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La fin de la dissuasion pour bientôt

Le figuier étrangleur resserre son emprise

vendredi 13 juillet 2012

Ce sont toujours les mêmes, les Jacquard, les Hessel, les vestes retournées qui crachent dans la soupe façon Quilès, ex ministre socialiste de la Défense1, qui prennent en charge la procédure préliminaire de discréditation médiatique… ici il s’agit de nos forces nucléaires de dissuasion, devenues à leurs yeux superfétatoires, inutilement coûteuses – en ces temps de crises et de restrictions budgétaires - et plus encore, dangereuses au même titre que le serait le méchant nucléaire civil… dont on ne déplore en quarante ans2 de bons et loyaux services que trois catastrophes2 : Three Mile Island en mars 1979, Tchernobyl en avril 1986 et Fukushima en mars 2011. Drames où le facteur humain et ses défaillances pèsent lourd. Si les faits sont têtus, les idéologues le sont davantage.

Mais derrière les grands sentiments, les professions de foi humanitariennes, repris en chœur par la foule bien intentionnée des idiots utiles, se cachent des réalités moins nobles, souvent moralement assez sordides, en vérité lourdes de conséquences ! Des éléments d’appréciation que ne peuvent ignorer les grands ténors tel le sieur Quilès frais converti aux séductions du désarmement global3, lequel dans les faits n’est jamais qu’un désarmement unilatéral… bref un désarmement tout court, soit un effacement volontaire assimilable à une reddition en rase campagne. Rendre les armes c’est se déclarer “terres et villes ouvertes“, un terre où chacun peut entrer à sa guise et s’installer. Les armées d’occupation ne sont pas toujours visibles et au fond, n’est-ce pas déjà le cas dans un pays où les lois nationales s’appliquent de moins en moins aux migrants invasifs et de plus en plus le “Droit humain“. À ce titre M. Quilès a le mérite de dire clairement ce que nous pouvons tous voir : la France n’existant plus, à quoi bon en défendre le territoire ? Dissoute dans le magma européen, il s’agit de mutualiser – Dieu que ce mot est à la mode – les capacités de l’Union… au demeurant inexistante. Or pas plus qu’il n’existe, sauf sur le papier de réelle force européenne, il faudra se rabattre sur l’Otan et au bout du compte se placer sous l’ombrelle américaine. Vous avez bien lu “ombrelle“ car qui pourra croire qu’en cas de coup dur, de guerre Est/Ouest – Bloc Russie-Asie contre bloc Euratlantique - déclenchée inopinément à la suite de débordements proche-orientaux et d’une guerre intempérante israélo-irano américaine ayant recours au mininukes [têtes nucléaires miniaturisées], les États-Unis prendraient de grands risques pour couvrir l’Europe ? Gageons que La Fontaine nous a déjà tout dit sur la question car depuis toujours certains fols vendent la sagesse !

Si vis pacem para bellum

Si tu veux la paix, prépare la guerre. Autrement dit pour être tranquille mieux vaut être fort et surtout craint. Pour cela il est utile de faire montre de sa force et même s’il est des statures naturelles que nul ne se soucie de défier. La Russie ne vient-elle pas d’en faire la démonstration en tirant deux missiles balistiques, l’un depuis la Méditerranée orientale, l’autre depuis le Caucase pour rappeler utilement aux puissances alliées – É-U, UE, Arabie saoudite, Qatar – qu’il serait risqué de jouer avec le feu en ce qui concerne en priorité le dossier syrien. Un “signal fort“ comme l’on dit, marquant la détermination russe à ne pas s’en laisser compter – même si la Douma vient de ratifier l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce – qui est à associer à l’envoi ce 10 juil. 2012 d’une flotte de guerre en Syrie. Celle-ci partie de Severomorsk à destination du port de Tartous, est placée sous la conduite d’un bâtiment de lutte anti-sous-marine Admiral Tchabanenko et se compose de trois bâtiments de transport de troupes appartenant à la flotte du Nord ainsi que de deux autres unités venues de la Baltique.

D’instinct, ou d’intuition, nous savons donc tous que la dissuasion nucléaire – par définition expression de la puissance – est une garantie de relative souveraineté pour la nation. Qu’elle est le moyen par excellence de “sanctuariser“ le territoire national selon le très vieil adage “qui s’y frotte, s’y pique“. Dans ce cadre, nos armes dites de théâtre – celui des opérations bien entendu – devaient constituer le coup de semonce, l’ultime avertissement avant l’engagement de nos capacités nucléaires, missiles balistiques ensilés, embarqués dans les flancs de nos submersibles, délivrés par nos bombardiers stratégiques… cela dans l’éventualité de la grande “Bataille du Centre Europe“… puisque celui-ci devait être l’ultime lieu d’une éventuelle confrontation Est/Ouest durant les quatre décennies de plomb de la Guerre froide.

Grâce au ciel, le choc des Titans n’a pas eu lieu et la dizaine de milliers de chars du Pacte de Varsovie n’ont jamais déboulés sur Paris dans les 72 heures qui devaient suivre le lancement de l’offensive soviétique comme le prévoyaient leurs plans. La Guerre Froide s’étant achevée le 26 décembre 1991 avec l’implosion de l’Union soviétique4, les missiles tactiques français Pluton et Hadès à courte portée – cent Kilomètres – ont été par conséquent remisés dans leurs bunkers avant d’être démantelés tout comme les vecteurs balistiques du plateau d’Albion. Mais est-ce parce que la menace à disparue à l’Est que nous devrions nous dépouiller des attributs militaires de la puissance ? Rappelons à ce propos que la doctrine française de dissuasion, telle que voulue par de Gaulle et pensée – entre autre – par Pierre Marie Gallois, était « tous azimuts », autrement dit sans cible désignée… en l’occurrence pas plus la Russie poststalinienne que des Alliés qui se seraient montrés envahissants !

Notons également que la France, au contraire du Royaume-Uni tributaire des É-U pour ses dotations en vecteurs nucléaires, ne doit qu’à elle seule ses moyens et capacités. Qu’en cela elle est et reste la seule puissance militairement autonome en Europe. Une autonomie limitée certes puisque l’on sait qu’au bout de quelques jours d’intervention en Libye, nos forces aériennes à court de munitions, il fallu aller piocher dans les arsenaux de l’Otan et quémander auprès de Big Sister America dont nous faisons de cette manière tourner les industries d’armements au détriment des nôtres. Réflexions pragmatiques, voire cyniques, mais de rigueur dans le contexte économique actuel.

Un argumentaire bien rodé mais usé jusqu’à la corde

À entendre les contempteurs de la dissuasion nationale, celle-ci ferait peser sur nos têtes une menace permanente, une véritable “Épée de Damoclès“ cumulant tous les vices, parmi lesquels ceux d’une dangerosité potentielle cumulée à un coût exorbitant… Remarquons que les années de Guerre Froide et de Pacifisme militant ont rodé des arguments - archi usés pour les anciens - mais dont l’impact se fait sentir sur les nouvelles générations qui n’ont pas encore eu le temps de réfléchir suffisamment pour ne pas gober – privilège de la jeunesse – que deux et deux ne font pas cinq contrairement à ce que nos vils démagogues s’efforcent de leur faire accroire. Nos jeunes gens n’ont en effet pas connu les longues années du face à face de l’équilibre de la terreur et la doctrine de la destruction mutuelle assurée – Mad : fou en anglo-américain – qui se traduisaient par une terrible guerre des mots ayant pour objet les opinions publiques et la mise en œuvre d’intenses “mesures actives“, passées dans le vocabulaire courant sous le vocable de “désinformation“… et relayées les partis communistes, de leurs organisations satellites tels le Mrap – alors Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix devenu aujourd’hui le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples - de leurs multiples “courroies de transmission“ notamment syndicales.

Parmi le florilège de sophismes prodigués par les défenseur de la paix, hier au service du soviétisme, à présent ayant changé de bord – en étant passé du côté de la grand cause euratlantiste, mais beaucoup de sots naïfs seraient bien surpris de l’apprendre tout comme leurs aînées hier croyaient sincèrement défendre la paix et l’amitié entre les peuples - se trouve en tête de gondole l’inusable “combien d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux, de postes de fonctionnaires à recruter pourrait-on financer avec ces fonds gaspillés, littéralement jetés par la fenêtre ?“ La réponse est lapidaire… pour les écoles, le premier poste budgétaire de l’État avant la santé, l’évidence saute aux yeux : malgré une surenchère permanente dans l’investissement en personnels et en moyens, la formule chère au regretté Jules Ferry “ouvrir une école, c’est fermer une prison“ est infirmée voire même contredite tous les jours par la rubrique “faits divers“ des feuilles de choux. Une Éducation nationale qui s’est faite une spécialité de produire un nombre grandissant d’illettrés et ce, malgré les supposés immenses progrès de la pédagogie ; jamais la langue – parlée ou écrite - n’a été aussi pauvre ni l’effondrement intellectuel plus sensible… Conclusion les entreprises de formatage idéologique et d’apprentissage – pour une minorité heureusement – du parasitisme social que sont devenus une majorité d’établissements scolaires, n’ont nul besoin d’être encore plus subventionnées qu’elles ne le sont déjà. Quant au recrutement d’agents de la fonction publiques, il s’agit d’une autre aimable billevesées à l’heure où l’État, de toute évidence, crève de surcharge pondérale et où il se montre incapable de rémunérer convenablement les membres du service public dont l’utilité est immédiate et incontestable comme les personnels médicaux, paramédicaux et de police… par exemple !

L’Épée de Damoclès

Pour ce qui est de l’Épée de Damoclès, censée nous protéger mais qui constituerait en fait un authentique danger d’autant plus qu’il n’y aurait plus de menace, directe et identifiable… « L’arme nucléaire comme garantie de sécurité par la dissuasion n’est plus aujourd’hui qu’un argument d’autorité, un slogan5 » ! Posons-nous alors la question de savoir pourquoi la France va-t-elle participer à l’installation à l’Est de l’Europe, en Turquie, en Méditerranée Orientale et en Mer Baltique, de cet avatar de Guerre des Étoiles revu à la baisse, qu’est le bouclier anti-missiles cent pour cent américain ?

Pour mémoire, “la guerre des étoiles“ de son vrai nom l’Initiative de défense spatiale contribua conjointement avec le bourbier afghan, le national-catholicisme polonais, et la catastrophe de Tchernobyl – une guerre contre la dévastation qui mobilisa cinq cent mille hommes – à abattre la meurtrière utopie bolchévique… sans oublier ces refuzniks à qui les autorités soviétiques refusaient des visas d’émigration vers l’État hébreu… et qui déchaînèrent à leur profit le tonnerre des grands médias occidentaux, faisant connaître au passage les vrais dissidents qui autrement seraient restés dans l’ombre. Peut-être leur devons-nous la puissante œuvre d’un Soljenitsyne qu’ils auront favorisée et promue directement pour servir leur propre cause, et indirectement en négatif parce que le dit grand écrivain rédigea d’exil des textes leur ayant déplu souverainement6 ?

Oui, pourquoi un bouclier anti-missile si la menace n’existe plus. En la circonstance, il s’agirait de protéger l’Amérique et accessoirement l’Europe de l’extrême dangerosité de la mollarchie iranienne soupçonnée de vouloir arroser l’Occident de bombes nucléaires… qu’elle ne possède pas ! M. Hollande, juste élu, vient donc d’accepter au nom de la France – dans l’habituel silence des médias - d’entrer dans ce projet qui ne menace de facto qu’un seul pays où le bouclier est perçu comme une agression à peine déguisée, à savoir la Russie souverainiste.

Curieusement les militants qui partent en guerre contre la dissuasion française – inutile, trop coûteuse et dangereuse et qualifiée à contresens d’anachronique par Global zéro - apparemment mûs par d’excellentes intentions, en réalité des ouvriers paveurs des enfers à venir, n’évoquent pas le bouclier nucléaire américain. Comme c’est étrange ! Curieux oubli ! Sans doute se rendent-ils pas compte que renoncer pour la France à sa défense légitime signifie s’en remettre entièrement aux États-Unis, c’est-à-dire à leur bon vouloir, leurs caprices et peut-être, leurs chantages. Que cela revient à se placer sous leur coupe, car le commandement du “dôme de fer“ européen – désignation de la version cheap israélienne pour missiles low cost artisanaux – sera exclusivement américain de même que les matériels issu du complexe militaro-industriel d’outre-Atlantique.

C’est accepter de facto, en renonçant à une défense indépendante ou plutôt autonome – puisque nous somme revenus en 2007 dans le commandement intégré de l’Otan - une forme inédite de servitude volontaire, obtenue sans contrainte par la seule trahison de soi-disantes élites, celles qui s’arrogent le droit de diriger à leur guise et sans jamais consulter la “base“ nationale, surtout lorsqu’il s’agit de questions engageant l’avenir du pays, nos affaires et notre destin collectif. Élites issues de minorités politiques qui n’accèdent au pouvoir “démocratique“ que par un ensemble de mécanismes institutionnels et de combinaisons spécialement conçus justement pour juguler toute velléité d’expression d’une volonté populaire authentique.

Débarrassons-nous - enfin - d’un préjugé qui nous coûte cher

Ce faisant, en voulant se débarrasser de ce nucléaire militaire que “nous ne saurions voir“ les Tartuffes gouvernementaux font ce que les Autrichiens et les Allemands ont fait ou font avec l’atome civil. Ces deux pays achètent leur électricité nucléaire au-delà de leurs frontières, l’un en Tchéquie, l’autre en France… c’est au demeurant, de la part de nos ardents défenseurs de l’environnement, un prodigieux paradoxe parce qu’au final, une centrale nucléaire fermée, c’est un nombre indéterminé de centrales au fuel ou au charbon qui sont réactivées et qu’en outre, l’éolien ne fonctionnant pas sans vent, ce sont précisément aux périodes de hautes pressions correspondant aux grands froids que les tours éoliennes sont en panne et doivent être relayées par des centrales classiques. Les démagogues avertis, relayés par des meutes d’activistes [mot américain signifiant militant] bernés mais la plupart du temps sincères, jouent en virtuose sur les clavier des peurs, des angoisses et des espoirs, se gardant bien de donner au public un état exact et honnête de la question. Idem pour la dissuasion…

Parce que de façon analogue au nucléaire civil allemand, nous allons très certainement démanteler petit à petit notre composante nucléaire, un morceau par ci, un morceau par là. En novembre 2010 nous concluions un Traité avec le Royaume-Uni – dont, avons nous dit, les vecteurs et têtes nucléaires sont américains – portant sur la fusion de nos forces et la mutualisation – toujours elle – de nos secteurs réciproque de “recherche et développement“ en particulier en ce qui concerne une nouvelle génération de sous-marins lanceurs d’engins et le durcissement de nos armes atomiques.

De ce point de vue la visite du président Hollande, en rade de Brest, d’un de nos submersible lanceur d’engin n’augure rien d’absolument bon. Les sous-mariniers ignorent encore à quelle sauce ils seront mangés après hypnose et danse du ventre. La liquidation de notre défense nationale, en tout ou en partie, est-elle chose déjà acquise ? Sans doute car fort probable. Ceux qui militent pour l’abandon de notre indépendance armée, travaillent sciemment ou non à placer nos forces sous le Commandement exclusif des Yankees, lesquels seront seuls in fine à décider de la mort ou de la vie des peuple français et européens.

À ce stade nous n’aurons plus qu’à bien nous tenir et il ne sera plus question de refuser comme en février 2003 de participer à la prochaine guerre proche-orientale… contre l’Iran peut-être ? D’ailleurs siégerons-nous demain encore au Conseil de Sécurité ? Rien n’est moins sûr ! Nous y céderons notre place à un représentant du “Polit Buro“ – Bureau politique - de Bruxelles tandis que Londres gardera la sienne puisque c’est elle, et la Cité, qui tire les ficelles sur toutes grandes place boursières de la planète, décident des guerres et de la destruction des Nations. Signalons que les deux questions, l’abandon de la force de dissuasion et celui du siège permanent au Conseil des Quinze, sont étroitement couplées dans l’esprit et la propagande des anti-nucléaires formant une association sémantique bétonnée dans leur discours ! On l’aura compris, derrière les économies d’argent et de risque induit par notre force de dissuasion, se profile l’effacement définitif et radical de la France dans la vasière magmatique d’une Amérique-monde vivant au rythme convulsif de ses “agendas“… ceux de ses mafias boursières et de ses oligarchies prédatrices qui sont désormais les seuls maîtres à bord.

Pour nous résumer ! “Débarrassons-nous d’un préjugé qui nous coûte cher“7 forme un solide argument adossé bon sens, ceci en omettant de dire que le problème demeure et qu’il s’agit de le repousser loin de notre sol, bref de le cacher comme “cette poitrine“ qui offusquait tant les yeux de Tartuffe le triste sire. Autre argument « Cessons de regarder avec nostalgie le temps où la France dominait la scène internationale et de croire [sic] que notre arsenal peut nos rendre cette place ». Personne ne regarde ce temps lointain avec nostalgie pour la bonne et simple raison qu’il est maintenant fort lointain et invisible de mémoire d’homme. Notre grandeur a pris fin dans les tranchées la Grande guerre où s’est abîmée la plus vaillante et la plus noble part du peuple de France, avec également la fin de l’Empire qui lui a succédé à la charnière des années trente et à l’occasion de la Crise. Là s’achève le condominium planétaire franco-britannique… la colonisation – dont on nous rebat les oreilles - n’ayant finalement durée au plus, grosso modo, qu’une cinquantaine d’années8.

« L’heure n’est-elle pas à la concurrence économique et non plus militaire »

Last but not least, dans le catalogue de niaiseries militantes, celle-ci occupe une place de choix. Enfin, l’économie c’est la guerre, la guerre économique, c’est la guerre tout court “inexpiable, celle qui ne dit pas son nom“ formule que nous a léguée d’outre-tombe Nosferatu Mitterrand. Pour paraphraser sempiternellement Clausewitz nous pouvons écrire que l’économie et par conséquent le commerce, l’un n’allant pas sans l’autre, sont la guerre poursuivie par d’autres moyens. Or la guerre économique, aussi feutrée soit-elle, débouche invariablement sur la guerre ouverte. Qui avale encore les bobards humanitariens et droitdel’hommiques qui ont servi de prétexte à faire couler le “Sang du pétrole“9 en Irak, en Afghanistan, en Libye, maintenant en Syrie et demain en Iran et en Algérie ? Souvenons-nous que pendant quatre siècles l’Angleterre nous a livré sur mer une terrible guerre pour le contrôle des voies maritimes et des sources de matières premières. La guerre est à ce titre l’économie accomplie par des moyens expéditifs mais efficaces : tandis que l’Irak vit le chaos au quotidien, le brut coule à flot. Une vérité d’évidence qu’il importe de ne jamais perdre de vue. Nous comprenons ici pourquoi l’enseignement de l’Histoire s’est trouvé banni des programmes scolaires : l’histoire fourni des éléments de comparaison, il éclaire le présent en apportant des points de référence… mais il est mauvais pour les affaires que les masses cogitent, réfléchissent et agissent en connaissance de cause ! Pour ce qui nous intéresse, il serait donc bienvenu de se débarrasser d’un préjugé qui nous coûte extraordinairement cher pour un rendement faible et des résultats contestables, à savoir l’Éducation nationale qui ne fournit pas à notre jeunesse les outils intellectuels et culturels élémentaires utiles en faire des hommes libres et des citoyens avisés et responsables.

Léon Camus 9 juillet 2012

Notes :

1 - Ministre de la Défense de sept. 1985 à mars 1986. 1997 - 2002 : Président de la Commission de le Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale de 1997 à 2002. Responsable national auprès du Premier secrétaire du Parti socialiste, chargé des questions de stratégie et de défense de1995 à 2008. Paul Quilès en compagnie de JM Ayrault, ci-devant Premier ministre, Laurent Fabius de la guerre de Syrie, Lionel Jospin, ex trotskyste et has been, Jack Lang, pointeur attitré de La Mamounia de Marrakech, est un “sabra“ de la onzième heure, autrement dit un membre du Parti socialiste hexagonal devenu membre de la dite formation après le « Congrès d’unification des socialistes » dit Congrès d’Épinay de juin 1971… Congrès au cours duquel le nouvel adhérent François Mitterrand se propulse Premier secrétaire devenant ainsi le future candidat de la gauche plurielle à la présidence. Le terme de sabra désigne à l’origine les Juifs nés en Palestine après 1948… une désignation assez étrange qui souligne au demeurant le biculturalisme propre à une majorité de dirigeants socialistes parmi ceux qui ne cachent pas leur attachement viscéral aux destinées manifestes de la Terre de promission.

2 - Si le programme électronucléaire français démarre il y a soixante ans, en 1952, c’est du plan Messmer de passage au “tout-nucléaire“ 1974/1986, que date l’indépendance énergétique du pays. La tragédie de Tchernobyl - dont le coût humain sera énorme comparé à Three Mile Island et à Fukushima… cette dernière étant le résultat d’une extraordinaire conjonction de catastrophes : séisme, tsunami, défaillances matérielles et en amont, lourds dysfonctionnements humains dans le choix des dispositifs de sécurité. L’on ignore au demeurant quelles pourraient les conséquences à court ou long terme de la fusion des réacteurs de la centrale nippone. Tchernobyl marquera un tournant : à partir de là, une loi de programmation - 1986/2005 - fixera en France les objectifs de la politique énergétique. En octobre 1973 lorsque se produit le premier choc pétrolier conséquence de la guerre israélo-arabe dite du Kippour, la production nucléaire stagne encore autour de 10 TW. Elle atteindra quelque 400 TW en 2012 afin de répondre au quadruplement de la demande électrique sur la même période. Corrélativement la production thermique classique utilisant le fioul lourd se voit réduite à la portion congrue. Le parc nucléaire français comprend actuellement 58 réacteurs à eau pressurisée de deuxième génération, répartis sur 19 sites.

3 – Paul Quilès « Nucléaire, un mensonge français. Réflexions sur le désarmement nucléaire ». Éditions Charles Léopold Mayer avril 2012.

4 – En réalité le Sommet américano-soviétique de Moscou le 30 juil. 1991 sonne le glas de la Guerre Froide, et au cours duquel est signé le premier accord relatif à une réduction réciproque de 30 % des armes stratégiques d’une portée supérieure à 5 500 Km dont le nombre passe ainsi de 12 081 à 10 395 pour les É-U, et de 10 841 à 8 040 pour l’Urss.

5 – « Nucléaire, un mensonge français » p. 8 in introduction du mouvement “Global zéro“

6 – Après la publication « Deux siècles ensemble » en 2002, Soljenitsyne à l’instar de la plupart des dissidents anti-communistes russes, fit l’objet d’accusations d’antisémitisme pour avoir souligné l’écrasante prééminence des révolutionnaires d’origine juive au sein des instances dirigeantes bolcheviques. À ce titre, en Hexagonie, l’essayiste trotskyste Jean-Jacques Marie qualifiait l’œuvre de « bible antisémite »…

7 - « Débarrassez-vous d’un préjugé qui vous coûte cher » tel était le slogan que ressassaient les radios françaises dans les années cinquante pour mieux conditionner les consommateurs à l’achat de graisses synthétiques, à savoir les margarines nouvelles venues sur le marché, plutôt que de beurre. C’est l’époque où les campagnes jetaient à la décharge les meubles rustiques patinés par le temps pour s’acheter du mobilier en “formica“… nom commercial des résines mélamine-formaldéhyde.

8 - C’est le 15 novembre 1884 que s’ouvre la Conférence de Berlin réunissant quatorze pays parmi lesquels la France, l’Italie et la Russie. Au cours des travaux qui se prolongeront jusqu’au 15 février 1885, se configurent les nouveaux empires coloniaux et s’établissent les règles que les puissances européennes entendent appliquer pour la colonisation du Continent africain. En 1895 un décret du Parlement institue le gouvernement général d’Afrique Occidentale française regroupant le Sénégal, le Soudan français, la Guinée et la Côte d’Ivoire ; puis par la suite le royaume du Dahomey (Bénin), la Haute-Volta (Burkina Faso), la Maurétanie et le Niger. 1910 naissance de l’Afrique Équatoriale française comprenant l’Oubangui-Chari, le Gabon, le Moyen Congo et le Tchad. Le 30 janvier 1944, dans son discours de Brazzaville, de Gaulle amorce le processus conduisant à la décolonisation qu’il mettra en œuvre au début des années soixante. En 1946, la Constitution de la IVe République intègre ces colonies moribondes au sein des Territoires d’Outre-Mer ; 1958, la nouvelle Constitution instaure l’indépendance de facto de ces territoires au sein de la Communauté française

9 – Pierre Marie Gallois « Le sang du pétrole » 1995. T1 Irak - T2 Bosnie.

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