Interview : Jean-Robert Phung, en toute confiance avec Rémi Gaillard
Si la présence de Rémi Gaillard dans les municipales à Montpellier surprend, celle de Jean-Robert Phung, tenor du barreau, à ses côtés peut l’être d’autant plus. Et pourtant. Inscrit au barreau de Montpellier depuis 1975, Me Jean-Robert Phung intervient depuis plus de 40 ans devant les tribunaux correctionnels et les cours d’assises de l’ensemble du territoire. Ténor de la profession, protagoniste d’affaires médiatiques, l’avocat de nombreux défenseurs du bien-être animal a immédiatement répondu favorablement à l’appel de Rémi Gaillard à le rejoindre sur sa liste.
En libre penseur, loin de la politique, simplement au nom de l’amitié et des combats menés par le candidat à la mairie de Montpellier.
Métropolitain : Qu’est ce qui vous a convaincu de soutenir Rémi Gaillard ?
Jean-Robert Phung : C’est très simple. L’amitié d’abord qui se mêle à la conviction du combat qui est le sien, que je partage et mène silencieusement à ma façon depuis toujours. Quand il m’a sollicité, je n’ai pas hésité un quart de seconde. En précisant, qu’en ce qui me concerne, c’est tout sauf un engagement politique. Je n’ai jamais fait de politique au sens connu du terme. Je n’en ai ni le temps, ni l’envie, ni le talent.
De la même manière que l’on peut être surpris de voir Rémi Gaillard dans cette campagne, est-ce surprenant de vous voir à ses côtés ?
On voit beaucoup d’autres choses beaucoup moins drôles, beaucoup plus dramatiques, beaucoup plus catastrophiques, voir beaucoup plus consternantes dans ce que l’on appelle la vie politique. J’ai toujours été de ceux qui pensent que Rémi Gaillard, contrairement à ce qui se dit et à la façon dont il se présente, ne raconte pas n’importe quoi et n’est pas n’importe qui. Derrière le faux nez de clown, les cheveux rouges et les gags par lesquels on le connaît, Rémi Gaillard, comme tous les vrais humoristes, porte, pour qui veut bien y regarder, une sorte de sérieux et de gravité. Le fait qu’il se présente démontre simplement que, peut-être, notre vie politique est quelque part devenue un peu n’importe quoi.
Au-delà du message que porte Rémi Gaillard, est-ce qu’il peut être une solution ?
Je ne sais pas. Il faudrait lui demander. Rémi est un garçon qui a une trajectoire assez iconoclaste à l’image de son engagement dans cette campagne municipale. Il n’a pas de bureau ou d’équipe de campagne. C’est une machine à créer des idées. C’est un garçon d’une honnêteté et qui bouillonne pour la ville qu’il aime. Il aime communiquer avec les gens, à sa façon avec un mode d’expression qui n’est pas le mien (rires). Je n’ai pas d’ordinateur et je ne sais pas ce qu’est un réseau social. Des fois, il me parle avec un vocabulaire que je ne comprends pas et auquel je n’entends rien (rires). Rémi Gaillard, c’est un autre mode d’expression et son engagement politique est à son image.
Je lui fais une totale confiance, mais, c’est un rapport très particulier entre lui et moi. Lorsqu’il m’a sollicité, je lui ai dit, pardon pour l’expression, de faire ce qu’il voulait de mon nom, tant que c’était dans le cadre du combat qu’il mène. On n’a pas de réunion politique le soir, de plan de campagne, on ne diffuse pas de tracts, on ne fait pas les comptes de campagne… Dès que l’on a une idée, nous échangeons. Rémi Gaillard est totalement impliqué dans sa campagne, à sa façon, avec son langage. Il ne va certainement pas parler d’impôts locaux ou de taxes locales, du prix de l’eau ou de la taxe ordure ménagère. Sans doute parlera-t-il d’autres choses dans une ville comme Montpellier et trouver quelque chose d’un peu passé au travers de la cause animale, qui n’est qu’une voie pour retrouver une qualité de vie. Je pense que c’est le message de Rémi Gaillard. En tout cas, c’est le mien et le pourquoi de mon engagement auprès de lui.
Vous avez mis votre nom à disposition de Rémi Gaillard, mais, que pensez-vous lui apporter ?
Je ne suis pas dans le mondillo, ni politique, ni social, ni sociétal de Montpellier. Je suis avocat, je fais mon métier le mieux que je puisse, en essayant de l’honorer en respectant un certain nombre de valeurs.
Je ne lui apporte pas un bagage politique ou une clientèle. Je lui apporte un soutien, car, c’est un libre penseur et je pense l’être. J’ai quelques idées et nous échangeons quand il a besoin d’un point de vue. Voilà ce que je peux lui apporter. En poids politique, c’est donc absolument le néant (rires). Je lui apporte au moins mon amitié et mon plus grand âge par rapport à lui. Peut-être que quand il m’entend, il prend cette précaution de m’écouter parce que nous ne sommes pas de la même génération et nous ne vivons pas dans le même monde.
Peut-on dire que vous êtes pour lui la voix de la raison ou est-ce exagéré ?
Je ne veux surtout pas passer pour un vieux sage. Je ne suis ni très vieux, ni très sage (rires). Je revendique mon côté libre penseur. Je ne suis inféodé à aucune chapelle, je n’obéis à aucune économie, je ne demande rien et je n’émarge à aucun parti. Je suis libre et indépendant. Par les temps qui courent, de mon point de vue, c’est cette liberté et cette indépendance que j’essaye d’apporter à Rémi Gaillard.
D’autant que vous avez demandé à être placé en dernière position sur la liste.
C’était la seule condition. Je n’ai jamais eu envie de faire de la politique. Encore une fois, je n’ai pas le talent et le temps pour ça. À 70 ans, je ne prenais pas l’âge pivot et cela fait 10 ans que je continue à travailler en cotisant à fonds perdus pour ma retraite. Je continue ce métier parce qu’il me plaît. Je continue à porter ce que j’ai à porter, modestement. J’ai des petits-enfants et j’ai un métier qui me prend, à plein temps, jusqu’en 2030 si dieu me prête vie, en 2040 si je suis en bonne santé et en 2050… (rires).