Les banques centrales poursuivent leurs achats d’or
La demande d’or des banques centrales en 2023 a repris au même rythme qu’en 2022. En janvier, les banques centrales ont collectivement ajouté 31 tonnes (t) nettes aux réserves d’or mondiales (+16% sur un mois) [1]. Ce chiffre se situe également confortablement dans la fourchette de 20 à 60 t d’achats déclarés en vigueur au cours des 10 derniers mois consécutifs d’achats nets.
L’activité a été relativement concentrée au cours du mois, avec seulement trois banques représentant des achats bruts de 44t et une banque compensant cela avec 12t de ventes. [2]
Le plus gros acheteur déclaré en 2022 a également été le plus gros acheteur en janvier : la banque centrale de la république de Turquie a ajouté 23t à ses réserves d’or officielles, qui s’élèvent désormais à 565t.[3] La Banque populaire de Chine (BPoC) a acheté 15t, qui viennent s’ajouter aux 62t d’or déclarées entre novembre et décembre 2022. Les réserves d’or du pays s’élèvent désormais à 2 025t (3,7% des réserves totales). La Banque nationale du Kazakhstan a acheté 4t d’or en janvier, portant ses réserves à 356t.
La Banque centrale européenne (BCE) a signalé une augmentation de près de 2 tonnes de ses réserves d’or en janvier, mais il ne s’agit pas d’un achat pur et simple par la banque. Cette augmentation est liée à l’adhésion de la Croatie à l’union monétaire, le pays étant tenu de transférer son or à la BCE dans le cadre d’un transfert plus large d’actifs de réserve [4]. Pour ce faire, le pays a acheté près de 2 tonnes d’or en décembre.
La Banque centrale d’Ouzbékistan a été le seul vendeur important au cours du mois, avec une réduction de ses réserves officielles d’or de près de 12 tonnes (-3% par rapport à l’année précédente). Ses avoirs en or s’élèvent désormais à 384 tonnes, soit 66% des réserves totales.
L’attention portée à ce secteur du marché de l’or a été intense ces derniers mois, en raison du niveau record d’achat des banques centrales en 2022[5]. Certains investisseurs se sont demandé si les banques centrales allaient maintenir leur appétit pour l’or. Comme nous l’avons noté dans notre dernier rapport sur les tendances de la demande d’or :
« À l’avenir, nous voyons peu de raisons de douter que les banques centrales resteront positives à l’égard de l’or et continueront d’être des acheteuses nettes en 2023. Toutefois, il est difficile de dire dans quelle mesure. Mais il est également raisonnable de penser que la demande des banques centrales en 2023 aura du mal à atteindre le niveau de l’année dernière. »
Les bonnes données de janvier dont nous disposons jusqu’à présent nous donnent peu de raisons, du moins pour le moment, de nous écarter de cette perspective.
Notes :
[1] : Basé sur les données du FMI complétées par les données des banques centrales respectives lorsqu’elles sont disponibles et non communiquées par le FMI au moment de la publication. Les chiffres peuvent être révisés dans notre prochaine mise à jour mensuelle si des données supplémentaires sont disponibles.
[2] : Les totaux peuvent ne pas correspondre en raison des arrondis.
[3] : Les réserves d’or officielles de la Turquie sont la somme de l’or appartenant à la banque centrale et des avoirs en or du Trésor. Cela équivaut aux réserves d’or brutes moins tout l’or détenu par la banque centrale en relation avec les politiques d’or du secteur commercial (comme le mécanisme d’option de réserve (ROM), les garanties, les dépôts et les swaps). Pour plus d’informations sur cette méthodologie, voir : https://www.gold.org/download/file/...
[4] : https://www.kitco.com/news/2023-02-...
[5] : Nous publions deux séries sur l’activité de l’or des banques centrales, qui proviennent de sources différentes. La demande des banques centrales présentée dans Gold Demand Trends provient principalement de Metals Focus, dont les estimations exclusives de l’activité du secteur officiel intègrent les données du FMI. La série chronologique mensuelle des avoirs des banques centrales présentée sur goldhub.com utilise les statistiques financières internationales (IFS) du FMI complétées par des données provenant directement des sites Web des banques centrales lorsque cela est nécessaire et disponible. Les deux séries de données sont susceptibles d’être révisées à mesure que de nouvelles informations sont disponibles et/ou pour tenir compte des données tardives ou actualisées communiquées par les institutions officielles au FMI. Les données financières du FMI sont communiquées avec un décalage de deux mois et la plupart des institutions les communiquent régulièrement, mais certaines le font avec un retard parfois important. Metals Focus a parfois un aperçu de ces transactions avant qu’elles ne soient déclarées et les intègre dans ses données, qui ne nécessitent donc pas de révision.
Or.fr
Source originale : World Gold Council