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Les cabinets de conseil parasitent les finances publiques

jeudi 12 juin 2025

PLUS D’UN MILLIARD D’EUROS POUR DES PRESTATIONS DE CONSEIL, UN « POGNON DE DINGUE »

En 2021, les dépenses de conseil de l’État ont dépassé le milliard d’euros, dont 893,9 millions pour les ministères et 171,9 millions pour 44 opérateurs de l’Etat.
Les dépenses des opérateurs sont en réalité plus élevées : si la commission d’enquête a interrogé ceux dont le budget était le plus important (Pôle emploi, Caisse des dépôts et consignations, etc.), l’échantillon ne représente que 10 % du total des opérateurs.
Le recours aux consultants n’a pas commencé sous le mandat de Macron, leur arrivée dans l’administration française remonte à la révision générale des politiques publiques (RGPP).

En 2007, Nicolas Sarkozy lance la réforme dite de la « Révision générale des politiques publiques » (RGPP), qui offre plus d’opportunités pour les cabinets de conseil au sein de l’administration.

Cela ne vient pas de nulle part, Nicolas Sarkozy a toujours eu une liaison tenue avec les agences américaines que ce soit la CIA ou bien sa partie immergée avec les cabinets de consulting.

De 2020 à 2022 ce sont deux milliards d’euros qui sont allés dans les poches des multinationales de consulting pour un résultat nul.

L’objectif était de coller avec la stratégie mondialiste et l’agenda 2030 pour briser notre économie et notre administration.

Pour la Cour des comptes, la baisse du recours aux cabinets de conseil reste un levier d’économies dans les collectivités

Philippine Ramognino

Alors qu’elles augmentent, les dépenses locales au profit des cabinets de conseil ne seraient pas suffisamment justifiées, selon un rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 10 juin. L’externalisation de missions pourtant au cœur des métiers des collectivités pose question dans le contexte budgétaire, la Rue Cambon faisant notamment état de compétences internes sous-exploitées.

Pourquoi les collectivités font-elles appel à des cabinets de conseil alors qu’elles disposent de compétences internes ? Leurs prestations améliorent-elles réellement la performance de la gestion publique locale ? Ces interrogations auxquelles la Cour des comptes a tenté de répondre sont celles des Français, qui ont proposé la thématique du recours au cabinet de conseil au sein des collectivités via la plateforme citoyenne de la Rue Cambon.

Alors que les collectivités territoriales sont sommées de faire des économies, s’interroger sur l’externalisation de certaines de leurs missions s’avère d’autant plus pertinent. Les chambres régionales et territoriales des comptes d’Occitanie, de Nouvelle-Aquitaine, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Polynésie française ont donc analysé les pratiques d’une quinzaine de collectivités. Les enseignements de ces enquêtes ont fait l’objet d’un rapport de la Cour, publié ce mardi 10 juin.

Le recours par les collectivités locales aux prestations intellectuelles des cabinets de conseil

COUR DES COMPTES 10.06.2025

En réponse à une proposition issue de sa plateforme citoyenne, la Cour des comptes publie une enquête sur le recours aux cabinets de conseil par les collectivités locales. Conduit par les chambres régionales et territoriales des comptes d’Occitanie, de Nouvelle-Aquitaine, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Polynésie française, ce rapport analyse 15 collectivités territoriales réparties dans ces quatre régions. En juillet 2023, la Cour avait déjà publié son premier rapport d’initiative citoyenne sur le même sujet, au niveau de l’État. Outre une estimation des dépenses liées à ces prestations de conseil dans le budget des collectivités, ce nouveau rapport aborde deux questions centrales : pourquoi les collectivités locales font-elles appel à des cabinets de conseil plutôt qu’aux compétences des fonctionnaires territoriaux et des opérateurs publics ? En quoi les prestations fournies par ces prestataires externes contribuent à améliorer la gestion publique locale ?

Une demande croissante de prestations de conseil privées, en dépit de ressources internes disponibles

Les prestations intellectuelles commandées par les collectivités contrôlées ont représenté, comme pour l’État, une part relativement modeste de leurs dépenses réalisées au cours de la période : en moyenne 1,3 % de leurs charges à caractère général en section de fonctionnement et 1 % de leurs dépenses d’équipement en section d’investissement. En valeur absolue, ces prestations ont représenté 195 M€ sur les cinq années de la période contrôlée dans les 15 collectivités territoriales figurant dans l’échantillon. Ces prestations sont souvent associées à des projets de grande ampleur, tels que celui de la métropole de Toulouse concernant le devenir de son territoire après la crise sanitaire. De plus, suivant la tendance observée pour l’État mais dans une moindre mesure, les dépenses de prestations intellectuelles des collectivités contrôlées ont connu une croissance significative de l’ordre de +20 %. Pour justifier leur recours à ces cabinets, les collectivités invoquent plusieurs motifs, parmi lesquels l’accroissement du nombre d’études à réaliser, l’absence de compétences en interne, l’indisponibilité ponctuelle de ressources ou encore le besoin d’un regard extérieur. Pourtant, elles disposent toutes de compétences en interne, en nombre et en qualité. En effet, plusieurs d’entre elles se sont dotées de services d’audit et/ou de contrôle interne, d’inspections générales des services ou encore de missions de réflexion.

L’utilité des prestations à mieux évaluer

Si les règles de publicité et de mise en concurrence ont été globalement respectées lors de la passation des marchés de prestations intellectuelles, dans la grande majorité des cas, le besoin n’était pas clairement justifié, ni défini. Même si elles déclarent être satisfaites de leur qualité, les collectivités procèdent rarement à une évaluation formalisée des prestations réalisées, ce qui ne permet pas d’apporter objectivement la preuve de l’utilité de ces prestations. Cette démarche s’avérerait indispensable, au moins pour les études adossées à des projets structurants pour l’action publique locale. Dans le même sens, et afin d’optimiser l’emploi de fonds publics destiné à la rémunération de conseils privés, les dispositions des marchés publics devraient prévoir des transferts de compétences au profit des équipes concernées au sein des collectivités locales. Ces dernières devraient également être attentives à la nécessaire protection des données, souvent confidentielles, confiées aux prestataires. Le rapport identifie plusieurs leviers d’action que les collectivités locales pourraient mettre en œuvre en vue d’améliorer l’efficience du recours aux cabinets de conseil.
Par exemple, les juridictions financières appellent les collectivités locales à recenser l’ensemble des compétences que les collectivités peuvent mobiliser au sein de leurs services ou autres organismes publics afin de mieux justifier et motiver l’arbitrage en faveur des cabinets de conseil. Le rapport propose également, en application du principe de libre accès à la commande publique, de veiller à relancer l’appel à la concurrence. Enfin, pour prévenir les risques de conflits d’intérêt entre les personnels des collectivités et les cabinets de conseil, la Cour préconise la mise en place de référents ou de charte de déontologie.

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