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Rien ne va plus à la Banque Centrale Européenne, l’or revient au devant de la scène

samedi 30 septembre 2023

Depuis 2019, la Banque Centrale Européenne (BCE) considère que le marché de l’or est arrivé à maturité. Il n’y a plus besoin d’un accord entre banques centrales pour maîtriser les ventes d’or. Aujourd’hui, les pays sont plutôt à l’achat et à la reconstitution des stocks d’or.

Depuis 1999, le marché mondial de l’or s’est considérablement développé en termes de maturité, de liquidité et de base d’investisseurs. Le prix de l’or a été multiplié par cinq environ au cours de la même période. Les signataires n’ont pas vendu de quantités significatives d’or depuis près de dix ans, et les banques centrales et autres institutions officielles en général sont devenues des acheteurs nets d’or.

Avec la crise financière, les banques centrales ne veulent plus vendre d’or, elles achètent pour s’en servir de réserve monétaire.

Les sanctions contre l’économie russe se sont retournées contre le marché et les monnaies comme le dollar et l’euro. En 2022, l’euro a subit une chute importante de l’ordre de 13 % sur un an.
La dépréciation de l’euro aurait pu être avantageuse pour les entreprises exportatrices mais il n’en est rien et l’effondrement du pouvoir d’achat a entraîné une très forte baisse de la consommation avec une hausse des faillites d’entreprises et du commerce de détail.
Notre économie française décarbonée présente un solde négatif de la balance commerciale de plus de 100 milliards.

Pour l’euro et la BCE, cette situation devient de plus en plus folle, puisque les investisseurs achètent du dollar avec de l’euro. L’investissement en dollar est plus intéressant qu’en euro. « Vous allez donc vendre de l’euro et acheter du dollar ce qui entraîne une baisse de la valeur de l’euro en dollar » Eric Dor, directeur à l’IESEG de Lille.
La banque de France explique sur son site que : « De toutes les matières du monde, l’Or est le plus recherché et considéré comme l’ultime réserve de valeur ».

De 2018 à 2023, l’once d’or est passée de 1300 dollars à 2000, les pays qui ont investi dans le métal précieux ont jugé nécessaire de se préserver du dollar comme de l’euro. L’or est une assurance pour les réserves de change et la BCE de Christine Lagarde n’y échappe pas.

L’exemple du Japon est aussi significatif que plus rien ne va, la banque centrale japonaise a acheté de l’or devant le gouffre de la dette du pays qui atteint les 300%.

Mais la BCE peine à acheter de l’or et ce n’est que par l’entremise de la Croatie que 2 tonnes d’or vont aller dans ses caisses, la Croatie vient d’adhérer à l’union monétaire européenne.

En juillet 2023, les banques centrales mondiales ont acheté plus de 55 tonnes d’or.

La chine est en tête avec une réserve estimé à 2 136 tonnes, la Pologne a acheté 22 tonnes cet été portant ses réserves à 299 tonnes.

Selon le FMI, les réserves mondiales d’or des banques centrales et institutions financières avoisinent les 34’000 tonnes. Près d’un quart, 8133 tonnes sont détenues par la Réserve Fédérale américaine. Allemagne, Italie, France, Russie, Chine complètent le top 5. A noter également que le FMI détient près de 2800 tonnes.

L’or n’est le passif de personne : aucune autorité politique, économique ni monétaire ne le contrôle.

Les banques centrales poursuivent leurs achats d’or

La demande d’or des banques centrales en 2023 a repris au même rythme qu’en 2022. En janvier, les banques centrales ont collectivement ajouté 31 tonnes (t) nettes aux réserves d’or mondiales (+16% sur un mois) [1]. Ce chiffre se situe également confortablement dans la fourchette de 20 à 60 t d’achats déclarés en vigueur au cours des 10 derniers mois consécutifs d’achats nets.

L’activité a été relativement concentrée au cours du mois, avec seulement trois banques représentant des achats bruts de 44t et une banque compensant cela avec 12t de ventes. [2]

Le plus gros acheteur déclaré en 2022 a également été le plus gros acheteur en janvier : la banque centrale de la république de Turquie a ajouté 23t à ses réserves d’or officielles, qui s’élèvent désormais à 565t.[3] La Banque populaire de Chine (BPoC) a acheté 15t, qui viennent s’ajouter aux 62t d’or déclarées entre novembre et décembre 2022. Les réserves d’or du pays s’élèvent désormais à 2 025t (3,7% des réserves totales). La Banque nationale du Kazakhstan a acheté 4t d’or en janvier, portant ses réserves à 356t.

La Banque centrale européenne (BCE) a signalé une augmentation de près de 2 tonnes de ses réserves d’or en janvier
, mais il ne s’agit pas d’un achat pur et simple par la banque. Cette augmentation est liée à l’adhésion de la Croatie à l’union monétaire, le pays étant tenu de transférer son or à la BCE dans le cadre d’un transfert plus large d’actifs de réserve [4]. Pour ce faire, le pays a acheté près de 2 tonnes d’or en décembre.

La Banque centrale d’Ouzbékistan a été le seul vendeur important au cours du mois, avec une réduction de ses réserves officielles d’or de près de 12 tonnes (-3% par rapport à l’année précédente). Ses avoirs en or s’élèvent désormais à 384 tonnes, soit 66% des réserves totales.

L’attention portée à ce secteur du marché de l’or a été intense ces derniers mois, en raison du niveau record d’achat des banques centrales en 2022[5]. Certains investisseurs se sont demandé si les banques centrales allaient maintenir leur appétit pour l’or. Comme nous l’avons noté dans notre dernier rapport sur les tendances de la demande d’or :

« À l’avenir, nous voyons peu de raisons de douter que les banques centrales resteront positives à l’égard de l’or et continueront d’être des acheteuses nettes en 2023. Toutefois, il est difficile de dire dans quelle mesure. Mais il est également raisonnable de penser que la demande des banques centrales en 2023 aura du mal à atteindre le niveau de l’année dernière. »

Les bonnes données de janvier dont nous disposons jusqu’à présent nous donnent peu de raisons, du moins pour le moment, de nous écarter de cette perspective.

Notes :

[1] : Basé sur les données du FMI complétées par les données des banques centrales respectives lorsqu’elles sont disponibles et non communiquées par le FMI au moment de la publication. Les chiffres peuvent être révisés dans notre prochaine mise à jour mensuelle si des données supplémentaires sont disponibles.

[2] : Les totaux peuvent ne pas correspondre en raison des arrondis.

[3] : Les réserves d’or officielles de la Turquie sont la somme de l’or appartenant à la banque centrale et des avoirs en or du Trésor. Cela équivaut aux réserves d’or brutes moins tout l’or détenu par la banque centrale en relation avec les politiques d’or du secteur commercial (comme le mécanisme d’option de réserve (ROM), les garanties, les dépôts et les swaps). Pour plus d’informations sur cette méthodologie, voir : https://www.gold.org/download/file/...

[4] : https://www.kitco.com/news/2023-02-...

[5] : Nous publions deux séries sur l’activité de l’or des banques centrales, qui proviennent de sources différentes. La demande des banques centrales présentée dans Gold Demand Trends provient principalement de Metals Focus, dont les estimations exclusives de l’activité du secteur officiel intègrent les données du FMI. La série chronologique mensuelle des avoirs des banques centrales présentée sur goldhub.com utilise les statistiques financières internationales (IFS) du FMI complétées par des données provenant directement des sites Web des banques centrales lorsque cela est nécessaire et disponible. Les deux séries de données sont susceptibles d’être révisées à mesure que de nouvelles informations sont disponibles et/ou pour tenir compte des données tardives ou actualisées communiquées par les institutions officielles au FMI. Les données financières du FMI sont communiquées avec un décalage de deux mois et la plupart des institutions les communiquent régulièrement, mais certaines le font avec un retard parfois important. Metals Focus a parfois un aperçu de ces transactions avant qu’elles ne soient déclarées et les intègre dans ses données, qui ne nécessitent donc pas de révision.

Or.fr
Source originale : World Gold Council

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