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Le FMI apporte son soutien à la réforme des retraites en France

dimanche 26 février 2023

Le FMI demande à la France d’arrêter le « quoi qu’il en coûte »
Le FMI demande à la France de se serrer la ceinture pour 2023.
La France est le 5e actionnaire du FMI.
Le déficit commercial enregistré sur les biens a atteint 164 Md€ en 2022, soit une dégradation de 78 Md€ sur un an, imputable quasi exclusivement (à 86%) à la facture énergétique.
La réforme des retraites n’est qu’un prétexte pour cacher cette crise fabriquée de toute pièce par les institutions internationales qui attendent une guerre pour un Grand Reset.

Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution financière internationale particulière. Elle se distingue en effet des banques de développement (comme la Banque Mondiale) et de la Banque européenne d’investissement par le fait qu’elle ne peut emprunter sur les marchés financiers. Elle ne peut donc compter que sur les pays membres ainsi que sur ses ressources propres pour financer ses interventions.

Les ressources du FMI comprennent les quotes-parts des pays membres, le stock d’or qu’il détient depuis sa création et les emprunts qu’il est habilité à effectuer auprès des pays membres. Cette dernière source de revenus est au moins aussi importante que les quotes-parts.

Le FMI estime qu’à l’échelle mondiale, les gouvernements ont investi 16 000 milliards de dollars pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie en 2020.

FMI, Paris, France :

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Jeffrey Franks, a effectué une visite en France du 7 au 18 novembre dans le cadre des consultations de 2022 au titre de l’article IV. À l’issue de cette visite, la mission a présenté la déclaration suivante :

Après un solide redressement de l’économie au lendemain de la pandémie de COVID, la France a été frappée par un choc énergétique provoqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Même si elle a été moins touchée que la plupart des pays de l’Union européenne (UE) du fait de sa moindre dépendance au gaz russe et de la mise en place de mesures de soutien fortes (mais coûteuses), la France reste confrontée à une inflation élevée et à un ralentissement prononcé de l’activité économique. En 2023, les autorités devraient entamer un processus pluriannuel de consolidation budgétaire ciblé sur les dépenses pour reconstituer des marges de manœuvre et placer le ratio de dette publique sur une trajectoire résolument à la baisse. Il conviendrait notamment, dans un premier temps, de mieux cibler les mesures de soutien destinées à contrecarrer le choc énergétique, puis les années suivantes, de s’appuyer sur des réformes structurelles sur les dépenses (notamment dans le domaine des retraites). La poursuite des mesures visant à renforcer les compétences des travailleurs et à remédier aux inefficiences du système éducatif sera fondamentale, de même que le soutien aux personnes vulnérables. Le choc des prix de l’énergie offre des opportunités d’accélérer la transition écologique. Le secteur financier a bien résisté, mais les risques s’accentuent et la vigilance reste de mise.

Article IV

Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé ce lundi que la réforme des retraites permettra a l’Etat français de faire des économies. L’organisation internationale a aussi salué la réforme de l’assurance chômage portée par le gouvernement d’Elisabeth Borne.

Là où il y a des dettes, le fonds monétaire international (FMI) s’intéresse de près au sujet. L’institution d’aide aux pays endettés s’est ainsi prononcée en faveur de la réforme des retraites actuellement sur la table de la commission des Affaires sociales.

Les membres du Fonds monétaire « saluent l’adoption récente de la réforme de l’assurance chômage et la réforme à venir des retraites, qui contribueront à augmenter l’offre de travail », écrit l’institution dans un communiqué. « Une consolidation budgétaire soutenue axée sur les dépenses sera essentielle pour reconstituer des amortisseurs financiers et ramener la dette dans une trajectoire fermement descendante », précise le FMI qui ajoute que « la mise en place de la réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraites peuvent offrir une partie de cet ajustement nécessaire ».

La baisse des dépenses ainsi que d’autres réformes doivent aussi le permettre, juge le FMI dans ce document intitulé Article IV.

La France doit faire des économies selon le FMI

Une réforme du système de retraites français était déjà sollicitée par l’institution économique internationale depuis novembre 2022. Selon l’organisation, il s’agit d’une piste de réduction de la dépense publique, au même titre que la réduction des niches fiscales ou un meilleur ciblage des aides accordées aux ménages et aux entreprises pour faire face à la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine.

Sur les aides apportées en réponse aux crises à répétition, le FMI pense que le soutien français a « permis d’amortir l’impact mais a été coûteux, mal ciblé, et source de distorsions » et appelle toujours à des dispositifs plus ciblés vers les plus vulnérables. En novembre, il avait dit craindre « un léger creusement du déficit » en 2023, citant la prolongation des mesures énergétiques et la poursuite de la suppression d’impôts de production pour les entreprises.

Une réforme des retraites qui divise

Si le Fonds monétaire international donne son aval au projet de loi de l’actuel gouvernement qui prévoit un recul de l’âge légal de 62 à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, ce n’est pas le cas de tout le monde. Dans une interview accordée à La Tribune, François Hommeril, le patron du syndicat de cadres CFE-CGE affirmait que « C’est une réforme injustifiée et injuste. La seule motivation du gouvernement est que pour son budget le gouvernement a besoin de récupérer de l’argent donné aux entreprises. Il va chercher de l’argent dans les poches des salariés et des agents de la fonction publique. Ce qui lui permettra de diminuer son engagement à verser des pensions aux fonctionnaires. »

Ce lundi matin, ce fût au tour de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, qui avait porté la dernière réforme des retraites en 2014, de se prononcer sur la très contestée réforme de 2023. Au micro de France Inter, elle a accusé le report de l’âge légal à 64 ans d’être « profondément injuste », avec le risque de « nourrir le populisme d’extrême droite » si le texte gouvernemental restait inchangé. « Je veux dire aux parlementaires qu’ils ont une responsabilité immense. (...) Si elle n’est pas changée, cette loi risque de renforcer la défiance dans le pays », a-t-elle ajoutée en appelant les députés « à se saisir de leur responsabilité politique pour les générations futures (...) Personne ne considérerait qu’il y a un recul si après la manifestation le gouvernement disait « on rouvre la discussion » ».

La Tribune

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