de 670 137 hommes… À présent nos capacités aériennes se trouvent réduites à trois cents appareils toutes catégories confondues et la marine à moins de trente grandes unités navales dont un seul porte-avions en révision d’ailleurs la plus grande partie de l’année ! La messe est dite ; les chiffres sont assez éloquents et point n’est besoin d’entrer dans le détail des trains de réductions et de coupes budgétaires…
Un déclin irréversible de l’Armée et de la Nation, deux réalités connexes
Pour être tout à fait juste, nous descendons en accéléré la pente du déclin (et de l’indépendance nationale) depuis la fin de la Guerre froide. Reste qu’à l’époque de la grande rivalité Est-Ouest, notre doctrine ne désignait aucun ennemi précis. Un aspect très révélateur de notre position de « non-alignement » stratégique par rapport à la logique des blocs… même si notre engagement dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était l’expression d’une réelle solidarité occidentaliste… et avec tous les devoirs lui étant inhérents, tel le respect automatique, sans dérogation possible, de l’Article V du Pacte de l’Alliance faisant l’obligation de se ranger aussitôt aux côtés de l’un ou l’autre de ses membres en cas d’agression contre icelui.
La Turquie par exemple, si un conflit éclatait demain entre Ankara et Damas... Notons cependant que Washington n’a aucun moment invoqué l’Article V pour écraser sous les bombes l’Émirat afghan en octobre 2001, elle eut été pourtant en droit de le faire… Quant à de Gaulle, celui-ci n’a pas quitté l’Organisation atlantique en 1966 - contrairement à ce qui se dit - mais uniquement son « commandement intégré » qui plaçait de facto nos forces sous commandement suprême américain… comme cela se passe en Afghanistan depuis dix ans ! Ne confondons pas ainsi réalité pratique et réalité formelle : M. Sarkozy ayant choisi de rompre avec la doctrine héritée du fondateur de la Ve République en ramenant la France dans le giron du commandement intégré de l’Alliance, s’est apparemment cru obligé de faire publiquement allégeance aux maîtres de Washington… lesquels pourtant n’en demandaient peut-être pas tant !
En outre et in fine, le concept stratégique français définissait notre défense comme « tous azimuts ». Or, depuis 2007 et le nouveau « Livre blanc », la France a définit, « un ennemi » relativement fantasmatique, le « Terrorisme international », et sorti comme un diable - fort opportunément - du placard à balais le temps d’une campagne ric-rac grâce à l’Affaire Merah ! Un « ennemi » qui permet tout puisque polymorphe, invisible, sans visage et sans localisation géographique précise, un coup au Yémen, un coup en Somalie, au Waziristân où dans les bas-fonds de New-York, Londres, Amsterdam, Paris ou Toulouse. Tout à la carte !
Une « Défense » au profit de qui ?
Il est également vrai que nos forces ne sont plus – c’est un triste constat – au service de la défense des intérêts vitaux et prioritaires, voire exclusifs, de la Nation en ce qu’elles s’agrègent à des coalitions presque toujours, directement ou indirectement, conduites par les É-U, cela au service de piteuses aventures guerrières… Pitoyables certes, mais uniquement si l’on se place du point de vue désuet d’une conception passéiste des relations entre États, celles-ci assorties d’un badigeon moral bienséant destiné à sauver au minimum les apparences et les espérances des hommes.
Une vision classique désormais dépassée ! Une fiction utile comportant tout un appareil moralisateur exaltant les beautés infinies de la « démocratie » universelle et du libre échange, le tout synthétisé dans la Déclaration des droits humains… Texte purement déclaratif mais auquel chacun était censé adhérer et possédait l’avantage d’avoir donné après 1945 un semblant de sens à une Communauté internationale péniblement sortie des décombres de la Guerre. Cela ne dura que le temps que vivent les roses… Les conflits nés de la décolonisation hier, les expéditions humanitariennes aujourd’hui – lesquelles se multiplient depuis vingt ans et la chute de l’Union soviétique - montrent à quel point nous avons été victime d’une rhétorique aussi mensongère que vicieuse, celle-ci s’efforçant, à grand coup de matraquages médiatiques, de nous enfoncer dans le crâne que 2 et 2 font cinq et que « la guerre c’est la paix » !
Bien sûr, si l’on considère le navrant bilan humain de ces expéditions néocoloniales [autant parler d’ailleurs de brigandages idéologico-mercantiles associant - par le fer et le feu - la diffusion de la religion démocratique à la voracité prédatrice des oligarchies pétro-gazières, ce bilan est proprement consternant. Il s’apprécie au vu des innombrables cimetières jalonnant les champs de bataille et leurs périphéries. De ce point de vue le fiasco est patent, mais si l’on se place sous l’angle de la bonne santé des cartels gaziers et pétroliers, ou celle des pétrodollars (outil monopolistique d’échange des énergies fossiles sur le marché mondial), ces guerres sont de francs succès : les Nations qui ont eu la stupide attitude de s’essayer à des politiques d’indépendance, sont maintenant détruites ou en voie de l’être ; leurs communautés se déchirent, l’islam radical revient au galop et s’invite dans la sphère des affaires publiques, le chaos et l’instabilité s’installent durablement…
Or ces derniers - chaos et instabilité - n’ont jamais été incompatibles avec les bonnes affaires, contrairement à ce qu’en disent les imbéciles, les trompeurs et les professeurs des Universités. Chacun d’entre nous est finalement capable d’établir le lien organique de causalité existant entre les guerres d’expansion de l’Empire Nord-Atlantique et la pérennisation du dieu dollar comme monnaie d’échange des hydrocarbures, ou bien avec la permanence de la position hégémonique des É-U en dépit de la violence de l’actuelle Crise systémique.
L’illusion perdure mais il faudra bien finir par se rendre à l’évidence
Mais l’illusion perdure en Hexagonie d’une Nation forte, présente sur la scène mondiale et encore plus ou moins maîtresse de son destin comme semblerait en témoigner l’engagement de contingents armés relativement importants sur différents fronts chauds de la planète : officiellement 36 000 hommes, soit plus d’un tiers de ses effectifs ! Encore s’agirait-il de ne point se laisser abuser par le mirage des chiffres, les forces combattantes réellement projetées sur les théâtres extérieurs étant en moindre quantité, 25 000 peut-être ? Mais cela ne se saura pas : nos politiques comme certains de nos militaires de haut rang nous trompent, peu ou prou, tout comme ils doivent se mentir à eux-mêmes.
Chacun se rassure comme il peut. En croyant voir la cause du déclin de l’outil militaire dans la seule amputation conjoncturelle des budgets devenus non prioritaires en temps de paix et de crise. L’armée serait ainsi une « variable d’ajustement » permettant aux « acquis sociaux » d’être maintenus… pour la durée du « temps des cerises » et du renouvellement du Parlement.
La vérité est plus amère. Le déclin est bien antérieur à la crise, il s’est amorcé depuis belle lurette, au moins depuis 1981 avec l’abandon idéologiquement voulu de la référence structurante à la Nation matrice des peuples. À partir de là, notre politique étrangère s’est délitée, ballotée qu’elle était entre divers tropismes dont le principal se situait évidemment Outre-Atlantique. C’est dans la destruction de l’idée de Nation, préliminaire à la déconstruction de la Nation elle-même – phénomène sans doute lent aux yeux de nos contemporain, mais vertigineux au regard du déroulement historique - que réside la cause fondamentale de la fusion, à la vitesse de la neige au soleil, et du délitement de nos forces armées. Beaucoup plus certainement que pour des causes économiques, budgétaires ou en raison de cette « paix » en trompe l’œil dont on a fait un argument ultime.
L’Europe de la défense ne s’est pas faite. Mais nous avons trouvé dans ce projet (utopique dans les faits) un prétexte suffisant pour justifier tous nos renoncements. Nous avons surtout trouvé là de bonnes raisons pour nous décharger d’un fardeau devenu superfétatoire dans une nation en voie d’américanisation accélérée… autrement dit communautarisée et tiers-mondisée au nom de l’anarcho-libéralisme, du fétichisme de la libre circulation - érigée en absolu - des biens et des personnes, et de l’impérieuse obligation faite aux sociétés occidentales – cela de façon coercitive, par la force de la Loi - de se multicuturaliser et de s’ouvrir à des vagues d’immigrations aussi diverses que variées !
À ce titre le programme « socialiste », celui de la « Majorité présidentielle », du « Front de gauche » ou du « Parti anticapitaliste », ne sont séparables que par l’épaisseur d’un cheveu : tous visent à l’abolition des frontières, à la dissolution de la nation ethno-historiquement homogène et à l’enchâssement des peuples dans des blocs gigognes… Tous veulent et prônent « l’égalité des Droits » entre l’extérieur et l’intérieur, ce qui signifie la négation même de la citoyenneté : n’importe qui peut revendiquer tous les statuts in et out puis gueuler aussi fort que possible pour bénéficier et jouir dans des frontières que pourtant il récuse en soi, de « tous les droits » du sol, sans contrepartie ni devoirs réciproques.
Que viendrait alors faire une politique de défense dans ce foutoir ? M. Mélenchon voudrait quant à lui, en parfaite cohérence avec son idéologie ultralibérale (eh oui !) placer d’entrée de jeu nos armées au service des Nations Unies. Ce pourquoi il veut sortir de l’Otan. Non pour moins de dépendance mais pour plus d’internalisation mondialiste, autrement dit pour promouvoir la gouvernance mondiale dont lui et ses semblables sont assurés de prendre à terme le contrôle. En tout cas ils s’y emploient.
Aussi faut-il désormais se rendre à l’évidence. La mort, avec ou sans crise, de l’Armée est l’une des étapes de notre disparition programmée dans le vaste chaudron mondialiste. En attendant nos forces ne sont plus qu’une composante de l’une ou l’autre de ces grandes machines à normaliser les peuples au XXIe siècle, que sont l’Otan aujourd’hui, et demain les Nations Unies, si ces dernières ne sont pas dissoutes entre-temps pour mieux adapter l’Institution aux nécessités de la gouvernance planétaire. Le déclin de nos armées constitue ainsi l’un des marqueurs - l’un des symptômes les plus visibles… pour ceux qui acceptent de voir - de la mort de la France en tant que Nation. Après viendra celle, physique, des peuples qui la compose. La tendance semble irréversible. Mais le cours de l’histoire demeure imprévisible. Tout comme celui des fleuves qui, périodiquement, sortent de leur endormissement routinier, quittant brutalement leur lit et leurs mauvaises habitudes.