Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé ce lundi que la réforme des retraites permettra a l’Etat français de faire des économies. L’organisation internationale a aussi salué la réforme de l’assurance chômage portée par le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Là où il y a des dettes, le fonds monétaire international (FMI) s’intéresse de près au sujet. L’institution d’aide aux pays endettés s’est ainsi prononcée en faveur de la réforme des retraites actuellement sur la table de la commission des Affaires sociales.
Les membres du Fonds monétaire « saluent l’adoption récente de la réforme de l’assurance chômage et la réforme à venir des retraites, qui contribueront à augmenter l’offre de travail », écrit l’institution dans un communiqué. « Une consolidation budgétaire soutenue axée sur les dépenses sera essentielle pour reconstituer des amortisseurs financiers et ramener la dette dans une trajectoire fermement descendante », précise le FMI qui ajoute que « la mise en place de la réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraites peuvent offrir une partie de cet ajustement nécessaire ».
La baisse des dépenses ainsi que d’autres réformes doivent aussi le permettre, juge le FMI dans ce document intitulé Article IV.
La France doit faire des économies selon le FMI
Une réforme du système de retraites français était déjà sollicitée par l’institution économique internationale depuis novembre 2022. Selon l’organisation, il s’agit d’une piste de réduction de la dépense publique, au même titre que la réduction des niches fiscales ou un meilleur ciblage des aides accordées aux ménages et aux entreprises pour faire face à la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine.
Sur les aides apportées en réponse aux crises à répétition, le FMI pense que le soutien français a « permis d’amortir l’impact mais a été coûteux, mal ciblé, et source de distorsions » et appelle toujours à des dispositifs plus ciblés vers les plus vulnérables. En novembre, il avait dit craindre « un léger creusement du déficit » en 2023, citant la prolongation des mesures énergétiques et la poursuite de la suppression d’impôts de production pour les entreprises.
Une réforme des retraites qui divise
Si le Fonds monétaire international donne son aval au projet de loi de l’actuel gouvernement qui prévoit un recul de l’âge légal de 62 à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, ce n’est pas le cas de tout le monde. Dans une interview accordée à La Tribune, François Hommeril, le patron du syndicat de cadres CFE-CGE affirmait que « C’est une réforme injustifiée et injuste. La seule motivation du gouvernement est que pour son budget le gouvernement a besoin de récupérer de l’argent donné aux entreprises. Il va chercher de l’argent dans les poches des salariés et des agents de la fonction publique. Ce qui lui permettra de diminuer son engagement à verser des pensions aux fonctionnaires. »
Ce lundi matin, ce fût au tour de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, qui avait porté la dernière réforme des retraites en 2014, de se prononcer sur la très contestée réforme de 2023. Au micro de France Inter, elle a accusé le report de l’âge légal à 64 ans d’être « profondément injuste », avec le risque de « nourrir le populisme d’extrême droite » si le texte gouvernemental restait inchangé. « Je veux dire aux parlementaires qu’ils ont une responsabilité immense. (...) Si elle n’est pas changée, cette loi risque de renforcer la défiance dans le pays », a-t-elle ajoutée en appelant les députés « à se saisir de leur responsabilité politique pour les générations futures (...) Personne ne considérerait qu’il y a un recul si après la manifestation le gouvernement disait « on rouvre la discussion » ».