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Les sept sacrifiés du mensonge – Épilogue

Du 11 Septembre à la guerre contre l’Irak

jeudi 26 novembre 2009

William Schneider, connu pour ses prises de position sous le mandat de Clinton en faveur d’une attaque préventive de l’Irak, a conceptualisé dans ce cadre l’utilisation de bombes nucléaires. Il appartenait à la Rumsfeld Missile Commission et à la Rumsfeld Space Commission. Et c’est auprès de celui-ci qu’il développa le concept de PO2G, une unité spéciale de renseignement du Pentagone destinée à succéder à l’Intelligence Support Activity (ISA) unité de renseignement et d’opérations couvertes, faisant partie des Forces spéciales de l’Armée. Pendant l’ère Reagan-Bush/Iran-Contra, elle était utilisée directement par le Conseil national de sécurité pour des opérations clandestines, comprenant notamment des trafics illégaux d’armes et des actions contre-terroristes et était financée sur la caisse noire du Pentagone et les fonds secrets de la CIA.

Une étude du Pentagone sur le contre-terrorisme avait recommandé la création d’une super-ISA, baptisée Proactive Preemptive Operations Group pour fusionner les actions clandestines de la CIA et de l’armée en matière de guerre de l’information, de renseignement et de désinformation. Il s’agissait d’une doctrine subversive visant à forcer les organisations terroristes à passer à l’action pour mieux les détruire. En clair, cette doctrine visait à promouvoir des attentats pour susciter une résistance qui aurait pu ensuite être anéantie par la suprématie militaire US. Ces réactions auraient appelelé une riposte rapide de la part des forces américaines et reposant sur des armes conventionnelles hypersoniques basées dans l’espace, capables de mener une attaque mondiale en l’espace d’une heure.

La création de nouvelles organisations et la définition de nouvelles missions pour des organisations existantes reflètaient le désir du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, de prendre le contrôle total de la guerre au terrorisme. En optant pour une stratégie de désinformation, Rumsfeld pouvait désigner à sa guise l’ennemi des Etats-Unis. Pour parachever cette doctrine, l’armée américaine prévoyait de frapper et mener ses attaques là où elle le voulait, comme elle le voulait. La cellule des P2OG aurait eu pour objectif de lancer des opérations préventives, ce qui correspondait parfaitement à la stratégie des attaques préliminaires depuis les attentats du 11 Septembre.

Rumsfeld avait dit : « Notre tâche consiste à trouver et à détruire l’ennemi avant qu’il ne puisse attaquer. » Et le président Bush : « Nous devons amener le champ de bataille jusqu’à l’ennemi et frapper les premiers. » Ceci implique que les Etats-Unis attaqueront à l’endroit et au moment qu’ils auront choisi.
Les souverainetés nationales étaient ainsi balayées. Henry Kissinger commenta : « C’est une vision nouvelle, révolutionnaire. Le principe des attaques préventives contre des ennemis potentiels signifie que la notion de non-ingérence dans les affaires internes n’est plus de mise. »

William Schneider est un promoteur de longue date des programmes d’armement controversés des groupes de défense dure comme le Centre pour la politique de sécurité (CSP). Il a travaillé comme conseiller à la défense pour l’administration de George W. Bush. Il a également servi comme président de la Defense Science Board (DSB), un comité consultatif fédéral qui a été créé en 1956 pour examiner périodiquement les besoins et les possibilités offertes par les nouvelles connaissances scientifiques et pour les nouveaux systèmes d’armes. Mais c’est au travers du « Project for A New American Century » qu’il a dévoilé son vrai visage avec la lettre que ce think-tank a adressé au Président Clinton, le 26 janvier 1998.
D’une doctrine présentée comme défensive telle que le bouclier anti-missile, Schneider passait à l’offensive et parlait de guerre préventive contre des états voyous menaçant la sécurité des Etats-Unis. En 1998, il siègeait à la Commission d’évaluation de la menace des missiles balistiques aux États-Unis qui concluait que l’Irak pouvait développer des missiles balistiques capables de frapper les États-Unis et ceci sur une période de dix ans. Cinq ans plus tard, ces craintes ont été exposées à l’ONU par Collin Powell et les fameuses preuves d’armes de destruction massive. Même si Paul Wolfowitz, sous secrétaire à la défense, a démenti par la suite l’existence de ces preuves, les Etats-Unis « ont libéré » les irakiens de leur dictateur dans des effluves de mensonge et de coup monté.
En janvier 2001, Schneider siègeait au sein d’une commission sur les forces nucléaires, sponsorisée par le National Institute for Public Policy, un groupe de réflexion conservateur. Le rapport de la commission recommandait que les armes tactiques nucléaires soient traitées comme une partie essentielle de l’arsenal US et soulignait que dans des circonstances qui requièrent une destruction rapide et efficace de cibles prioritaires, les armes nucléaires tactiques étaient indispensables et beaucoup plus adaptées que les armes conventionnelles. Plusieurs signataires du rapport sont devenus des membres importants de l’administration Bush.

William Schneider est signataire du PNAC dont le rapport majeur intitulé « Reconstruire les défenses de l’Amérique » décrivait la stratégie nécessaire aux forces armées américaines afin de créer une armée spatiale, de poursuivre le développement du bouclier anti-missile et d’établir la suprématie mondiale des Etats-Unis. De toute évidence, une course mondiale à l’armement s’était engagée entraînant son corollaire de risques potentiels de destruction massive.

La prolifération des ces armes poussera-t-elle les Etats-Unis à utiliser l’arme nucléaire tactique dans le conflit qui les oppose à l’Iran ? Pour l’instant, il leur est difficile de condamner un pays qui développe le nucléaire à des fins civiles. Mais si les rapports finaux de l’AIEA sont similaires à ceux de l’Irak en 2003, la guerre sera inéluctable et conforme aux plans des néoconservateurs. La désinformation a finalement pour but extrême de créer des guerres imaginaires au service des fabricants d’armes.

Toutes ces opérations de désinformation sont l’ossature sur laquelle s’appuie la stratégie d’implantation et d’application du bouclier anti-missile [1], voulue par les néoconservateurs. Cette doctrine de domination planétaire, le PNAC l’avait inscrite en clair dans son rapport « Reconstruire les défenses de l’Amérique » [2]. Elle plaçait ainsi les Etats-Unis à l’abri de toutes formes de représailles sur son propre sol ainsi qu’à l’abri de ses contradictions au sein des institutions internationales de l’ONU et de l’OTAN.

La Rédaction Geopolintel.

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