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La part d’ombre de la macronie et d’Alexis Kohler

jeudi 17 octobre 2024

En septembre 2024, Alexis Kohler a rencontré le groupe Clayton Dubilier & Rice pour le rachat d’Opella (doliprane) de Sanofi.

Ce processus de rachat s’organise entre les entreprises et les banques spécialistes du private equity avec un système de levée de fonds.
D’après l’agence Bloomberg, des banques internationales ont lancé un prêt de 2,1 milliards de dollars en 2024, pour le rachat par CD&R de sa participation dans Presidio. Le groupe de banques dirigé par la JPMorgan a lancé une opération de prêt à effet de levier de 2,1 milliards de dollars pour aider à financer l’achat prévu par Clayton Dubilier & Rice d’une participation majoritaire dans la société de services technologiques Presidio Inc.
Il est raisonnable de penser que le montage du groupe Clayton Dubilier & Rice pour de rachat auprès de Sanofi soit identique avec l’intervention de la banque Rothschild.

Selon Bloomberg, Sanofi a commencé à discuter avec la banque d’affaires Rothschild & Co au sujet de son projet de scission et de cotation séparée de son activité « Santé Grand Public », qui pourrait être valorisée plus de 20 milliards de dollars. Cette activité, qui fabrique notamment le Doliprane, a suscité un premier intérêt de grandes sociétés de capital-investissement qui évaluent une potentielle acquisition.

Mise en examen

En 2022, Alexis Kohler a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts, trafic d’influence et corruption passive pour ses conflits d’intérêts avec l’entreprise Mediterranean Shipping Company (MSC). En juin 2019, un navire de la banque JP Morgan exploité par MSC, a été saisi à Philadelphie avec 16 tonnes de cocaïne à bord. Cela représente la plus grosse saisie jamais opérée dans toute l’histoire des Etats-Unis.

Le cargo appartient à un fonds géré par le géant bancaire JPMorgan Chase. le MSC Gayane, fait partie d’un fonds de stratégique de transport géré par l’unité de gestion d’actifs de la banque. Cela signifie que JPMorgan Chase (JPM) n’a aucun contrôle opérationnel sur le navire, qui bat pavillon libérien et est géré par la Mediterranean Shipping Company, basée en Suisse. La cocaïne saisie représente une valeur marchande estimée à environ 1,3 milliard de dollars.

En 2019, 1,6 tonne de cocaïne a été découverte à bord du MSC Carlotta lors de son escale à Newark, dans le New Jersey. 537 kilogrammes de cocaïne ont été découverts à bord du MSC Desiree à Philadelphie. Les autorités péruviennes ont trouvé 2,4 tonnes de cocaïne à bord du MSC Carlotta et les autorités panaméennes ont trouvé 1,3 tonne de cocaïne à bord du MSC Avni.

Kohler, Macron, Edouard Philippe, Hollande et la MSC

Selon France Info, Alexis Kohler a approuvé des contrats entre MSC et le port du Havre sans signaler ses liens familiaux. Alexis Kohler a approuvé en 2010 et 2011 des contrats concernant l’armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère. À l’époque, Alexis Kohler était membre du conseil de surveillance du port du Havre et n’avait pas signalé ses liens familiaux avec MSC. Pour sa défense, Alexis Kohler a assuré s’être « toujours déporté » dès que des discussions portaient sur MSC. Or les procès-verbaux de séances montrent qu’au Havre, il a pris part aux débats et a voté des décisions favorables à l’armateur.
Alexis Kohler siégeait au côté d’Édouard Philippe, maire du Havre, au conseil de surveillance du Grand port maritime entre septembre 2010 et septembre 2011.

En 2017, le magazine Mer et Marine rapporte que Emmanuel Macron, 16 mois après sa première visite aux chantiers de Saint-Nazaire en tant que ministre de l’économie, est revenu dans l’estuaire de la Loire en tant que nouveau président de la république. Il a assisté à la cérémonie de livraison du MSC Meraviglia de l’armateur italo-suisse MSC Cruises. C’est d’ailleurs sur ce navire, alors en plein assemblage, qu’il était venu le 1er février 2016 dans le cadre de la traditionnelle cérémonie des pièces, à laquelle participait aussi l’actuel premier-ministre Edouard Philippe, alors député-maire du Havre, où le MSC Meraviglia a été baptisé en juin.
MSC Croisières est une filiale de MSC Crociere, appartenant à la Mediterranean Shipping Company de la famille de Kohler.
Ce groupe familial s’est hissé au rang de premier investisseur privé étranger en France après avoir investi plus de 4.5 milliards d’euros à Saint-Nazaire entre 2003 et 2013 pour la réalisation de ses 10 premiers paquebots. L’armateur s’est engagé dans un nouveau plan colossal de plus de 7 milliards d’euros pour la construction de deux nouvelles séries de navires. Ces navires ont fait l’objet d’une lettre d’intention signée en avril 2016 à l’Elysée, en présence de François Hollande.

Edouard Philippe, Macron et Serge Weinberg PDG de Sanofi

En 2017, François Ruffin s’interrogeait sur les visites d’Emmanuel Macron, d’Edouard Philippe et de Christophe Castaner sur des sites de Sanofi lors du scandale de la Dépakine.
Serge Weinberg, Président du Conseil d’Administration de Sanofi s’est particulièrement illustré par son intransigeance dans le cadre du scandale de la Dépakine, cet anti épileptique produit par Sanofi qui, administré aux femmes enceintes, engendre des enfants mentalement handicapés.
Selon un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) du 22/6/2018, entre 16.600 et 30.400 enfants exposés à la Dépakine avant la naissance seraient atteints de troubles du comportement. Tout porte à croire que Sanofi connaissait les effets délétères de la Dépakine depuis au moins le milieu des années 80 grâce à un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS).
Serge Weinberg est un ami proche d’Emmanuel Macron, il a contribué à son élection. Les deux hommes se sont rencontrés dans le cadre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » mise en place par Nicolas Sarkozy et ont rapidement sympathisé. Par la suite Weinberg introduira Macron dans la Banque Rothschild et le soutiendra pendant toute la campagne électorale.

Le 9 septembre 2024, Sanofi a été déclaré seulement « responsable d’un défaut d’information des risques » par le tribunal judiciaire de Paris et condamné à verser près de 300 000 euros à Marine Martin, présidente de l’association d’Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac).

Geopolintel 17 octobre 2024

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