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Les cabinets de conseils influencent l’Elysée Pro Bono

jeudi 27 mars 2025

Boston Consulting Group, McKinsey, Roland Berger, ces trois cabinets de conseils sont entrés dans l’Elysée sans que cela soit remarqué avant le scandale de la gestion du Covid.

McKinsey est un cabinet conseil qui travaille pour la CIA. En plus de la France, McKinsey & Company a décroché d’autres contrats gouvernementaux pour la gestion du Covid, dont un projet de conseil pour le déploiement du vaccin en Australie.
En 2016, une mission a été confiée à McKinsey pour aider l’Office fédéral allemand des migrations à gérer la crise migratoire. Der Spiegel révèle que ces interventions auraient rapporté plus de 20 millions d’euros au cabinet de conseil depuis octobre 2015. McKinsey a également une mission auprès du groupe de travail pour l’emploi. Une mission facturée 4,96 millions.
McKinsey a été le cabinet stratégique qui conseillait la société américaine Enron qui a crée une privatisation de l’électricité américaine. McKinsey a aussi piloté le projet de privatisation d’EDF.

Le Pro Bono est une locution latine, prononcée « pro bono publico » signifiant « pour le bien public ». A qui peut on faire croire que McKinsey veut le bien du peuple sans toucher de commission officielle. C’est une vieille méthode d’entrisme des services secrets et de la CIA.
Cette pratique est une des faces des opérations de Private Equity, activités d’Emmanuel macron au sein de la Banque Rotschild.
En 2010, le journal Le Monde est au bord de la faillite et Emmanuel Macron a proposé son aide « pro bono » aux journalistes alors qu’il roulait pour Rothschild qui voulait racheter le journal. Il s’était fait passer pour un membre de la Fondation Jean Jaurès, avec comme valeur la défense de la liberté de la presse. En fait il négociait pour Alain Minc et le groupe Prisa, dont l’offre avait été rejeté par l’actionnaire majoritaire, la Société des Rédacteurs du Monde, qui la jugeait dangereuse.
Selon Mediapart, McKinsey aurait travaillé pro bono, pour Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’économie, sans contrat ni rémunération.
Le Pro Bono permet de ne pas connaître le contenu des contrats, ne laisse aucune trace de négociation alors que c’est une obligation pour les prestataires engagés par l’Etat.

Révélations sur les missions pro bono du BCG et de Roland Berger pour l’Élysée

Entre 2018 et 2022, McKinsey, le BCG et Roland Berger ont contribué à l’organisation de grands sommets internationaux en pro bono.

De l’attribution de ces missions à leur exécution, un cadre juridique dédié a cruellement manqué : c’est ce qui ressort de l’avis du rapporteur de la Commission des lois, Emmanuel Duplessy, lors de l’examen du PLF 2025 en novembre 2024. Le projet de loi de finances n’avait pu être adopté en raison de la motion de censure ayant renversé le gouvernement de l’ancien Premier ministre Michel Barnier.
Cet avis portait plus précisément sur la mission « Pouvoirs publics », qui couvre les dépenses liées au fonctionnement des institutions de l’État (Présidence de la République, Assemblée nationale, Sénat, Conseil constitutionnel, etc.).
Si le rapporteur a jugé la pratique du pro bono dans ce cadre « incompatible » avec les principes de transparence, de libre concurrence et de prévention des conflits d’intérêts, l’avis fournit des indications précieuses sur les missions opérées par le BCG et Roland Berger.
McKinsey a, pour sa part, refusé de répondre aux questions du rapporteur, invoquant les poursuites judiciaires en cours à son encontre.

Dix ans de missions gratuites pour l’État
Le Sénat, dans son rapport sur l’influence des cabinets de conseil privé sur les politiques publiques, a recensé l’ensemble des missions effectuées à titre gracieux par des cabinets de conseil auprès de divers ministères. Consultor recense celles qui ont été effectuées par des cabinets de conseil en stratégie.
Pour le numéro 1 du conseil en stratégie au niveau mondial, on sait donc juste que le cabinet a contribué à l’organisation du sommet Tech for Good en 2018, 2019 et 2020. Le site de l’Élysée mentionne en effet « un appui stratégique et méthodologique pour structurer les engagements des participants ».

Le détail des prestations réalisées par le BCG
Du côté du Boston Consulting Group, il s’est agi de contribuer à l’organisation du sommet Choose France en 2020, 2021 et 2022.
Concrètement, en amont de la manifestation, le cabinet a réalisé des analyses afin « d’identifier les enjeux clés et de définir les problématiques sur chacun des thèmes retenus ».
Le BCG a ensuite conduit « une cinquantaine d’entretiens avec les entreprises participantes » et rédigé la synthèse de ces échanges. Le cabinet a travaillé sur le déroulement et l’animation des ateliers ponctuant le sommet « en y intégrant les résultats des analyses préparatoires et résultant des entretiens conduits ».
En 2020 et 2021, des intervenants du BCG ont aussi « animé les tables rondes avec les équipes de Business France ». Des prises de notes et la synthèse des tables rondes ont été réalisées par ses soins, puis communiquées aux participants, ainsi qu’à la presse économique.
Le BCG a enfin réalisé « des rapports publiés par Choose France » sur les thématiques ciblées lors des éditions successives – « industries intelligentes et chaînes de valeur durable en 2020, résilience des industries en Europe en 2021, défis du développement durable et futur du travail en 2022 ».

Les conditions de la mobilisation gracieuse du cabinet ont été présentées par le BCG comme résultant d’une « proposition spontanée d’appui » à la suite à sa participation aux éditions 2018 et 2019, lesquelles ne comportaient pas de tables rondes.
Le BCG, qui contribue à l’organisation de ce type de débats lors du Forum Économique Mondial de Davos notamment, a proposé de mettre à disposition son expertise en la matière pour les éditions suivantes de Choose France. À cette fin, le cabinet a contacté le secrétariat général de Business France, ainsi qu’un conseiller du cabinet du Président de la République.

Le détail de la mission opérée par Roland Berger
En 2021, le cabinet a contribué à l’organisation de l’initiative Scale-Up Europe.
Dans cette perspective, Roland Berger indique avoir conduit « 30 entretiens auprès de dirigeants de start-ups et d’acteurs de l’écosystème ».
Le cabinet a aussi aidé à la coordination de l’initiative – « via l’organisation des 15 points hebdomadaires et des 3 comités de pilotage » – ainsi qu’à la tenue « de 6 ateliers thématiques avec des acteurs de l’écosystème ».
Roland Berger a par ailleurs rédigé un rapport complet d’étude comportant « 21 recommandations pour l’écosystème européen ».
Selon le cabinet, cette mobilisation gracieuse résulte d’une prise de contact émanant d’un conseiller de l’Élysée, « probablement en raison du caractère européen du cabinet, qui correspondait à la philosophie européenne du projet, mais aussi de sa connaissance de l’écosystème de la tech ».

De si chères prestations…
Sur cet aspect-là, pour la mission Scale-up Europe réalisée en 2021, Roland Berger avait mobilisé une équipe de 3 collaborateurs, pilotée par 3 associés seniors, pour un total de 145 « jour-homme ». Soit un montant équivalent à un peu moins de 300 000 €.
Dans le cadre de l’accompagnement à l’organisation des sommets Choose France, le BCG a, pour sa part, estimé que la facturation aurait pu atteindre 200 000 € pour chaque édition.

Consultor

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