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Macron : l’ancien Mozart de la finance s’est transformé en tocard de la politique

lundi 17 juin 2024

Ils n’en veulent plus, ils en ont assez. Macron est dépeint comme un narcissique après la dissolution de l’assemblée nationale. Macron a toujours bénéficié de l’appui de ceux qui le détestent maintenant, ils ont peut être compris que la fête est finie.

Ce que ne digèrent pas ces barons de la politique c’est d’avoir à faire face à la perte de leur mandat et des gratifications, surtout en ce qui concerne les billets de banques.
Cette fois ci les valises de billets vont aller dans les poches du RN et ce manque à gagner irrite au plus haut point ceux qui prétendent diriger la vie parlementaire.

Macron nous rend un grand service en exposant ceux qui ont collaboré à sa politique de destruction de la France.

Cette révolution de palais est conforme à la vision de Macron envers la classe politique française.
Dés 2017, il rejetait la droite et la gauche, il était un homme hors du système et comme le disait Attali, la France était le seul pays où le système politique n’avait pas encore explosé.
Maintenant c’est chose faite, puisque l’avenir se situe en Europe, la vie parlementaire française se décide à Bruxelles.

Pour Jacques Attali, les démocraties risquent de disparaître dans les années 2020.
Attali craint de voir « les démocraties remplacées provisoirement par des totalitarismes » et quoi de mieux que de favoriser le Rassemblement National ou le Front de Gauche.
« Il faut oser une mondialisation démocratique et positive », Attali voit dans le projet européen « l’amorce de cette mondialisation ».
« Si on ne réussit pas une Europe démocratique et positive, comment pourrait-on imaginer réussir à l’échelle de la planète ? »

Le processus qui a été validé par la caste politique des ’lèche culs" comprend que leur mandat est révolu et que le parlement européen sera prioritaire. Macron a dégoupillé cette grenade non pas pour détruire ses adversaires, mais pour détruire les institutions de la France. Il ne se cache pas d’en avoir parlé à Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission Européenne. Le projet européen est en Marche.

Attali pense qu’ « Il ne faut pas croire que nous sommes protégés par notre système électoral, fait pour créer les conditions d’une majorité présidentielle avec un Parlement qui soit aux ordres du Président de la République ».
« Aussi longtemps que nous n’aurons pas compris que l’état de droit d’un pays nous protège beaucoup mieux qu’une liberté indifférente, que voter est la condition de la souveraineté, que, en Europe, les traités européens et les décisions prises en commun doivent conserver une valeur supérieure à la loi nationale ».

Remercions Sarkozy et Chirac d’avoir institué le quinquennat et limité le mandat présidentiel à 10 ans. Le septennat aurait eu plus de pouvoir destructeur entre les mains de Macron et d’Attali.

Geopolintel Juin 2024

Emmanuel Macron, la figure du « manager narcissique » qu’on a tous rêvé de quitter

Leadership. Le mode de gouvernance du chef de l’Etat est typique du manager qui a « la conviction profonde d’être supérieur aux autres, et plus visionnaire », analysent des experts. Quitte à s’enfermer dans un déni de réalité.

Quiconque s’est déjà retrouvé en réunion face à un manager inconscient de conduire toute l’équipe droit dans le mur se reconnaîtra à coup sûr dans ce moment immortalisé par la photographe officielle d’Emmanuel Macron le 9 juin à L’Elysée. Nous sommes moins de deux heures avant l’annonce de la dissolution par le président. Sur ce cliché en noir et blanc, autour d’une table, le chef de l’Etat nous tourne le dos. Face à lui, plusieurs mines défaites dont celle de Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale, tête baissée, l’air blasé, prend des notes sur son carnet. Le Premier ministre Gabriel Attal, bras croisés, a le regard noir de celui qui vient de perdre toute estime pour son N + 1. Parce qu’ils sont davantage en prise avec le réel, ces deux-là savent la catastrophe qui risque de se matérialiser dans les urnes dans trois semaines.

Dès le lendemain, Yaël Braun-Pivet fait entendre sa voix sur France 2 - « Il y avait un autre chemin, qui était le chemin d’une coalition », tandis que devant ses troupes Gabriel Attal déplore une annonce « soudaine » et « brutale ». Une décision dont le Monde nous apprend qu’elle est étroitement liée aux « apprentis sorciers » de l’Elysée, à savoir la poignée de fidèles conseillers du chef de l’Etat, qui à la lecture de l’article publié le 12 juin, semblent avoir pris un malin plaisir à se servir de nos institutions comme d’une gigantesque partie de Risk.

Voilà ce qui arrive lorsque vous avez en face de vous un manager « narcissique », tranche Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Panthéon-Assas. Soit « la conviction profonde qu’on est supérieur aux autres, beaucoup plus visionnaire, plus intelligent », et qu’on a donc de bonnes raisons d’obtenir par la fascination l’approbation de son entourage.

Mais selon Arnaud Mercier, parce qu’on ne peut pas être brillant sur tout dans la durée, « cette image qu’on projette de quelqu’un de supérieurement compétent s’épuise par la confrontation avec le réel ». Le vernis finit par craquer. « Or, le maintien ou non de l’adhésion de vos collaborateurs à ce type de management dépend directement de la manière dont vous êtes capable en tant que manager narcissique d’intégrer la contradiction et d’accepter de faire preuve à un moment ou un autre d’humilité », décrit le professeur en communication. Car le déni de l’échec chez un dirigeant consterne forcément son entourage plus lucide. Celui-ci finit par se dire que le « visionnaire tout-puissant » ne l’est peut-être pas tant que ça. Les masques tombent et le roi est nu.

Ceux qui ont tendu une oreille à la conférence de presse d’Emmanuel Macron ce 12 juin auront certes entendu ce microscopique mea culpa : « Si je pensais que j’avais tout bien fait, je ne serais pas là, devant vous, aujourd’hui, je n’aurais pas fait de dissolution et tout irait bien. Donc oui, j’ai une responsabilité ». « Un discours de fausse humilité », juge Arnaud Mercier qui, au passage, a observé la même chose chez Gabriel Attal sur France Inter le lendemain : « dès que vous les relancez en leur demandant ce qu’ils n’ont pas bien fait, il n’y a aucune remise en cause, ils donnent le sentiment de rejeter la faute sur les autres, à savoir la montée de l’extrême droite partout en Europe ou le fait d’avoir mal expliqué leur politique ». Et les premiers à en payer le prix sont les collaborateurs. En l’occurrence, les députés macronistes.

L’Express

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