Son concept tient sur une feuille de papier à cigarettes : dix jeunes fêtards s’enferment dans une villa du cap d’Agde pour des « vacances de rêve ». Ils n’en sortiront que pour gagner un peu d’argent en donnant des coups de main dans des restaurants, le tout sous le patronage d’Antonin Portal, une ancienne figure des « Marseillais ».
Des candidats « sans filtres ni barrières »
Vous croyez avoir déjà vu cette émission ? Pas tout à fait. Car quelques minutes de visionnage de « Frenchie Shore » suffisent à faire passer les précédentes émissions du genre depuis le premier « Loft Story » pour « l’Île aux enfants » de Casimir. Ici, point de limite à l’obscénité. L’alcool coule à flots, la sexualité est omniprésente, et la vulgarité fait office de langue maternelle chez tous les participants. Obsession assumée de la jeune troupe ? Copuler, sans s’embarrasser des sinueux détours de l’amour courtois. « Mon objectif, c’est de toutes les baiser », comme résume le délicat Tristan au sujet des femmes de la villa.
À l’arrivée, des séquences oscillant entre le porno (soft) et un sketch du « Palmashow ». « J’aime le cul, je pue le cul », proclame fièrement la jeune Ouryel en guise de présentation au public. Le même Tristan, lui, préfère carrément sortir son sexe turgescent du jogging pour signifier à Kara le trouble qu’elle lui inspire.
« Je vois des jeunes libres et à l’aise avec leur sexualité. Ils n’ont pas de filtres ni de barrières et s’affranchissent du qu’en-dira-t-on », défend David Maceira, le producteur du show. Pour trouver ses bouillants candidats, les équipes de « Frenchie Shore » ont ratissé les réseaux sociaux et lancé un appel à candidatures à destination de jeunes gens cherchant à « faire la fête ».
Selon David Maceira, les participants de la sulfureuse téléréalité seraient tout simplement le « reflet d’une partie de la génération Z », avec notamment des femmes qui « reprennent le pouvoir » et « un vrai girl power ». Le programme serait-il féministe ? « Si être féministe, c’est vivre sa vie comme on l’entend, alors, oui. »
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Déconseillé aux moins de 16 ans
Faisant le buzz sur les réseaux sociaux, « Frenchie Shore » peut se permettre d’aller aussi loin car il est déconseillé aux moins de 16 ans. Proposés sur MTV à partir de 23 heures, ses épisodes sont précédés d’un message d’avertissement annonçant que « ce programme contient un langage, des scènes et des références sexuelles qui peuvent choquer les jeunes téléspectateurs ».
La production veille aussi à flouter (grossièrement) les organes sexuels des candidats. « Nous ne sommes pas là pour faire un film pornographique », assure David Maceira. Ce qui n’empêche pas de découvrir dans le troisième épisode une fellation pratiquée au milieu du salon par une candidate, avec un smiley pour cache-sexe.
Cette téléréalité hardcore pourrait-elle s’attirer les foudres de l’Arcom ? Pas si sûr. Paramount + étant une plate-forme, elle échappe a priori aux règles déontologiques s’appliquant aux autres chaînes de télévision, notamment sur les stéréotypes sexistes. Concernant la diffusion sur la chaîne musicale MTV, le régulateur pourrait éventuellement se pencher sur le cas « Frenchie Shore », sans garantie d’y trouver un manquement. Selon nos informations, l’Arcom n’a en tout cas fait l’objet d’aucune saisine pour l’instant.
S’il est trop tôt pour connaître les audiences de l’émission, Ah ! Production espère déjà pouvoir en tourner une saison 2. Avec, si possible, les mêmes candidats. « Ces jeunes gens sont hypertouchants et ont été très respectueux durant le tournage, tient à souligner David Maceira. Il ne faut pas les réduire à la vulgarité. » Pas simple.
