Sciences Po est une facette du formatage de la classe politique française avec le passage obligé à la French American Foundation, officine administrative de la CIA.
Emmanuel Macron, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem, la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse, les journalistes Jean-Marie Colombani et Christine Ockrent, l’homme d’affaires Alain Minc, le banquier Matthieu Pigasse (ex propriétaire du Monde ) ou encore l’ancien premier ministre Alain Juppé, ont tous effectué un passage par la French-American Foundation dans le cadre de son programme « Young Leaders ».
Dans un article du Monde Diplomatique de 1999, Sciences Po était dépeint comme un laminoir des élites françaises
- « Rares sont les pays où un seul établissement joue un si grand rôle dans la formation des dirigeants administratifs et politiques. Il fait école à l’étranger. L’ordre du monde n’a, il est vrai, rien à redouter d’une institution pareille, tant elle cultive avec une application distinguée la légitimation de la pensée dominante et des hiérarchies en place. »
Ernest Renan, ancêtre de « Sciences Po » au XIXe siècle a posé les jalons de cet établissement dans le but de « Former par les universités une tête de société rationaliste, fière de cette science et peu disposée à laisser périr son privilège au profit d’une foule ignorante » .
Cette école de la démocratie, s’est mutée en un organe de formatage mondialiste où les étudiants n’hésitent pas à porter des jupes pour la journée de la femme, et à vanter les valeurs du lgbétisme tout en ignorant qu’ils sont issus de l’union d’un homme et d’une femme.
Cette schyzophrénie est possible par l’hypnose d’appartenance à une élite détachée de la réalité économique.
Comprenons que même notre président a subi ce lavage de cerveau dès son entrée en 2001.
A cette époque il était perçu par son ami de promotion et témoin de mariage, Marc Ferraci comme "Un étudiant tchèque en échange universitaire qui n’a pas vu un coiffeur depuis des décennies”.
Sur le site de Sciences Po on peut apprendre que l’année de son diplôme, il obtient la meilleure note de sa conférence en “Économie approfondie”, “Enjeux politiques” et “ Finance publique”... “Élève brillant”, “doté d’une pensée originale et construite” et d’une “grande maturité” : l’appréciation de son professeur de “Protection sociale” - qui note “sa culture évidente du sujet” - donne le ton : la plupart des commentaires sont élogieux. Ses professeurs soulignent notamment ses “facilités évidentes à l’expression orale, tant sur le fond que sur la forme”. La pratique du théâtre depuis ses années de lycée, complétée par les stages au cours Florent, est appréciée à sa juste valeur dans ce temple de l’éloquence qu’est Sciences Po.
Ces éloges de courtisans, nous aurons couté 1000 milliards de dette sur les deux quinquennats avec une politique étrangère catastrophique et une destruction programmée de l’intégralité de notre économie et de notre administration.
Et comme tout est déconstruit dans notre beau pays, on apprend que Macron est revenu enseigner à Sciences Po, en Prep’ENA, quelques années après son diplôme.
Sciences Po c’est aussi la connexion dérangeante d’Emmanuel Macron avec Olivier Duhamel.
Olivier Duhamel a déjeuné avec Brigitte Macron dans les locaux de Sciences Po en compagnie de la femme de Jean-Pierre Jouyet, Brigitte Taittinger directrice de Sciences Po, et Frédéric Mion, directeur de l’Institut des études politiques de Paris.
Brigitte Macron : « Quel Premier ministre choisiriez-vous ? » Olivier Duhamel préfère un homme d’expérience comme Jean-Yves Le Drian ou Bruno Le Maire. Brigitte Taittinger penche pour une personne en marge de l’action publique, Louis Gallois ou Christine Lagarde. Frédéric Mion propose son ami Edouard Philippe. (NB : Olivier Duhamel a démissionné de la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques, à la suite de la parution du livre de sa belle-fille, Camille Kouchner, La Familia grande (Seuil), dans laquelle elle l’accuse d’inceste et de viol ou d’agressions sexuelles « pendant des années ». )
Olivier Duhamel a aidé Emmanuel Macron pour construire son élection en lui donnant des conseils et des notes. Mais là aussi comme pour Jean-Pierre Jouyet, Olivier Duhamel a été lâché sûrement à cause de ses actes pédophiles. Edouard Philippe et l’entourage de Macron ont tout fait pour tenir à distance l’affaire Olivier Duhamel. Macron a surveillé son déroulement « comme le lait sur le feu. ». « Ces témoignages, ces paroles, ces cris, plus personne ne peut les ignorer » « Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose ».
Comment Macron et Brigitte ont pu ignorer la vie d’Olivier Duhamel alors que l’on est au plus sommet de l’Etat ? Olivier Duhamel affichait des photos dérangeantes de ses beaux-enfants dans sa maison. Nul ne pouvait les ignorer, pas même le chef de l’Etat ni sa première dame.
« Olivier Duhamel faisait des photos des fesses, des seins... de ses beaux-enfants »
« Tout le monde s’embrasse sur la bouche, les adultes se baignent tout nus dans la piscine mais on ne demande pas aux enfants si ça les gêne, les gamins vont chercher une balle sous la table, tout le monde est en train de se faire du pied » Ariane Chemin « La Familia Grande »
« Ceux qui les côtoyaient savaient. Ce secret était partagé par beaucoup plus que cinquante personnes. Il était partagé par des centaines de personnes ».
La messe est dite.
Francis Ros
Les BRICS : chronique d’une mort annoncée… mais sans cesse reportée
Par Christophe Jaffrelot Sciences Po
Le scepticisme vis-à-vis des pays émergents se porte bien en Occident, alors que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont, en un sens, nés à l’Ouest : Goldman Sachs n’est-il pas à l’origine de ce sigle ? Il est vrai que bien des pays de cette coalition traversent une zone de turbulence économique qui a même plongé la Russie dans la crise et le Brésil dans la récession. La Chine conserve un taux de croissance élevé mais la bulle spéculative est en train d’éclater et de tirer la bourse de Shanghai vers le bas. L’Inde résiste bien mais son insolent taux de croissance – en partie lié à un nouveau mode de calcul – ne se traduit pas encore par du développement en termes socio-économiques et des créations d’emplois en nombre suffisant.
Partout, la dynamique des années 2000 est remise en cause et la transition qui devait faire des « pays émergents » des « pays émergés » mise en doute, faute, notamment, d’avoir été portée par la construction d’institutions et la définition de procédures, voire de normes, propres à transformer l’essai. C‘est en tout cas l’impression qui ressort des scandales à répétition et des atteintes à l’Etat de droit qui nuisent gravement au climat des affaires et même à la stabilité politique (cf. les difficultés de Dilma Rousseff au Brésil, les affaires de corruption en Chine et en Inde ainsi que la criminalisation du politique – et de l’économie – en Russie).
Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain et considérer que les émergents sont condamnés, non seulement au déclin, mais aussi à une désunion qui ferait voler la coalition des BRICS en éclat ? Cette alliance pourrait en fait faire preuve d’une certaine résilience pour deux raisons.
Premièrement, les BRICS viennent de se doter d’institutions communes. Outre la Banque asiatique d’investissement en infrastructures (BAII) d’inspiration chinoise, 2015 aura également vu naître la « banque des BRICS », la New Development Bank, dotée de 100 milliards de dollars. Son directeur – un Indien – a pris ses fonctions au siège de l’établissement à Shanghai et les premiers financements devraient être décidés l’an prochain. De même, un Contingency Reserve Arrangement, fonds de réserves d’urgence destiné à aider les pays victimes de difficultés financières, a été inauguré cette année.
Deuxièmement, la solidarité des BRICS paraît confortée par leur méfiance – voire leur hostilité – vis-à-vis de l’Occident. Les institutions mentionnées plus haut sont d’ailleurs nées du dépit suscité par le refus du Congrès américain d’accorder aux pays émergents la place qui leur revient au sein du système de Bretton Woods. En 2010, le Président Obama – comme tous les chefs d’Etat et de gouvernement concernés – avait accepté une réévaluation de la quote-part des émergents au sein du FMI exprimant ainsi le poids croissant des BRICS dans l’économie mondiale. La quote-part de la Chine – et donc ses droits de vote au Conseil d’administration du FMI – devait passer de 4% à 6,4% du total, ce qui l’aurait placée juste derrière le Japon mais encore loin derrière les Etats-Unis. De même, tous les BRICS, sauf l’Afrique du Sud, aurait rejoint le Top ten aux dépens, notamment, du Canada. Pourtant, et alors que les Etats-Unis n’auraient vu leur quote-part diminuer que de 17,7% à 17,4%, les Républicains ont refusé de ratifier l’accord signé par Obama, au grand dam des BRICS.
La résilience de la coalition des BRICS construite contre l’Occident s’est manifestée à Ufa en juillet dernier lors du sixième sommet de la coalition. Certes, la rivalité sino-indienne paraît de plus en plus prononcée et l’agressivité russe indispose les Asiatiques, peu désireux de s’aliéner un Occident où ils comptent des partenaires économiques (et parfois stratégiques). Mais en passant en revue tous les problèmes de la planète, cette réunion a démontré l’investissement des BRICS dans le monde. Les 77 points du communiqué final ont par exemple permis aux BRICS de manifester leur « soutien aux initiatives de la Fédération de Russie visant à promouvoir un règlement politique en Syrie ». Pour Vladimir Poutine, la bénédiction des quatre autres BRICS n’est pas un acquis mineur : elle atteste sa capacité à rompre l’isolement de son pays consécutif aux sanctions économiques occidentales.
Les BRICS sont susceptibles de continuer à agir plus ou moins de concert tant qu’ils éprouveront le besoin de faire front contre un Occident dont l’hégémonie est à leurs yeux de moins en moins légitime.
Sciences Po