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Fermeture des commissariats et le livre blanc de la sécurité intérieure

vendredi 23 mai 2025

Mais que fait la police ? À cette question, la réponse se trouve dans le livre blanc de la réforme sur la sécurité intérieure. Ce rapport questionne sur la sécurité intérieure du 21 ème siècle.

L’étude date de janvier 2020 soit quelques semaines avant le confinement Covid qui a introduit des tests d’obéissance et d’opérations psychologiques comme l’auto attestation pour mesurer le degré de soumission du peuple français.
Cet état d’exception a changé les règles puisqu’il a été conçu sous l’état d’urgence pour nous forcer d’accepter l’inacceptable.

Lancé en 2019, à la demande d’Emmanuel Macron, du ministre de l’Intérieur Castaner, le kéké de Marseille et Laurent Nunez, ces 200 propositions devaient réorganiser le schéma national du maintien de l’ordre et la gestion de l’ordre public.
Cette initiative est consécutive aux manifestations des « gilets jaunes » qui ont failli faire basculer l’ordre du pays avec une réelle panique de l’Elysée devant la contestation de la population devant l’écroulement du pouvoir d’achat et du pouvoir vivre en France.
La loi pour l’orientation et la programmation de la sécurité intérieure (LOPSI) était prévu pour 2022 pour renforcer la sécurité des concitoyens.
Après la vague des « gilets jaunes » le ministère de l’intérieur et l’Elysée ont commencé à réfléchir pour anticiper les prochaines protestations du peuple français et un des éléments qui a été prévu dans cette LOPSI a été de fermer de nombreux commissariats de France pour couper la proximité des policiers avec la population. Sarkozy a été le précurseur de ce mouvement avec le démantèlement de la police de proximité qui assurait pleinement son pouvoir d’assurer la paix dans nos quartiers.

Le « livre blanc de la sécurité intérieure », a proposé le redéploiement des forces de l’ordre, avec la suppression de plusieurs commissariats comme il était prévu en Lorraine.
Un commissariat est en fonction sur les territoires de plus de 20 000 habitants. Le livre blanc a proposé de passer ce seuil à 30 000. Les territoires en dessous devraient être gérés par la gendarmerie nationale qui est déjà déployée dans les zones rurales.

La Gendarmerie nationale est une force armée française placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, et du ministère des Armées pour sa participation aux opérations militaires. Elle est chargée de la sécurité des zones rurales et périurbaines.

Les services de l’Etat via la préfecture de la région de Lorraine ont répondu en voulant « démentir les informations annoncées dans la presse sur une menace de fermeture de certains commissariats lorrains », ajoutant qu’ » aucune fermeture n’est envisagée ».

Cinq ans plus tard, la fermeture du commissariat de Briançon est sur la sellette comme Briançon, Thouars, Saint Paul les Dax, Mende etc...
Un rapport de 2023, mentionne qu’une note commune des directions générales de la police et de la gendarmerie datée d’octobre 2023 souligne un consensus entre les deux instances sur la perspective d’un transfert à la gendarmerie. Les syndicats y seraient également favorables, tout comme la préfète et les élus locaux.

Vers une fermeture du commissariat de police de Briançon ?

21 Janvier 2025
SÉCURITÉ / Un rapport de la Cour des Comptes relance le débat du transfert de certains commissariats à la gendarmerie nationale. Briançon fait partie de la liste

C’est une information Alpes 1 : la Cour des Comptes propose au ministère de l’Intérieur de revoir les « zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales ». Briançon en fait partie.
Le débat est un véritable serpent de mer. Il avait débuté en 2009, année où la gendarmerie nationale a été rattachée au ministère de l’intérieur, dépendant alors de la même autorité publique que la police nationale. Très vite se pose la question des zones de compétence.

La Cour des Comptes estime indispensable de revoir la carte
Dans son rapport publié le 13 janvier, la Cour des Comptes veut « apprécier l’efficacité » des deux forces de sécurité. Elle estime qu’il est « indispensable que le ministère de l’Intérieur s’empare de ce sujet et procède aux ajustements nécessaires ». Des ajustements qui pourraient conduire, si l’on en suit les conclusions, à la fermeture du commissariat de police de Briançon.

Il faut revenir à novembre 2020, lors de la publication du Livre Blanc de la sécurité intérieure. Ce dernier propose de confier les communes de moins de 30.000 habitants à la gendarmerie.

En septembre 2022, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, écarte cette proposition lors d’une audition devant le Sénat. Une année plus tard, il indique à la Cour des Comptes qu’une réflexion sur le sujet peut être entreprise, mais « pas avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ».

Mais en octobre 2023, la discussion est relancée. Le gouvernement demande à nouveau aux deux forces de sécurité d’établir une liste de transferts possibles. Les Directions Générales de la Police et de la Gendarmerie Nationales s’accordent alors sur 14 circonscriptions de Police Nationale, transférables à la gendarmerie. Briançon en fait partie.

« Le maintien de ces communes en zone police est un choix très coûteux, qui prive la police nationale d’un vivier de personnels qui pourrait utilement être redéployé dans des zones confrontées à des enjeux de délinquance plus significatifs », Cour des Comptes

La Cour des Comptes, dans son rapport du 13 janvier, s’appuie sur cette liste. Car avec une population couverte de 10.875 personnes, Briançon est la cinquième plus petite circonscription de police de France. Elle est « en-dessous du seuil minimal fixé par la réglementation pour l’instauration du régime de police d’État », donc « très consommatrice en effectifs ». Source : rapport de la Cour des Comptes, 13 janvier 2025

Son maintien est un choix « très coûteux (…) qui prive la police nationale d’un vivier de personnels qui pourrait utilement être redéployé dans des zones confrontées à des enjeux de délinquance plus significatifs ». Un maintien « ni satisfaisant ni soutenable » pour la Cour, qui recommande de « transférer sans tarder à la gendarmerie nationale » cette circonscription, un transfert « qui pourrait intervenir dès à présent par arrêté du ministre de l’Intérieur ».

Alliance menace de monter au créneau
Contacté, le syndicat de police Alliance dans les Hautes-Alpes estime qu’il s’agit là d’un « sujet très sensible, il traite avant tout de l’humain », explique Vincent Guillermin, son secrétaire départemental.

Avant la publication de ce rapport, l’avis des organisations syndicales n’a pas été demandé « alors que nous avons une expertise connue et reconnue en ce qui concerne la sécurité. Rien ne se fera contre l’intérêt des agents, d’un trait de plume et sans aucune garantie. Il y a des chantiers bien plus urgents et vouloir faire croire que les deux forces ne travaillent pas ensemble ou mal c’est une méconnaissance du terrain ».

Arnaud Murgia s’est entretenu avec le Ministre de l’Intérieur

Interrogé quant à ce rapport par Alpes 1, le maire de Briançon Arnaud Murgia indique à la rédaction avoir immédiatement sollicité le Ministre de l’Interieur Bruno Retailleau. Le ministre lui aurait indiqué que cette question « n’était pas à l’agenda ».

L’édile poursuit, estimant que la Cour a omis « un point important : la population touristique de la ville triple plus de 6 mois de l’année et ne permet pas, dans la réalité des faits, de classer cette circonscription parmi les plus petites de France ».

Arnaud Murgia voit cela comme « regrettable que ce sujet revienne tel un serpent de mer tous les deux ou trois ans, et que vu de Paris, on ne pense qu’à supprimer des services publics : un coup les impôts qui se redéploient, un autre la police… Je crois que dans la période actuelle, nous avons mieux à faire ». Il se positionne d’ailleurs comme un défenseur de sa police nationale.

C. Cava Michard

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