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Le siège de la France à l’ONU à disposition de l’UE ?

dimanche 23 juillet 2023

Paris dément « formellement »
Septembre 2021
Accusé par le « Telegraph » de vouloir laisser à l’Union européenne son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Elysée dément et affirme que ce siège « est à la France et le restera ».

L’Union Européenne étudie depuis longtemps les modalités d’abandon par la Grande Bretagne et la France de leur siège de membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. La presse fait peu d’écho de cette information, ou du moins n’y fait-elle allusion qu’avec de petites touches sans commentaires.
Si nous sommes remplacés au Conseil de sécurité de l’ONU par un seul siège occupé par l’Union Européenne, cela voudra dire que nous ne pourrons plus mettre de veto à une résolution qui nous desservirait. En l’occurrence, si notre arme nucléaire gêne des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, rien n’empêchera l’un d’entre eux de proposer une résolution condamnant notre pays pour la détention d’armes de destruction massive ou comme État « proliférant » ; au cas où nous vendrions du nucléaire civil à des États que les États-Unis, par exemple, présenteraient comme « voyous ».
Si la France veut conserver une défense nucléaire, à moins de conserver un droit de veto à l’ONU, elle ne pourra pas faire autrement que de rejoindre le groupe des plans nucléaires de l’Otan, et donc mettre sous la coupe de l’Otan, donc des États-Unis un système de dissuasion que nous payons depuis longtemps avec nos impôts, que nous continuerons à financer et qui ne sera plus à nous.

Bouclier anti-missiles européen : 14 pays membres de l’OTAN y participent, pas la France

Quatorze pays membres de l’Otan se sont associés jeudi 13 octobre 2022 à l’Allemagne pour l’acquisition en commun de matériels de défense anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une initiative baptisée « bouclier du ciel européen ».

Le 17 octobre l’exercice Steadfast Noon, organisé par l’Otan, a mobilisé des dizaines d’aéronefs (bombardiers, chasseurs...), pour tester « des » capacités nucléaires « au-dessus de l’Europe du Nord-Ouest ». Au total, 14 États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord participent à cet exercice d’ampleur, mais sans la France.

Ce projet, présenté cet été par le chancelier allemand Olaf Scholz, vise en particulier à favoriser l’achat de systèmes Iris-T et Patriot, a expliqué la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht.

Le système Arrow 3, développé et produit par Israël et les États-Unis, est un système anti-balistique capable d’intercepter des missiles jusque dans l’espace exo-atmosphérique, à vitesse hypersonique. Cette prouesse était l’apanage de la France.

La France a lancé, dès 1999, le programme Famille de missiles sol-air futurs (FSAF) pour faire face à cette multiplicité des menaces. Il a notamment donné naissance au missile ASTER 30, protégeant aujourd’hui les frégates françaises contre les menaces aérobies (y compris certains types de missiles). Il est également mis en œuvre par le système terrestre SAMP/T (armée de l’air), en charge de la défense antimissile de théâtre et apte à l’interception sur 360° de tout type de missile, y compris les missiles balistiques de courte portée. La prochaine version de l’ASTER (B1NT), produite en partenariat avec l’Italie, est attendue en 2024.

L’Allemagne a demandé à devenir un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.. C’est ce qu’a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz en septembre 2022.
Angela Merkel voulait partager le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU.
Pour Merkel, ce siège avait vocation « à réunir les voix européennes au Conseil de sécurité de l’ONU », et donc à faire disparaître celui dont dispose la France pour elle seule.

Le Parisien

« Le siège est à nous et le restera. » La France a « formellement » démenti ce mercredi des informations du quotidien britannique The Telegraph, selon lesquelles Paris serait prête à mettre à disposition de l’Union européenne son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, si Bruxelles soutenait le projet, défendu par Emmanuel Macron, d’une armée européenne.

Dans un article publié tôt ce mercredi et affiché en bonne place sur la Une de son site, le journal britannique affirme que le chef de l’État français « pourrait offrir le siège à l’ONU » à Bruxelles à cette condition. L’information, affirme le média, émanerait d’un « allié proche » du président français.

Contrairement aux affirmations du tabloïd anglais Daily Telegraph relayées ce matin, non, la France n’a pas proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Il est à la France et le restera.
— Élysée (@Elysee) September 22, 2021

« Nous nous coordonnons avec l’UE autant que nécessaire et en toute souveraineté », a précisé l’Élysée dans sa réaction. La France est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité avec la Chine, les États-Unis, la Russie et le Royaume-Uni.

Paris dans une tempête diplomatique

L’article du Telegraph surgit en pleine crise diplomatique entre Paris d’un côté et Washington, Canberra et Londres de l’autre. Mi-septembre, les trois capitales ont conclu un partenariat stratégique dans la zone indopacifique, qui a fait perdre de facto à la France le « contrat du siècle », un carnet de commandes de 56 milliards d’euros de sous-marins avec les Australiens.

La publication de l’article a fait réagir plusieurs responsables politiques français avant que ne paraisse le démenti du palais de l’Élysée. « Si cette information est exacte il s’agit d’un acte de trahison envers la Nation. Si elle ne l’est pas Emmanuel Macron doit le dire et vite », a réagi la candidate d’extrême droite à la présidentielle, Marine Le Pen, sur Twitter.

« Macron doit démentir d’urgence. La France ne donnera jamais son siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Qui s’y risquerait relèverait de la haute trahison », a de son côté tweeté Jean-Luc Mélenchon, candidat de la gauche radicale à la présidence de la République, avant de se raviser après la déclaration française. « Bonne mise au point de l’Élysée. (…) Le tabloïd anglo-saxon a menti. Qui l’a manipulé ? » Cette dernière question reste en suspens.

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